Vincent Dorothée est doctorant en Histoire de l’Art/ arts du spectacle à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne (direction : Prof. Colette Nativel). Agrégé d’arts appliqués, Il enseigne à l’ENSAAMA (École Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d’Art Olivier de Serres, Paris XVe) et est chargé de cours vacataire en histoire des arts appliqués à l’Université Paris VIII-Saint-Denis.
Projet de thèse : Les arts du spectacle à la cour de Lorraine Nature, statut et rôle au sein de l’Art européen du début du XVIIe siècle
Le présent projet de thèse s’inscrit dans le prolongement d’un travail sur les arts du spectacle à la cour de France au XVIIe siècle (jusqu’à Jean I Bérain inclus) initié lors d’une maîtrise d’Histoire de l’Art, puis reformulé et recentré lors d’un master 2, second travail qui a cherché à développer certaines virtualités inexplorées de la maîtrise en ébauchant et organisant un premier ensemble de questionnements relatifs au costume de spectacle à la cour de Lorraine à la jonction des XVIe et XVIIe siècles.
L’arrière-fond de cette recherche, partie de la réévaluation de cette figure emblématique du spectacle français qu’est Jean I Bérain, artiste lorrain de naissance et important costumier et décorateur de théâtre parisien de la seconde moitié du XVIIe siècle, et de ses prédécesseurs, est de tenter d’expliquer les conditions de représentation de l’opéra français. Il s’agit de retracer, à partir de l’analyse de l’iconographie relative aux costumes et décors de théâtre, et en la confrontant aux documents textuels, la généalogie des formes et les mutations, glissements et interpénétrations sémantiques de la « pensée figurée » dans l’Art, et plus particulièrement les arts du spectacle.
On a pu mettre en évidence, par exemple, que le costume et l’accessoire, qui fonctionnent par « phénomène de concentration symbolique», ont connu sur le siècle une évolution dans un sens moins symbolique, au profit d’une valeur plus descriptive ou évocatrice, par le biais d’une « dévitalisation » symbolique de l’ornement et de la couleur (passant elle aussi d’un symbolisme crypté à l’évocation plus « impressionniste » et affective d’un univers), la seule constante demeurant sur l’ensemble du siècle l’exigence de la richesse des couleurs, associée à celle des matières. Se dessine derrière cette évolution un changement philosophique et esthétique qui nous conduit de la pensée renaissante à une pensée plus propre au XVIIe siècle, c'est-à-dire au passage d’un intellectualisme « symboliste » (qui fonctionne par le biais d’une codification en rapport avec des références littéraires et philosophiques précises, non détachées de la portée morale) à une forme d’intellectualisme plus « sensualiste » (où codes et symboles deviennent décryptables par empathie physique et affective). On a pu constater par ailleurs que les interactions entre Art et scène étaient nombreuses.
Le master 2 s’est attaché à poser les premières bases des questionnements de la thèse, en s’intéressant aux origines lorraines de Bérain, et en considérant plus particulièrement les artistes (Bellange, Deruet, Callot…) ayant travaillé aux spectacles lorrains dans les premières décennies du XVIIe siècle.
Peut-on aller jusqu’à dire, à l’exemple de Jacques Thuillier, qu’une certaine « tradition lorraine, enracinée dans le vieux fonds maniériste du temps de Charles III » est présente dans l’Oeuvre de Bérain, et que le principal concepteur des costumes et décors de l’opéra français à la fin du XVIIe siècle n’a oublié ni « l’élégance raffinée des compositions de Jacques de Bellange », ni « la fantaisie théâtrale des décors de Claude Deruet » ?
C’est en partie pour tenter de répondre à cette question, et aussi parce qu’il y a là un terrain de recherche passionnant, que le présent projet de thèse se propose d’engager un questionnement sur le rôle qu’a pu jouer la Lorraine dans l’évolution des formes et de la pensée figurée au sein des arts du spectacle au 17ème siècle, notamment en France. Plus particulièrement, étant donnés les liens familiaux, politiques et diplomatiques étroits de la Lorraine ducale avec la France, l’Italie du Nord et les pays germaniques et slaves, quelle a pu être la réalité des échanges artistiques entre le duché de Lorraine et ces différents états de l’Europe, en particulier sur le plan des arts du spectacle ? Comment définir, aussi bien formellement que philosophiquement, la pensée spectaculaire en Lorraine ? Quel rôle cette pensée est-elle susceptible d’avoir joué dans l’évolution des formes en Europe, et plus particulièrement en France, pays auquel le destin du duché a été le plus directement lié dès l’invasion de celui-ci par les troupes françaises en 1633.
