HENRI-LOUIS LEKAIN: PORTRAITS 14 ET 15
http://www.photo.rmn.fr/cf/htm/CSearchZ.aspx?o=&Total=144&FP=17462950&E=2K1KTSGS5XUDQ&SID=2K1KTSGS5XUDQ&New=T&Pic=54&SubE=2C6NU0SO2VEB
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Henri, Louis Kaïn, dit Lekain (1729-1778) entra à l’âge de huit ans au Collège Mazarin et reçut une bonne éducation. À l’âge de dix-sept ans il devint chef de famille (sa mère décéda en 1744 et son père en 1746) et hérita de 14 000 mille livres. Un an après le décès de son père il s’essaya à l’art dramatique (rue Beaubourg, Hôtel de Jabac, théâtre du Magasin de l’Opéra, Hôtel de Clermont-Tonnerre). Il fut remarqué par Voltaire en 1750. Lekain céda l’entreprise paternelle (orfèvrerie) à son frère. Voltaire lui prodigua ses conseils et le fit jouer chez lui (Mahomet, Rome sauvée). L’expérience fut renouvelée sur divers théâtres privés (à Sceaux chez la Duchesse du Maine, au Temple chez le Prince de Conti). Lekain débuta à la Comédie-Française le 14 septembre 1750 (rôle de Titus dans Brutus). Suite à une cabale de Mlle Clairon et à une lettre injurieuse qu’il lui écrivit, il fut renvoyé de la Comédie-Française, repris en janvier (à l’essai), et enfin, admis définitivement le 21 février 1751. Il joua dans Gustave Wasa et obtint les faveurs du public. Il triompha avec les rôles de Zamore, Mahomet et Orosmane. Il fut entièrement dévoué à son art et proposa des réformes (suppression des banquettes sur la scène, costume, création d’une école dramatique). Il fit des tournées en province et joua plusieurs fois devant Voltaire (Ferney, Délices, Genève, Prusse). Il mourut le 8 février 1778. Il fut l'un des tragédiens les plus célèbres de son siècle.
Nombreux furent les témoignages sur le grand acteur que l'on jugeait fort laid :
"Lekain, simple artisan, n’ayant qu’une figure déplaisante et sale, une taille mal prise, un organe sourd, un tempérament faible […]. (Clairon, Hyppolite" Mémoires et réflexions sur l’art dramatique, Paris, F. Buisson, an VII, p. 34).
"Les autres femmes mettaient à la mode de le trouver affreux. Il n’est point, de héros pour son valet de chambre : les cris de l’enthousiasme, les faveurs glorieuses du parterre, s’anéantissaient le lendemain à la répétition, à l’aspect trop négligé qu’il présentait dans tout son ensemble : comment a-t-on des talents avec une figure comme celle-là ? comment serait-on jamais comédien du roi, sous des dehors si peu soignés ? L’image que je présente paraît exagérée, et cependant ne l’est pas ; le rire, la moquerie tenaient lieu de raisonnement et de raison quand on mettait en question s’il fallait l’admettre seulement à l’essai. […] Si l’œil s’arrêtait désagréablement sur un visage maigre, sur des joues creuses et sur des narines trop ouvertes, combien d’ailleurs n’y était-il pas fixé par la puissance de cette sympathie qui attache le regard avec un intérêt invincible, sur la physionomie d’un acteur fort d’expression, et toujours à la scène, soit en parlant, soit dans le silence ! Jamais la correspondance entre l’âme et les traits ne fut plus fidèle, plus mobile et plus vive, que celle que Lekain offrit, dès son début, au spectateur étonné. J’ignore jusqu’à quel point l’action silencieuse, communément appelée le jeu muet, avait été jusqu’alors en usage ; mais toujours est-il que le public s’enflamma de la vivante activité du sien, au point de nous faire croire que cette richesse théâtrale ou fut une nouveauté pour lui, ou que si ses compétiteurs l’employaient, ce devait être avec moins d’avantage, et moins d’expression que Lekain, dont l’action pantomime était aussi éloquente, aussi attachante que son action parlée. Quant à sa structure, elle n’était pas plus heureuse ; sa taille était de 5 pieds 3 pouces ; ses formes étaient rondes ; rien de musculeux en lui ne désignait la force ; sa profonde énergie était toute entière dans son âme et dans son caractère ; il était un peu arqué, et ses jambes se déterminaient désavantageusement, d’où il résultait que les costumes qui l’enveloppaient lui étaient favorables ; mais la nature semblait s’être plu à le dédommager de ses négligences par des qualités victorieuses : il n’avait pas un mouvement qui ne fût une grâce ; ses pauses étaient d’une régularité parfaite ; jusqu’à sa marche grave, lente et majestueuse, tout était tragique en lui, et jamais cette qualité théâtrale que nous nommons l’aplomb, ne fut plus imposante et plus prononcée chez Lekain, dès son début." (Molé, François-René, Mémoires de Lekain, Paris, Pougens, 1801, p. 6-10).
