copyright Emmanuel Donny
Noëlla Pontois à l’honneur au centre Éléphant Paname à Paris
Les expositions sur les grands danseurs sont rares, même très rares, et c’est bien regrettable. Fanny et Laurent Fiat, fondateurs et directeurs du nouveau centre parisien Éléphant Paname dédié aux arts et à la créativité, ont donc décidé de rendre hommage à l’une des plus grandes ballerines françaises du XXe siècle : Noëlla Pontois.
C’est par hasard que cette danseuse d’une grâce et d’une pureté stylistique exceptionnelles est venue à la danse, car sa famille n’avait aucun lien avec le monde de l’art. En revanche, sa fille Miteki Kudo a hérité du virus de la danse, ainsi que de la légèreté, de la fluidité et du charisme de sa mère : elle vient de quitter la scène de l’Opéra de Paris, où elle dansait souvent aux côtés de Fanny Fiat, elle-même une remarquable soliste dans des rôles comme Swanilda dans Coppélia.
L’exposition consacrée à Noëlla Pontois occupe trois étages des beaux locaux de l’ancienne résidence de l’ambassadeur russe sous Napoléon III qui se situe à proximité du Palais Garnier. Dans la salle du dôme au rez-de-chaussée, où Noëlla Pontois a été nommée Officier de l’Ordre National de la Légion d’Honneur le soir du vernissage, on est accueilli par des projections et des Étoiles scintillantes au firmament de la coupole. Une série de photos de Michel Lidvac, une collection d’articles de presse et quelques affiches encadrent une sélection de costumes de la danseuse, entre autres celui de Giselle qui tourne lentement sur un plateau au centre de la salle (scénographie : Nathalie Crinière). Aux deuxième et troisième étages, on découvre d’autres photos, vidéos et articles qui datent de ses premiers pas à l’École de danse, bientôt suivis par ses premières publicités – elle était même la vedette d’un roman-photo – jusqu’à l’apogée de sa carrière de danseuse. Une reconstruction de sa loge d’Étoile plonge le visiteur dans l’ambiance des coulisses de l’Opéra. Plusieurs salles sont consacrées à ses partenaires prestigieux : on la voit entre autres aux côtés de Rudolph Noureev, Mikhaïl Baryshnikov, Cyril Atanassoff, Michaël Denard, Fernando Bujones, Patrick Dupont et Manuel Legris. Une série de photos particulièrement impressionnantes montre Pontois et Denard dans Roméo et Juliette de John Cranko, chef-d’œuvre remplacé après une seule saison par la version bien connue du public actuel du nouveau directeur de la danse, Rudolf Noureev. Le couple Pontois-Denard est d’une expressivité bouleversante, et on ne peut qu’espérer qu’une prochaine exposition sera consacrée à ce danseur extraordinaire.
Un tel événement est une occasion merveilleuse, pour les uns de se souvenir de spectacles qui les ont marqués, pour les autres de découvrir de grands artistes du passé et du présent. C’est particulièrement important dans le cas de danseurs qui disparaissent trop souvent après la fin de leur carrière, sans qu’un livre, un documentaire ou une exposition leur soit consacré. On ne peut donc que se réjouir de cette initiative et espérer que d’autres événements semblables continueront à faire vivre et revivre l’art éphémère des danseurs.
Iris Julia Bührle
Exposition du 1er février au 29 mars 2013
www.elephantpaname.com
Les expositions sur les grands danseurs sont rares, même très rares, et c’est bien regrettable. Fanny et Laurent Fiat, fondateurs et directeurs du nouveau centre parisien Éléphant Paname dédié aux arts et à la créativité, ont donc décidé de rendre hommage à l’une des plus grandes ballerines françaises du XXe siècle : Noëlla Pontois.
C’est par hasard que cette danseuse d’une grâce et d’une pureté stylistique exceptionnelles est venue à la danse, car sa famille n’avait aucun lien avec le monde de l’art. En revanche, sa fille Miteki Kudo a hérité du virus de la danse, ainsi que de la légèreté, de la fluidité et du charisme de sa mère : elle vient de quitter la scène de l’Opéra de Paris, où elle dansait souvent aux côtés de Fanny Fiat, elle-même une remarquable soliste dans des rôles comme Swanilda dans Coppélia.
L’exposition consacrée à Noëlla Pontois occupe trois étages des beaux locaux de l’ancienne résidence de l’ambassadeur russe sous Napoléon III qui se situe à proximité du Palais Garnier. Dans la salle du dôme au rez-de-chaussée, où Noëlla Pontois a été nommée Officier de l’Ordre National de la Légion d’Honneur le soir du vernissage, on est accueilli par des projections et des Étoiles scintillantes au firmament de la coupole. Une série de photos de Michel Lidvac, une collection d’articles de presse et quelques affiches encadrent une sélection de costumes de la danseuse, entre autres celui de Giselle qui tourne lentement sur un plateau au centre de la salle (scénographie : Nathalie Crinière). Aux deuxième et troisième étages, on découvre d’autres photos, vidéos et articles qui datent de ses premiers pas à l’École de danse, bientôt suivis par ses premières publicités – elle était même la vedette d’un roman-photo – jusqu’à l’apogée de sa carrière de danseuse. Une reconstruction de sa loge d’Étoile plonge le visiteur dans l’ambiance des coulisses de l’Opéra. Plusieurs salles sont consacrées à ses partenaires prestigieux : on la voit entre autres aux côtés de Rudolph Noureev, Mikhaïl Baryshnikov, Cyril Atanassoff, Michaël Denard, Fernando Bujones, Patrick Dupont et Manuel Legris. Une série de photos particulièrement impressionnantes montre Pontois et Denard dans Roméo et Juliette de John Cranko, chef-d’œuvre remplacé après une seule saison par la version bien connue du public actuel du nouveau directeur de la danse, Rudolf Noureev. Le couple Pontois-Denard est d’une expressivité bouleversante, et on ne peut qu’espérer qu’une prochaine exposition sera consacrée à ce danseur extraordinaire.
Un tel événement est une occasion merveilleuse, pour les uns de se souvenir de spectacles qui les ont marqués, pour les autres de découvrir de grands artistes du passé et du présent. C’est particulièrement important dans le cas de danseurs qui disparaissent trop souvent après la fin de leur carrière, sans qu’un livre, un documentaire ou une exposition leur soit consacré. On ne peut donc que se réjouir de cette initiative et espérer que d’autres événements semblables continueront à faire vivre et revivre l’art éphémère des danseurs.
Iris Julia Bührle
Exposition du 1er février au 29 mars 2013
www.elephantpaname.com
Noëlla Pontois et Mikhail Baryshnikov dans le premier acte de Giselle ©Michel Lidvac
Noëlla Pontois avec Noureev_Lac des Cygnes, (c) photo Francette Levieux
Noëlla Pontois et Mikhail Baryshnikov dans le premier acte de Giselle ©Michel Lidvac