Ces questionnements concernent une période d’une cinquantaine d’années allant de 1580 (première fête lorraine pour laquelle nous ayons quelques documents iconographiques) à 1633 (date de l’invasion du duché par les armées françaises). Ils s’inscrivent à la suite et en complémentarité des recherches qui ont déjà été menées par les historiens d’Art sur la question des arts du spectacle en Lorraine. C’est ainsi que le questionnement est déjà délimité, entre autres ouvrages, par ceux d’Henri Lepage, Albert Jacquot et Charles Pfister, à qui nous devons le premier « défrichage » des archives et données relatives à Nancy, à la cour du duché de Lorraine, ainsi qu’aux différents artistes qui y étaient attachés. Nous sommes redevables, sur la question des arts du spectacle, et plus particulièrement du ballet de cour, aux ouvrages essentiels de Beauchamps, Paul Lacroix, Henri Prunières, Margaret Mc Gowan et Marie-Françoise Christout. Les ouvrages de François-Georges Pariset, Jacques Thuillier et Paulette Choné constituent des sources extrêmement importantes sur la question spécifique des arts du spectacle à la cour de Lorraine puisqu’ils s’attachent à l’étude de certains ballets et posent les premiers questionnements sur le rôle précis des artistes lorrains importants (notamment Bellange) dans l’élaboration de ces spectacles, Paulette Choné dépassant même le cadre du spectacle stricto sensu pour aborder la pensée symbolique lorraine en général. Nous avons pris connaissance de la thèse d’Odette Chourlin relative à la question précise du costume de théâtre au XVIIème siècle. Sur la question des relations artistiques et politiques entre la Lorraine et certains états européens, plusieurs ouvrages importants sont à prendre en considération. Il s’agit notamment de ceux de Sara Mamone, Arthur Blumenthal et Philippe Morel, sur l’Art et les arts du spectacle en Italie et plus particulièrement à Florence, dans lesquels apparaissent en filigrane le rapport à la cour de Lorraine. La question du spectacle à la cour de Mantoue est en partie documentée et synthétisée dans le livre de Claudia Buratelli reprenant majoritairement les chroniques de Follino. Sur la question des relations artistiques et politiques entre la Lorraine et l’Empire, nous devons principalement à l’ouvrage de Thomas Da Costa Kaufmann sur la cour de Prague ainsi qu’à la maîtrise de Claire Béraud portant sur les relations entre l’Art de Bellange et celui du cercle des artistes rodolphiens. Le livre de Jérôme de La Gorce reste la référence concernant Jean I Bérain.
Cependant, malgré leur richesse, aucun de ces ouvrages ne nous semble synthétiser l’analyse du spectacle lorrain et de son évolution en se fondant sur l’observation et l’analyse de l’ensemble du corpus iconographique existant, il est vrai incertain et problématique. De même, il ne semble pas à ce jour qu’ait été envisagée en profondeur la question de l’apport spécifique de la Lorraine et de son rôle au sein des arts du spectacle européens, et plus particulièrement celle d’un éventuel « héritage » lorrain dans les arts du spectacle français au XVIIe siècle: cette question complexe a effectivement été jusqu’à présent plus suggérée que véritablement traitée. En outre, les difficultés d’appréhension de ce « corpus » lorrain, aux frontières d’ailleurs indécises, demeurent entières et de nombreuses zones d’ombre restent à élucider: le corpus iconographique est très incertain sur le plan des attributions, fluctuant et majoritairement anonyme. Les documents textuels sont très dispersés, fragmentaires et elliptiques. Un vaste travail de mise en relation est à effectuer entre les documents iconographiques, aux statuts très hétérogènes, et les documents textuels.