"Lekain était d’une taille médiocre ; il avait la jambe courte et arquée, la peau du visage rouge et tannée, les lèvres épaisses, la bouche large, l’œil plein d’expression à la vérité, mais c’était le seul avantage qu’il tînt de la nature ; enfin son visage offrait un ensemble désagréable, et le costume semi-français, dans lequel on jouait alors la tragédie, les paniers, dont les héros de théâtre s’affublaient, n’étaient rien moins qu’avantageux pour diminuer une partie des défauts dont je viens de parler. Il succédait à Dufresne, un des plus beaux hommes qu’il fût possible de voir." (Préville, Mémoires, Paris, Baudouin, 1823, p. 185-187)
Sans être difforme, Lekain n’était ni bien fait, ni beau : hors du théâtre, aucun agrément ne rachetait l’irrégularité de ses traits : sa figure n’était ni imposante, ni agréable ; sa voix était aigre et peu sonore, sa taille lourde et médiocre. Sur le théâtre, tous ses défauts disparaissaient : le génie ennoblissait sa figure, agrandissait sa taille, amollissait, assouplissait sa voix ; ses accents, sa démarche, son maintien, ses gestes, étaient emprunts d’une grâce irrésistible ; et les dames qui, en le voyant, s’étaient écriées : qu’il est laid ! s’écriaient qu’il est beau ! […]. (Vincent Arnault, Les Souvenirs et les regrets du vieil amateur dramatique, Paris, C. Froment, 1829, p. 19-22).
Comme on peut le constater seul le talent de Lekain gommait son physique désavantageux. Il fut représenté néanmoins de nombreuses fois presque systématique de 3/4 face.
Iconographie:
Portrait par Simon Le Noir, Huile sur toile, Portrait de Le Kain dans le rôle de Gengis Khan, 1769, H. 0,90 ; L. 0,77. Comédie-Française
http://www.comedie-francaise.fr/la-grange-notice.php?ref=00036818&id=555&p=1
Portrait de Lekain dans L'Orphelin de la Chine, par Roslin Alexandre, 1755-1774, Huile sur toile carrée anciennement mise à l'ovale: H.0,73 ; L.0,59 (hors cadre) ; H.0,92 ; L.0,80 (cadre), I 0195 (strabisme apparent)
http://www.comedie-francaise.fr/la-grange-notice.php?ref=00037142&id=555&p=1
Henri Louis Lekain, comédien ordinaire du roi, gravure à l'eau forte, gravure en taille douce, Dimensions (cm) 19 x 24, Jean Duplessis-Bertaux, Elluin, V & A Theatre Museum London
http://www.cesar.org.uk/cesar2/imgs/images.php?fct=edit&image_UOID=378275
Henri Louis Lekain dans Voltaire, 'Zaïre', acte IV, sc. 5, gravure à l'eau forte, gravure en taille douce, Dimensions (cm) 30 x 42
Simon Bernard Le Noir & Auguste Saint Aubin, V & A Theatre Museum London
http://www.cesar.org.uk/cesar2/imgs/images.php?fct=edit&image_UOID=378282
http://www.comedie-francaise.fr/la-grange-notice.php?ref=00036975&id=555&p=2
Portrait de Lekain (strabisme apparent)
http://www.ville-ge.ch/bge/imv/voltaire_delices/visiteurs.html
http://www.photo.rmn.fr/cf/htm/CSearchZ.aspx?o=&Total=144&FP=17462950&E=2K1KTSGS5XUDQ&SID=2K1KTSGS5XUDQ&New=T&Pic=8&SubE=2C6NU04Q6KE5
Henri, Louis Kaïn, dit Lekain (1729-1778) entra à l’âge de huit ans au Collège Mazarin et reçut une bonne éducation. À l’âge de dix-sept ans il devint chef de famille (sa mère décéda en 1744 et son père en 1746) et hérita de 14 000 mille livres. Un an après le décès de son père il s’essaya à l’art dramatique (rue Beaubourg, Hôtel de Jabac, théâtre du Magasin de l’Opéra, Hôtel de Clermont-Tonnerre). Il fut remarqué par Voltaire en 1750. Lekain céda l’entreprise paternelle (orfèvrerie) à son frère. Voltaire lui prodigua ses conseils et le fit jouer chez lui (Mahomet, Rome sauvée). L’expérience fut renouvelée sur divers théâtres privés (à Sceaux chez la Duchesse du Maine, au Temple chez le Prince de