Le spectaculaire, et non le spectacle. Bien que ces deux termes possèdent la même étymologie (spectaculum, « ce qui se donne à voir »), le terme de spectaculaire n’apparaît qu’en 1907, et acquiert deux dimensions supplémentaires par rapport à la notion de spectacle : « ce qui parle aux yeux de l’imagination » (1933) et ce qui « frappe l’imagination », ce qui est impressionnant (1937).
Notant l’importance du contexte historique dans l’apparition de nouveaux termes, Isabelle Moindrot rappelle que l’émergence du terme de « spectaculaire » est due à un changement dans les pratiques des arts de la scène qui s’est développé tout au long du XIXe siècle. Ce changement a engendré l’ouverture d’un débat sur la scène publique nécessitant de forger ce terme, car en effet, « le concept de spectaculaire englobe les conditions matérielles du spectacle et l’impression produite sur le spectateur. Il présente une dimension active et une dimension passive. Il associe des procédés et des impressions, autrement dit l’effet et la cause [...]. Et dès lors, il provoque à la fois le trouble et le partage. »
Le spectaculaire est lié à la vision, à l’image, qu’elle soit réelle ou bien fictive, concrète ou bien abstraite, offerte à la contemplation ou bien élaborée par l’imagination. Ne se limitant pas à un regroupement d’images, il interroge également une dynamique, une médiation, le rapport entre l’image créée qui fait spectacle et ce qu’elle engendre chez le spectateur, ce que celui-‐ci en fait ; il est « un rapport social entre des personnes, médiatisé par des images. » Mais alors que le spectacle s’arrête ici et demeure au niveau de la « structure », le spectaculaire qualifie ce « rapport social » d’« impressionnant » et instaure souvent un critère de démesure.
Guy Debord a fait du spectacle la caractéristique principale de la société contemporaine qui s’est développée à la suite de la révolution industrielle et technologique. Il caractérise notre rapport au monde comme constitutivement médiatisé par des images spectaculaires. Ces dernières transformeraient notre relation à la société en une relation artificielle, inauthentique, s’inscrivant dans la dynamique de la société de consommation qui tend à dominer les masses par le biais du divertissement. L’importance des médias dans le développement de la théorie de Debord constitue l’une des principales caractéristiques de la question à l’époque contemporaine.
Giorgio Agamben considère d’autre part que le spectaculaire met en place un (ou des) dispositif(s).Il affirme que « le dispositif est toujours inscrit dans un jeu de pouvoir », et qu’il possède « la capacité de capturer, d’orienter, de déterminer, d’intercepter, de modeler, de contrôler et d’assurer les gestes, les conduites, les opinions et les discours des être vivants5 ». N’étant pas une simple « structure », Philippe Ortel souligne le rapport entre un dispositif et la gestion de flux6. Il insiste également sur l’aspect tridimensionnel du dispositif : la dimension technique (l’installation de l’objet spectaculaire), la dimension pragmatique (le contexte communicationnel dans lequel il s’inscrit) et la dimension politique (le message, l’effet, l’impression qu’il véhicule, qu’il suscite).
Le premier numéro de la Revue Ad hoc vous propose d’explorer cette notion de spectaculaire dans une approche qui peut être transdisciplinaire et diachronique, à partir de son étymologie et en s’interrogeant sur ses diverses implications. Votre réflexion pourra s’inscrire dans l’une (ou plusieurs) de ces propositions :
-‐ Les dispositifs spectaculaires ;
-‐ La représentation spectaculaire de l’histoire ;
-‐ Le pouvoir du spectaculaire ;
-‐ La dénonciation du spectaculaire ;
-‐ Comment dire et construire le spectaculaire. Cette liste n’est pas exhaustive.
Vos propositions sont à envoyer à l’adresse suivante : asso.adhoc@gmail.com, avant le 15 décembre 2011 et devront contenir un titre provisoire, un résumé d’une demi-‐page à une page maximum et une courte biographie. Les articles retenus seront ensuite à envoyer avant le 15 février 2012.
source: Fabula.org
Notant l’importance du contexte historique dans l’apparition de nouveaux termes, Isabelle Moindrot rappelle que l’émergence du terme de « spectaculaire » est due à un changement dans les pratiques des arts de la scène qui s’est développé tout au long du XIXe siècle. Ce changement a engendré l’ouverture d’un débat sur la scène publique nécessitant de forger ce terme, car en effet, « le concept de spectaculaire englobe les conditions matérielles du spectacle et l’impression produite sur le spectateur. Il présente une dimension active et une dimension passive. Il associe des procédés et des impressions, autrement dit l’effet et la cause [...]. Et dès lors, il provoque à la fois le trouble et le partage. »
Le spectaculaire est lié à la vision, à l’image, qu’elle soit réelle ou bien fictive, concrète ou bien abstraite, offerte à la contemplation ou bien élaborée par l’imagination. Ne se limitant pas à un regroupement d’images, il interroge également une dynamique, une médiation, le rapport entre l’image créée qui fait spectacle et ce qu’elle engendre chez le spectateur, ce que celui-‐ci en fait ; il est « un rapport social entre des personnes, médiatisé par des images. » Mais alors que le spectacle s’arrête ici et demeure au niveau de la « structure », le spectaculaire qualifie ce « rapport social » d’« impressionnant » et instaure souvent un critère de démesure.
Guy Debord a fait du spectacle la caractéristique principale de la société contemporaine qui s’est développée à la suite de la révolution industrielle et technologique. Il caractérise notre rapport au monde comme constitutivement médiatisé par des images spectaculaires. Ces dernières transformeraient notre relation à la société en une relation artificielle, inauthentique, s’inscrivant dans la dynamique de la société de consommation qui tend à dominer les masses par le biais du divertissement. L’importance des médias dans le développement de la théorie de Debord constitue l’une des principales caractéristiques de la question à l’époque contemporaine.
Giorgio Agamben considère d’autre part que le spectaculaire met en place un (ou des) dispositif(s).Il affirme que « le dispositif est toujours inscrit dans un jeu de pouvoir », et qu’il possède « la capacité de capturer, d’orienter, de déterminer, d’intercepter, de modeler, de contrôler et d’assurer les gestes, les conduites, les opinions et les discours des être vivants5 ». N’étant pas une simple « structure », Philippe Ortel souligne le rapport entre un dispositif et la gestion de flux6. Il insiste également sur l’aspect tridimensionnel du dispositif : la dimension technique (l’installation de l’objet spectaculaire), la dimension pragmatique (le contexte communicationnel dans lequel il s’inscrit) et la dimension politique (le message, l’effet, l’impression qu’il véhicule, qu’il suscite).
Le premier numéro de la Revue Ad hoc vous propose d’explorer cette notion de spectaculaire dans une approche qui peut être transdisciplinaire et diachronique, à partir de son étymologie et en s’interrogeant sur ses diverses implications. Votre réflexion pourra s’inscrire dans l’une (ou plusieurs) de ces propositions :
-‐ Les dispositifs spectaculaires ;
-‐ La représentation spectaculaire de l’histoire ;
-‐ Le pouvoir du spectaculaire ;
-‐ La dénonciation du spectaculaire ;
-‐ Comment dire et construire le spectaculaire. Cette liste n’est pas exhaustive.
Vos propositions sont à envoyer à l’adresse suivante : asso.adhoc@gmail.com, avant le 15 décembre 2011 et devront contenir un titre provisoire, un résumé d’une demi-‐page à une page maximum et une courte biographie. Les articles retenus seront ensuite à envoyer avant le 15 février 2012.
source: Fabula.org