La recherche que l’on a effectuée ne s’est pour l’instant attachée qu’à esquisser la définition des caractéristiques du costume de spectacle en Lorraine au vu des documents iconographiques et textuels concernant les mascarades, ballets et tournois donnés à Nancy entre 1580 et 1633, à ébaucher une « cartographie » des échanges, artistiques en particulier, entre la Lorraine et l’étranger, et à proposer quelques premières hypothèses quant au rôle éventuel de la conception spectaculaire lorraine dans l’évolution de l’Art, et plus particulièrement du costume de spectacle, en France au XVIIe siècle, jusqu’à Bérain inclus. On s’attachera à remettre en perspective et à approfondir les considérations tenues dans le master 2 sur la seule question du costume de théâtre lorrain, à synthétiser les données écrites là où l’iconographie manque, à confronter l’ensemble de ces documents avec les arguments des ballets et autres fêtes de cour (lorsqu’ils existent encore), et enfin à étoffer et repréciser cette recherche tout en l’étendant au domaine du décor de théâtre (en particulier au sein des entrées solennelles et des Pompes Funèbres). Il conviendra en particulier de questionner l’interaction entre costumes et feintes théâtrales lorsque cela s’avère possible, dans l’intention de réinterroger l’idée a priori, répandue aujourd’hui, selon laquelle costume et décor étaient envisagés séparément au XVIIe siècle. L’ambition est à terme de parvenir à définir la typologie, l’évolution typologique, la singularité et la place des costumes et décors de théâtre lorrains au sein de l’histoire de l’Art et du Spectacle en Europe au XVIIe siècle.
L’ensemble de ces costumes et décors (1580-1633) constitue-t-il un tout cohérent et « articulé », sur les plans stylistique et thématique, et que nous dit-il de la culture et de la société qui caractérisent la Lorraine ducale ? Que nous dit-il également de la nature des échanges intellectuels et artistiques entre la Lorraine et les autres états européens de l’époque ?
Il sera notamment nécessaire de creuser l’ouverture progressive de la Lorraine sur les différents aspects de la pensée spectaculaire italienne, en approfondissant l’étude des relations entre Nancy, Florence et Mantoue, et en déterminant le rôle qu’a pu jouer, entre autres personnalités mises en évidence dans le master 2, une princesse telle que Christine de Lorraine, grande duchesse de Toscane. Il faut par ailleurs réexaminer l’hypothèse, évoquée dans le master 2, d’une Lorraine qui agirait comme « médiatrice » entre l’Italie et la France.
Enfin, les vies et les ouvrages de beaucoup d’artistes ayant participé aux festivités de la cour de Lorraine seraient à mettre en lumière, afin de pouvoir mesurer les apports respectifs des talents que les ducs de Lorraine ont su s’attacher pour l’élaboration de leurs fêtes théâtrales.
L’arrière-fond de cette recherche, partie de la réévaluation de cette figure emblématique du spectacle français qu’est Jean I Bérain, artiste lorrain de naissance et important costumier et décorateur de théâtre parisien de la seconde moitié du XVIIe siècle, et de ses prédécesseurs, est de tenter d’expliquer les conditions de représentation de l’opéra français. Il s’agit de retracer, à partir de l’analyse de l’iconographie relative aux costumes et décors de théâtre, et en la confrontant aux documents textuels, la généalogie des formes et les mutations, glissements et interpénétrations sémantiques de la « pensée figurée » dans l’Art, et plus particulièrement les arts du spectacle.
On a pu mettre en évidence, par exemple, que le costume et l’accessoire, qui fonctionnent par « phénomène de concentration symbolique», ont connu sur le siècle une évolution dans un sens moins symbolique, au profit d’une valeur plus descriptive ou évocatrice, par le biais d’une « dévitalisation » symbolique de l’ornement et de la couleur (passant elle aussi d’un symbolisme crypté à l’évocation plus « impressionniste » et affective d’un univers), la seule constante demeurant sur l’ensemble du siècle l’exigence de la richesse des couleurs, associée à celle des matières. Se dessine derrière cette évolution un changement philosophique et esthétique qui nous conduit de la pensée renaissante à une pensée plus propre au XVIIe siècle, c'est-à-dire au passage d’un intellectualisme « symboliste » (qui fonctionne par le biais d’une codification en rapport avec des références littéraires et philosophiques précises, non détachées de la portée morale) à une forme d’intellectualisme plus « sensualiste » (où codes et symboles deviennent décryptables par empathie physique et affective). On a pu constater par ailleurs que les interactions entre Art et scène étaient nombreuses.
Le master 2 s’est attaché à poser les premières bases des questionnements de la thèse, en s’intéressant aux origines lorraines de Bérain, et en considérant plus particulièrement les artistes (Bellange, Deruet, Callot…) ayant travaillé aux spectacles lorrains dans les premières décennies du XVIIe siècle.