Conti). Lekain débuta à la Comédie-Française le 14 septembre 1750 (rôle de Titus dans Brutus). Suite à une cabale de Mlle Clairon et à une lettre injurieuse qu’il lui écrivit, il fut renvoyé de la Comédie-Française, repris en janvier (à l’essai), et enfin, admis définitivement le 21 février 1751. Il joua dans Gustave Wasa et obtint les faveurs du public. Il triompha avec les rôles de Zamore, Mahomet et Orosmane. Il fut entièrement dévoué à son art et proposa des réformes (suppression des banquettes sur la scène, costume, création d’une école dramatique). Il fit des tournées en province et joua plusieurs fois devant Voltaire (Ferney, Délices, Genève, Prusse). Il mourut le 8 février 1778. Il fut l'un des tragédiens les plus célèbres de son siècle.
Nombreux furent les témoignages sur le grand acteur que l'on jugeait fort laid :
"Lekain, simple artisan, n’ayant qu’une figure déplaisante et sale, une taille mal prise, un organe sourd, un tempérament faible […]. (Clairon, Hyppolite" Mémoires et réflexions sur l’art dramatique, Paris, F. Buisson, an VII, p. 34).
"Les autres femmes mettaient à la mode de le trouver affreux. Il n’est point, de héros pour son valet de chambre : les cris de l’enthousiasme, les faveurs glorieuses du parterre, s’anéantissaient le lendemain à la répétition, à l’aspect trop négligé qu’il présentait dans tout son ensemble : comment a-t-on des talents avec une figure comme celle-là ? comment serait-on jamais comédien du roi, sous des dehors si peu soignés ? L’image que je présente paraît exagérée, et cependant ne l’est pas ; le rire, la moquerie tenaient lieu de raisonnement et de raison quand on mettait en question s’il fallait l’admettre seulement à l’essai. […] Si l’œil s’arrêtait désagréablement sur un visage maigre, sur des joues creuses et sur des narines trop ouvertes, combien d’ailleurs n’y était-il pas fixé par la puissance de cette sympathie qui attache le regard avec un intérêt invincible, sur la physionomie d’un acteur fort d’expression, et toujours à la scène, soit en parlant, soit dans le silence ! Jamais la correspondance entre l’âme et les traits ne fut plus fidèle, plus mobile et plus vive, que celle que Lekain offrit, dès son début, au spectateur étonné. J’ignore jusqu’à quel point l’action silencieuse, communément appelée le jeu muet, avait été jusqu’alors en usage ; mais toujours est-il que le public s’enflamma de la vivante activité du sien, au point de nous faire croire que cette richesse théâtrale ou fut une nouveauté pour lui, ou que si ses compétiteurs l’employaient, ce devait être avec moins d’avantage, et moins d’expression que Lekain, dont l’action pantomime était aussi éloquente, aussi attachante que son action parlée. Quant à sa structure, elle n’était pas plus heureuse ; sa taille était de 5 pieds 3 pouces ; ses formes étaient rondes ; rien de musculeux en lui ne désignait la force ; sa profonde énergie était toute entière dans son âme et dans son caractère ; il était un peu arqué, et ses jambes se déterminaient désavantageusement, d’où il résultait que les costumes qui l’enveloppaient lui étaient favorables ; mais la nature semblait s’être plu à le dédommager de ses négligences par des qualités victorieuses : il n’avait pas un mouvement qui ne fût une grâce ; ses pauses étaient d’une régularité parfaite ; jusqu’à sa marche grave, lente et majestueuse, tout était tragique en lui, et jamais cette qualité théâtrale que nous nommons l’aplomb, ne fut plus imposante et plus prononcée chez Lekain, dès son début." (Molé, François-René, Mémoires de Lekain, Paris, Pougens, 1801, p. 6-10).
