Déjà un sujet incontournable des représentations classiques, le corps reste un terrain d’exploration pour les différents médiums artistiques du XXIe siècle. Cette constance dans sa représentation fait du corps un thème fédérateur et riche en références. Ce colloque, organisé par l’association Les Têtes Chercheuses les 8 et 9 décembre 2011, cherchera à réfléchir, par le truchement de nos sujets de thèse, à l’exploration du corps dans les arts. L’originalité de cette manifestation réside dans son organisation. Mis en place par et pour des doctorants et des jeunes chercheurs en Lettres, Langues, Linguistique et Arts, il sera l’occasion de croiser les pratiques, de mêler les approches disciplinaires, en somme de déplier les possibilités qu’offre le corps dans un médium artistique. Nous souhaitons faire de ce colloque un espace de rencontres et d’échanges dynamiques nourri par la confrontation de recherches à la pointe de l’actualité avec la pratique artistique. Ainsi, des professionnels invités nous présenteront leurs créations autour du corps et une table ronde entre praticiens et universitaires clôturera ces journées de rencontres.
Doctorants et jeunes chercheurs (ayant soutenu leur thèse depuis 5 ans maximum) sont ici invités à se saisir de la thématique du corps, compris dans une acception très large. Les critères de sélection proposés ci-dessous sont ouverts afin de faire place à l’inattendu. Il s’agira moins de dresser un inventaire des différentes représentations du corps à travers les arts que de privilégier une analyse capable non seulement de mettre à jour l’inscription du corps dans le médium artistique, mais également de rendre compte des interactions qui s’opèrent entre le corps et le médium. Le corps est alors envisagé tout autant comme incarnation concrète que comme idéologie.
AXE 1 : CORPS SCIENTIFIQUE
En prenant le corps humain ou animal pour objet d’étude photographique à la fin du XIXe siècle, Edward Muybridge et Jules Marey ont non seulement participé aux progrès de l’exploration scientifique du corps, mais ont surtout initié un virage dans l’histoire des représentations. D’autre part, le corps, du point de vue médical, physiologique, se révèle être le truchement sans lequel la parole ne pourrait naître.
Que peuvent les arts pour la « norme » des corps ? Que peuvent les arts pour l’étude du corps ?
AXE 2 : CORPS PERSONNAGE
Parfois, le corps ne fait plus qu’un avec un personnage et devient, dans une sorte d’antonomase, un « Rambo », « un Marlon Brando ». Une posture (la Marianne), une corpulence (le Petit et le Gros dans le cinéma burlesque) transforment le corps en figure, en symbole. En outre, certaines pratiques artistiques amènent à penser l’autre comme une présence dématérialisée et l’incarnation ne passe plus nécessairement par le corps.
Que dire du corps qui se fait « signature » d’un personnage ? Quels sont les enjeux du corps pour la
construction de la persona d’un acteur ? Comment l’art prend-il en charge cette disparition des corps ? Comment envisager, donner un visage à l’absence du corps ?
AXE 3 : CORPS DU PUBLIC
Pris en compte du point de vue social, le corps est aussi celui du récepteur de l’art. Au théâtre, le public est parti prenante du spectacle, intervenant plus ou moins selon le type de théâtre et de spectacle représenté. Si, comme le souligne Denis Guénoun, au cinéma, être seul dans la salle est une chance, cela n’est pas le cas au théâtre, moins encore à un concert. Le corps du spectateur s’envisage aussi dans la déambulation muséale.
Que dire du corps du spectateur ? Statique ou mouvante comment la spectature s’inscrit-elle dans le lieu de représentation ou d’exposition ? Comment envisager la foule des corps, qu’est-ce que la « masse » ?
Axe 4 : CORPS PHYSIQUE
Nombre d’images aujourd’hui nous montrent un corps retravaillé, manipulé, objectivé. Jouant avec les codes du genre, sexe, race, religion, etc., les arts explorent la question de l’identité. Prenons pour exemple les photographies de Claude Cahun ou de David Lachapelle qui procèdent, chacun à leur manière, au brouillage des identités ; ou à l’inverse le film du coréen Chan-wook Park, I'm a Cyborg, But That's OK, qui expose le corps vers un non-lieu physique. Aux antipodes de cette stylisation du corps, la représentation, chère à Bakhtine, de la déchéance dans les arts de la scène et de l’image serait aussi à explorer, notamment la réappropriation et la réinterprétation de la notion de « bas corporel » par un artiste contemporain tel que le photographe américain Andres Serrano.
Comment le physique participe-t-il de la construction de l’identité ? Y a-t-il un « excès » de corps ? Quels sont les enjeux d’un corps déconstruit par l’oeuvre d’art ? Lorsque la chair se fait matière, que dire de l’effet d’haptique ?
Axe 5 : CORPS MÉDIUM
Les pratiques artistiques sont nombreuses à utiliser le corps comme outil de leur création. Les travaux de Pipo Delbono ou de Marina Abramovic montrent le corps comme élément de l’oeuvre artistique et revendiquent un corps « réel ». La recherche d’une fusion entre l’image, l’écriture et le corps fait parfois de celui-ci un moyen direct d’expression, parfois le support de l’oeuvre, comme dans la pratique du tatouage.