Peut-on aller jusqu’à dire, à l’exemple de Jacques Thuillier, qu’une certaine « tradition lorraine, enracinée dans le vieux fonds maniériste du temps de Charles III » est présente dans l’Oeuvre de Bérain, et que le principal concepteur des costumes et décors de l’opéra français à la fin du XVIIe siècle n’a oublié ni « l’élégance raffinée des compositions de Jacques de Bellange », ni « la fantaisie théâtrale des décors de Claude Deruet » ?
C’est en partie pour tenter de répondre à cette question, et aussi parce qu’il y a là un terrain de recherche passionnant, que le présent projet de thèse se propose d’engager un questionnement sur le rôle qu’a pu jouer la Lorraine dans l’évolution des formes et de la pensée figurée au sein des arts du spectacle au 17ème siècle, notamment en France. Plus particulièrement, étant donnés les liens familiaux, politiques et diplomatiques étroits de la Lorraine ducale avec la France, l’Italie du Nord et les pays germaniques et slaves, quelle a pu être la réalité des échanges artistiques entre le duché de Lorraine et ces différents états de l’Europe, en particulier sur le plan des arts du spectacle ? Comment définir, aussi bien formellement que philosophiquement, la pensée spectaculaire en Lorraine ? Quel rôle cette pensée est-elle susceptible d’avoir joué dans l’évolution des formes en Europe, et plus particulièrement en France, pays auquel le destin du duché a été le plus directement lié dès l’invasion de celui-ci par les troupes françaises en 1633.
Ces questionnements concernent une période d’une cinquantaine d’années allant de 1580 (première fête lorraine pour laquelle nous ayons quelques documents iconographiques) à 1633 (date de l’invasion du duché par les armées françaises). Ils s’inscrivent à la suite et en complémentarité des recherches qui ont déjà été menées par les historiens d’Art sur la question des arts du spectacle en Lorraine. C’est ainsi que le questionnement est déjà délimité, entre autres ouvrages, par ceux d’Henri Lepage, Albert Jacquot et Charles Pfister, à qui nous devons le premier « défrichage » des archives et données relatives à Nancy, à la cour du duché de Lorraine, ainsi qu’aux différents artistes qui y étaient attachés. Nous sommes redevables, sur la question des arts du spectacle, et plus particulièrement du ballet de cour, aux ouvrages essentiels de Beauchamps, Paul Lacroix, Henri Prunières, Margaret Mc Gowan et Marie-Françoise Christout. Les ouvrages de François-Georges Pariset, Jacques Thuillier et Paulette Choné constituent des sources extrêmement importantes sur la question spécifique des arts du spectacle à la cour de Lorraine puisqu’ils s’attachent à l’étude de certains ballets et posent les premiers questionnements sur le rôle précis des artistes lorrains importants (notamment Bellange) dans l’élaboration de ces spectacles, Paulette Choné dépassant même le cadre du spectacle stricto sensu pour aborder la pensée symbolique lorraine en général. Nous avons pris connaissance de la thèse d’Odette Chourlin relative à la question précise du costume de théâtre au XVIIème siècle. Sur la question des relations artistiques et politiques entre la Lorraine et certains états européens, plusieurs ouvrages importants sont à prendre en considération. Il s’agit notamment de ceux de Sara Mamone, Arthur Blumenthal et Philippe Morel, sur l’Art et les arts du spectacle en Italie et plus particulièrement à Florence, dans lesquels apparaissent en filigrane le rapport à la cour de Lorraine. La question du spectacle à la cour de Mantoue est en partie documentée et synthétisée dans le livre de Claudia Buratelli reprenant majoritairement les chroniques de Follino. Sur la question des relations artistiques et politiques entre la Lorraine et l’Empire, nous devons principalement à l’ouvrage de Thomas Da Costa Kaufmann sur la cour de Prague ainsi qu’à la maîtrise de Claire Béraud portant sur les relations entre l’Art de Bellange et celui du cercle des artistes rodolphiens. Le livre de Jérôme de La Gorce reste la référence concernant Jean I Bérain.
Cependant, malgré leur richesse, aucun de ces ouvrages ne nous semble synthétiser l’analyse du spectacle lorrain et de son évolution en se fondant sur l’observation et l’analyse de l’ensemble du corpus iconographique existant, il est vrai incertain et problématique. De même, il ne semble pas à ce jour qu’ait été envisagée en profondeur la question de l’apport spécifique de la Lorraine et de son rôle au sein des arts du spectacle européens, et plus particulièrement celle d’un éventuel « héritage » lorrain dans les arts du spectacle français au XVIIe siècle: cette question complexe a effectivement été jusqu’à présent plus suggérée que véritablement traitée. En outre, les difficultés d’appréhension de ce « corpus » lorrain, aux frontières d’ailleurs indécises, demeurent entières et de nombreuses zones d’ombre restent à élucider: le corpus iconographique est très incertain sur le plan des attributions, fluctuant et majoritairement anonyme. Les documents textuels sont très dispersés, fragmentaires et elliptiques. Un vaste travail de mise en relation est à effectuer entre les documents iconographiques, aux statuts très hétérogènes, et les documents textuels.