"Lekain était d’une taille médiocre ; il avait la jambe courte et arquée, la peau du visage rouge et tannée, les lèvres épaisses, la bouche large, l’œil plein d’expression à la vérité, mais c’était le seul avantage qu’il tînt de la nature ; enfin son visage offrait un ensemble désagréable, et le costume semi-français, dans lequel on jouait alors la tragédie, les paniers, dont les héros de théâtre s’affublaient, n’étaient rien moins qu’avantageux pour diminuer une partie des défauts dont je viens de parler. Il succédait à Dufresne, un des plus beaux hommes qu’il fût possible de voir." (Préville, Mémoires, Paris, Baudouin, 1823, p. 185-187)
Sans être difforme, Lekain n’était ni bien fait, ni beau : hors du théâtre, aucun agrément ne rachetait l’irrégularité de ses traits : sa figure n’était ni imposante, ni agréable ; sa voix était aigre et peu sonore, sa taille lourde et médiocre. Sur le théâtre, tous ses défauts disparaissaient : le génie ennoblissait sa figure, agrandissait sa taille, amollissait, assouplissait sa voix ; ses accents, sa démarche, son maintien, ses gestes, étaient emprunts d’une grâce irrésistible ; et les dames qui, en le voyant, s’étaient écriées : qu’il est laid ! s’écriaient qu’il est beau ! […]. (Vincent Arnault, Les Souvenirs et les regrets du vieil amateur dramatique, Paris, C. Froment, 1829, p. 19-22).
Comme on peut le constater seul le talent de Lekain gommait son physique désavantageux. Il fut représenté néanmoins de nombreuses fois presque systématique de 3/4 face.
Iconographie:
Portrait par Simon Le Noir, Huile sur toile, Portrait de Le Kain dans le rôle de Gengis Khan, 1769, H. 0,90 ; L. 0,77. Comédie-Française
http://www.comedie-francaise.fr/la-grange-notice.php?ref=00036818&id=555&p=1
Portrait de Lekain dans L'Orphelin de la Chine, par Roslin Alexandre, 1755-1774, Huile sur toile carrée anciennement mise à l'ovale: H.0,73 ; L.0,59 (hors cadre) ; H.0,92 ; L.0,80 (cadre), I 0195 (strabisme apparent)
http://www.comedie-francaise.fr/la-grange-notice.php?ref=00037142&id=555&p=1
Henri Louis Lekain, comédien ordinaire du roi, gravure à l'eau forte, gravure en taille douce, Dimensions (cm) 19 x 24, Jean Duplessis-Bertaux, Elluin, V & A Theatre Museum London
http://www.cesar.org.uk/cesar2/imgs/images.php?fct=edit&image_UOID=378275
Henri Louis Lekain dans Voltaire, 'Zaïre', acte IV, sc. 5, gravure à l'eau forte, gravure en taille douce, Dimensions (cm) 30 x 42
Simon Bernard Le Noir & Auguste Saint Aubin, V & A Theatre Museum London
http://www.cesar.org.uk/cesar2/imgs/images.php?fct=edit&image_UOID=378282
http://www.comedie-francaise.fr/la-grange-notice.php?ref=00036975&id=555&p=2
Portrait de Lekain (strabisme apparent)
http://www.ville-ge.ch/bge/imv/voltaire_delices/visiteurs.html
Etude du visage
Les portraits de La Tour montrent une même personne mais ne furent pas réalisés à la même période (on retrouve la fossette, le même regard). Le visage de face semble en effet plus jeune. On observe l'absence de blanc qui laisse entrevoir une peau assez tannée et un soupçon de barbe naissante. Ce visage paraît assez grossier. Le portrait de 3/4 face présente le même homme mais ce dernier semble plus raffiné (port du chapeau et d'une perruque, visage fardé).
