De simple divertissement à l'origine le ballet de cour acquit sous Louis XIII une dimension politique dont la portée outrepasse la pure flatterie du souverain. À des fins de gouvernement la monarchie s'appropria la symbolique de ce genre dramatique encore neuf voué à l'évocation de l'harmonie universelle pour en appliquer les vertus métaphori-ques à l'exaltation de sa propre puissance, dans un cadre révélateur de l'organisation hiérarchisée de la société de cour comme des États-nations européens. Le passe-temps originel de la noblesse finit ainsi par se muer en représentation du pouvoir, voire en instrument de propagande misant sur les sens pour imposer l'autorité du monarque sur ses sujets.
Certes, nombre de ballets de cour, notamment dans les années 1620, firent fonds sur un burlesque sans autre prétention affichée que de réjouissance. Cependant, par eux-mêmes ces ballets, souvent commandités par de grands seigneurs, avaient valeur de contrepoint, ambivalent, de la culture officielle du pouvoir en ce qu'ils récupéraient des éléments de culture carnavalesque autorisant une pluralité de voix et de points de vue, bientôt réduite au silence. Ainsi le ballet, si asservi qu'il fût à la célébration du souverain et de la monarchie, fut aussi le lieu, dans ses formes les plus ludiques, d'une prise de conscience critique de l'exercice du pouvoir.
Le texte, gravures comprises, de la quasi-totalité des ballets dansés par Louis XIII et Anne d'Autriche n'avait pas été réédité depuis le recueil réuni par Paul Lacroix en 1868. Le présent volume est consacré aux grands ballets politiques du règne. Un second volume suivra, dédié aux ballets burlesques auxquels participa le monarque.
Toulouse, Société de Littératures Classiques, « Collection de rééditions de textes rares du XVIIe siècle », 2010, 390 pages
ISBN 978-2-908728-63-7
29 euros. Diffusion Librairie Honoré Champion.
Certes, nombre de ballets de cour, notamment dans les années 1620, firent fonds sur un burlesque sans autre prétention affichée que de réjouissance. Cependant, par eux-mêmes ces ballets, souvent commandités par de grands seigneurs, avaient valeur de contrepoint, ambivalent, de la culture officielle du pouvoir en ce qu'ils récupéraient des éléments de culture carnavalesque autorisant une pluralité de voix et de points de vue, bientôt réduite au silence. Ainsi le ballet, si asservi qu'il fût à la célébration du souverain et de la monarchie, fut aussi le lieu, dans ses formes les plus ludiques, d'une prise de conscience critique de l'exercice du pouvoir.
Le texte, gravures comprises, de la quasi-totalité des ballets dansés par Louis XIII et Anne d'Autriche n'avait pas été réédité depuis le recueil réuni par Paul Lacroix en 1868. Le présent volume est consacré aux grands ballets politiques du règne. Un second volume suivra, dédié aux ballets burlesques auxquels participa le monarque.
Toulouse, Société de Littératures Classiques, « Collection de rééditions de textes rares du XVIIe siècle », 2010, 390 pages
ISBN 978-2-908728-63-7
29 euros. Diffusion Librairie Honoré Champion.