La recherche que l’on a effectuée ne s’est pour l’instant attachée qu’à esquisser la définition des caractéristiques du costume de spectacle en Lorraine au vu des documents iconographiques et textuels concernant les mascarades, ballets et tournois donnés à Nancy entre 1580 et 1633, à ébaucher une « cartographie » des échanges, artistiques en particulier, entre la Lorraine et l’étranger, et à proposer quelques premières hypothèses quant au rôle éventuel de la conception spectaculaire lorraine dans l’évolution de l’Art, et plus particulièrement du costume de spectacle, en France au XVIIe siècle, jusqu’à Bérain inclus. On s’attachera à remettre en perspective et à approfondir les considérations tenues dans le master 2 sur la seule question du costume de théâtre lorrain, à synthétiser les données écrites là où l’iconographie manque, à confronter l’ensemble de ces documents avec les arguments des ballets et autres fêtes de cour (lorsqu’ils existent encore), et enfin à étoffer et repréciser cette recherche tout en l’étendant au domaine du décor de théâtre (en particulier au sein des entrées solennelles et des Pompes Funèbres). Il conviendra en particulier de questionner l’interaction entre costumes et feintes théâtrales lorsque cela s’avère possible, dans l’intention de réinterroger l’idée a priori, répandue aujourd’hui, selon laquelle costume et décor étaient envisagés séparément au XVIIe siècle. L’ambition est à terme de parvenir à définir la typologie, l’évolution typologique, la singularité et la place des costumes et décors de théâtre lorrains au sein de l’histoire de l’Art et du Spectacle en Europe au XVIIe siècle.
L’ensemble de ces costumes et décors (1580-1633) constitue-t-il un tout cohérent et « articulé », sur les plans stylistique et thématique, et que nous dit-il de la culture et de la société qui caractérisent la Lorraine ducale ? Que nous dit-il également de la nature des échanges intellectuels et artistiques entre la Lorraine et les autres états européens de l’époque ?
Il sera notamment nécessaire de creuser l’ouverture progressive de la Lorraine sur les différents aspects de la pensée spectaculaire italienne, en approfondissant l’étude des relations entre Nancy, Florence et Mantoue, et en déterminant le rôle qu’a pu jouer, entre autres personnalités mises en évidence dans le master 2, une princesse telle que Christine de Lorraine, grande duchesse de Toscane. Il faut par ailleurs réexaminer l’hypothèse, évoquée dans le master 2, d’une Lorraine qui agirait comme « médiatrice » entre l’Italie et la France.
Enfin, les vies et les ouvrages de beaucoup d’artistes ayant participé aux festivités de la cour de Lorraine seraient à mettre en lumière, afin de pouvoir mesurer les apports respectifs des talents que les ducs de Lorraine ont su s’attacher pour l’élaboration de leurs fêtes théâtrales.
Publications
1. Textes publiés :
. « Des dessins de costumes grottesques pour de grotesques costumes sans desseins ? »
Article, accompagné d’un « Glossaire des termes vestimentaires, scénographiques et chromatiques » et du dépouillement de la partie du « Rôle des paiements extraordinaires de l’Argenterie du roi pour l’année 1625 » consacrée au ballet concerné (Archives Nationales, KK200), in Les Fées des Forêts de Saint-Germain, 1625 : Un ballet royal de « bouffonesque humeur », textes réunis par Thomas Leconte, CESR/CMBV, BREPOLS, 2012.
. « Costume et double jeu dans le ballet burlesque français : l’exemple du Ballet des Fées des Forêts de Saint-Germain (1625) ». Article dans le cadre des actes du colloque intitulé i[Le Costume de scène objet de recherche]I (20-22 mars 2013), organisé par Anne Verdier et Didier Doumergue, en partenariat avec L’Université Nancy 2, le Centre National du Costume de Scène, l’Université Paris Ouest-Nanterre, l’association culturelle “Le Studiolo-IRTS de Lorraine “ et l’association “Forum les débats” (Metz).