De quoi le corps se fait-il le véhicule dans l’oeuvre artistique ? Que dire du corps « support », du corps
« écran » de l’oeuvre? Que dire du corps qui se fait espace du spectacle ?
Date limite d'envoi de la proposition : La proposition de communication pour le colloque, d'une quinzaine de lignes maximum, accompagnée d’une notice biographique (Université d'attache et département, sujet de thèse et directeur de recherche), doit être envoyée au plus tard pour le 30 avril 2011, à groupe.doctoral@gmail.com.
Doctorants et jeunes chercheurs (ayant soutenu leur thèse depuis 5 ans maximum) sont ici invités à se saisir de la thématique du corps, compris dans une acception très large. Les critères de sélection proposés ci-dessous sont ouverts afin de faire place à l’inattendu. Il s’agira moins de dresser un inventaire des différentes représentations du corps à travers les arts que de privilégier une analyse capable non seulement de mettre à jour l’inscription du corps dans le médium artistique, mais également de rendre compte des interactions qui s’opèrent entre le corps et le médium. Le corps est alors envisagé tout autant comme incarnation concrète que comme idéologie.
AXE 1 : CORPS SCIENTIFIQUE
En prenant le corps humain ou animal pour objet d’étude photographique à la fin du XIXe siècle, Edward Muybridge et Jules Marey ont non seulement participé aux progrès de l’exploration scientifique du corps, mais ont surtout initié un virage dans l’histoire des représentations. D’autre part, le corps, du point de vue médical, physiologique, se révèle être le truchement sans lequel la parole ne pourrait naître.
Que peuvent les arts pour la « norme » des corps ? Que peuvent les arts pour l’étude du corps ?
AXE 2 : CORPS PERSONNAGE
Parfois, le corps ne fait plus qu’un avec un personnage et devient, dans une sorte d’antonomase, un « Rambo », « un Marlon Brando ». Une posture (la Marianne), une corpulence (le Petit et le Gros dans le cinéma burlesque) transforment le corps en figure, en symbole. En outre, certaines pratiques artistiques amènent à penser l’autre comme une présence dématérialisée et l’incarnation ne passe plus nécessairement par le corps.
Que dire du corps qui se fait « signature » d’un personnage ? Quels sont les enjeux du corps pour la
construction de la persona d’un acteur ? Comment l’art prend-il en charge cette disparition des corps ? Comment envisager, donner un visage à l’absence du corps ?
AXE 3 : CORPS DU PUBLIC
Pris en compte du point de vue social, le corps est aussi celui du récepteur de l’art. Au théâtre, le public est parti prenante du spectacle, intervenant plus ou moins selon le type de théâtre et de spectacle représenté. Si, comme le souligne Denis Guénoun, au cinéma, être seul dans la salle est une chance, cela n’est pas le cas au théâtre, moins encore à un concert. Le corps du spectateur s’envisage aussi dans la déambulation muséale.
Que dire du corps du spectateur ? Statique ou mouvante comment la spectature s’inscrit-elle dans le lieu de représentation ou d’exposition ? Comment envisager la foule des corps, qu’est-ce que la « masse » ?
Axe 4 : CORPS PHYSIQUE
Nombre d’images aujourd’hui nous montrent un corps retravaillé, manipulé, objectivé. Jouant avec les codes du genre, sexe, race, religion, etc., les arts explorent la question de l’identité. Prenons pour exemple les photographies de Claude Cahun ou de David Lachapelle qui procèdent, chacun à leur manière, au brouillage des identités ; ou à l’inverse le film du coréen Chan-wook Park, I'm a Cyborg, But That's OK, qui expose le corps vers un non-lieu physique. Aux antipodes de cette stylisation du corps, la représentation, chère à Bakhtine, de la déchéance dans les arts de la scène et de l’image serait aussi à explorer, notamment la réappropriation et la réinterprétation de la notion de « bas corporel » par un artiste contemporain tel que le photographe américain Andres Serrano.
Comment le physique participe-t-il de la construction de l’identité ? Y a-t-il un « excès » de corps ? Quels sont les enjeux d’un corps déconstruit par l’oeuvre d’art ? Lorsque la chair se fait matière, que dire de l’effet d’haptique ?
Axe 5 : CORPS MÉDIUM
Les pratiques artistiques sont nombreuses à utiliser le corps comme outil de leur création. Les travaux de Pipo Delbono ou de Marina Abramovic montrent le corps comme élément de l’oeuvre artistique et revendiquent un corps « réel ». La recherche d’une fusion entre l’image, l’écriture et le corps fait parfois de celui-ci un moyen direct d’expression, parfois le support de l’oeuvre, comme dans la pratique du tatouage.
De quoi le corps se fait-il le véhicule dans l’oeuvre artistique ? Que dire du corps « support », du corps
« écran » de l’oeuvre? Que dire du corps qui se fait espace du spectacle ?
Date limite d'envoi de la proposition : La proposition de communication pour le colloque, d'une quinzaine de lignes maximum, accompagnée d’une notice biographique (Université d'attache et département, sujet de thèse et directeur de recherche), doit être envoyée au plus tard pour le 30 avril 2011, à groupe.doctoral@gmail.com.