Les différents portraits de Lekain présentent de nombreuses ressemblances: on retrouve la fossette, l'épaisseur du nez et la largeur des narines. La forme du visage, l'empâtement de celui, sont aussi similaires d'un portrait à l'autre.
Les yeux et les sourcils
Le portrait de Rosalin Alexandre suggère que Lekain avait un problème au niveau des yeux : l'acteur semble avoir en effet un strabisme permanent qui a pu être caché par les portraits de 3/4 face (privilégiés d'ailleurs).
http://www.comedie-francaise.fr/la-grange-notice.php?ref=00037142&id=555&p=1
Or ce strabisme apparaît sur les portraits de Quentin de la Tour. Sur les autres portraits de 3/4 face le strabisme est atténué mais subsiste et reste perceptible. Est-ce à dire que la laideur de Lekain venait aussi de ce défaut (qui paraît avoir été passé sous silence dans les portraits écrits) ?
Les sourcils sont mois épais que sur les gravures ou peintures représentant l'acteur dans un rôle (où ils sont fournis et très foncés). Lekain utilisait probablement du noir afin de grossir ces derniers et avoir un visage plus expressif.
Les différents portraits de Lekain présentent de nombreuses ressemblances: on retrouve la fossette, l'épaisseur du nez et la largeur des narines. La forme du visage, l'empâtement de celui, sont aussi similaires d'un portrait à l'autre.
Les yeux et les sourcils
Le portrait de Rosalin Alexandre suggère que Lekain avait un problème au niveau des yeux : l'acteur semble avoir en effet un strabisme permanent qui a pu être caché par les portraits de 3/4 face (privilégiés d'ailleurs).
http://www.comedie-francaise.fr/la-grange-notice.php?ref=00037142&id=555&p=1
Or ce strabisme apparaît sur les portraits de Quentin de la Tour. Sur les autres portraits de 3/4 face le strabisme est atténué mais subsiste et reste perceptible. Est-ce à dire que la laideur de Lekain venait aussi de ce défaut (qui paraît avoir été passé sous silence dans les portraits écrits) ?
Les sourcils sont mois épais que sur les gravures ou peintures représentant l'acteur dans un rôle (où ils sont fournis et très foncés). Lekain utilisait probablement du noir afin de grossir ces derniers et avoir un visage plus expressif.
Le sourire:
Lekain pince les lèvres sur presque tous les portraits (sauf sur celui de face) afin, le plus probablement de cacher ses dents comme il était d'usage à l'époque.
Lekain pince les lèvres sur presque tous les portraits (sauf sur celui de face) afin, le plus probablement de cacher ses dents comme il était d'usage à l'époque.
MODELISATION EN 3D
Nous avons utilisé l'un des portraits supposés de Lekain que nous avons modélisé en 3D. Il semble effectivement que les portraits 14 et 15 représentent Henri-Louis Lekain. Si tel est le cas, on verrait donc bien en quoi consistait cette fameuse "laideur" de l'acteur dont le physique ne correspondait pas à l'idéal du tragédien à la contenance noble, élégante et à la taille bien prise, mais aussi la manière habile dont les artistes remodelaient les portraits ou atténuaient les défauts afin d'embellir leur sujet. Il est évident qu'un strabisme se devait d'être gommé le plus possible, surtout s'il s'agissait d'une vedette. On peut mesurer ici l'habileté de La Tour qui aurait réussi à représenter de la façon la plus réaliste cet acteur de renom, laissant entrevoir un tempéramment à la fois rieur et bon vivant (portrait de face) mais aussi retenu (portrait de 3/4 face). On verrait ici l'une des seules images de Lekain, dépouillé de tous ses ornements princiers (en l'occurrence les costumes luxueux portés dans les tragédies et les coiffes telles les turbans ou les chapeaux empanachés).