2. Textes en cours de publication :
. « Le mécénat de Catherine de Bourbon et les arts du spectacle à la cour de Lorraine (1599-1604) ». Article, en cours de publication, dans le cadre des actes du colloque international (17-20 novembre 2010) intitulé Autour d’Henri IV. Figures du pouvoir, échanges artistiques, sous la direction de Luisa Capodieci et Colette Nativel (collaboration INHA (CHAR)/Louvre/Versailles).
. « De la pompe funèbre au ballet de cour : stratégies et enjeux de l’espace rectangulaire à la cour de Lorraine ». Article, en cours de publication, dans le cadre des actes du colloque intitulé La Salle de théâtre rectangulaire en France et en Europe (27-30 juin 2012), organisé par Anne Surgers et Pierre Pasquier (CESR, Tours).
. « Le ballet burlesque français, ou les paradoxes du monde à l’envers : Étude sur les virtualités et enjeux allégoriques du Ballet des Fées des Forests de Saint-Germain (1625) ». Article, en cours de publication (parution prévue pour 2015), pour la Revue d’Histoire du Théâtre (Numéro thématique intitulé Spectacle et allégorie du Moyen-Age à nos jours, dirigé par Martial Poirson).
. « Hors-champ et anonymat de l’image de spectacle : autour d’un hypothétique recueil lorrain du début du XVIIe siècle ». Article, en cours de publication, pour la Revue European Drama and Performance Studies (Classiques Garnier, n°3, 2014-2 ; numéro thématique intitulé Le Document iconographique dans son contexte : le hors-champ des images du spectacle, dirigé par Jean-Yves Vialleton et Alice Folco, parution prévue en décembre 2014).
. « Des dessins de costumes grottesques pour de grotesques costumes sans desseins ? »
Article, accompagné d’un « Glossaire des termes vestimentaires, scénographiques et chromatiques » et du dépouillement de la partie du « Rôle des paiements extraordinaires de l’Argenterie du roi pour l’année 1625 » consacrée au ballet concerné (Archives Nationales, KK200), in Les Fées des Forêts de Saint-Germain, 1625 : Un ballet royal de « bouffonesque humeur », textes réunis par Thomas Leconte, CESR/CMBV, BREPOLS, 2012.
. « Costume et double jeu dans le ballet burlesque français : l’exemple du Ballet des Fées des Forêts de Saint-Germain (1625) ». Article dans le cadre des actes du colloque intitulé i[Le Costume de scène objet de recherche]I (20-22 mars 2013), organisé par Anne Verdier et Didier Doumergue, en partenariat avec L’Université Nancy 2, le Centre National du Costume de Scène, l’Université Paris Ouest-Nanterre, l’association culturelle “Le Studiolo-IRTS de Lorraine “ et l’association “Forum les débats” (Metz).
2. Textes en cours de publication :
. « Le mécénat de Catherine de Bourbon et les arts du spectacle à la cour de Lorraine (1599-1604) ». Article, en cours de publication, dans le cadre des actes du colloque international (17-20 novembre 2010) intitulé Autour d’Henri IV. Figures du pouvoir, échanges artistiques, sous la direction de Luisa Capodieci et Colette Nativel (collaboration INHA (CHAR)/Louvre/Versailles).
. « De la pompe funèbre au ballet de cour : stratégies et enjeux de l’espace rectangulaire à la cour de Lorraine ». Article, en cours de publication, dans le cadre des actes du colloque intitulé La Salle de théâtre rectangulaire en France et en Europe (27-30 juin 2012), organisé par Anne Surgers et Pierre Pasquier (CESR, Tours).
. « Le ballet burlesque français, ou les paradoxes du monde à l’envers : Étude sur les virtualités et enjeux allégoriques du Ballet des Fées des Forests de Saint-Germain (1625) ». Article, en cours de publication (parution prévue pour 2015), pour la Revue d’Histoire du Théâtre (Numéro thématique intitulé Spectacle et allégorie du Moyen-Age à nos jours, dirigé par Martial Poirson).
. « Hors-champ et anonymat de l’image de spectacle : autour d’un hypothétique recueil lorrain du début du XVIIe siècle ». Article, en cours de publication, pour la Revue European Drama and Performance Studies (Classiques Garnier, n°3, 2014-2 ; numéro thématique intitulé Le Document iconographique dans son contexte : le hors-champ des images du spectacle, dirigé par Jean-Yves Vialleton et Alice Folco, parution prévue en décembre 2014).