
(c) Anita Gioia
Si Panorama, donné en juin à La Villette, n’était pas parfaitement convaincant (car trop décousu puisqu’il se voulait un florilège de ses meilleures chorégraphies), Solo en revanche est une très grande réussite. Philippe Decouflé y est faussement seul : non seulement il y a Olivier (Simola) à la caméra et un tromboniste-homme orchestre remarquable (Joachim Latarjet), mais il y a une multitude de Decouflé, ombres, inversions, membres séparés ou images surmultipliées.
La performance est pleine d’humour et d’énergie, commençant comme un album souvenir (des photos de sa vie en gros plan à la reprise du Petit Bal perdu) et finissant en un kaléidoscope enthousiasmant. Doigts et orteils sont largement mis en valeur et forcent l’admiration pour leur exceptionnelle dextérité ! Certes, la gestuelle est plutôt répétitive, mais les prodiges et prestiges de la technique (artisanale, à la Méliès) permettent des variations à l’infini : les mouvements du danseur sont filmés en temps réel par un dispositif de caméras et projetés en fond de scène sur un écran avec lequel Decouflé joue pour se diviser ou se dédoubler avec une impressionnante facilité, entre clown et clones.
Les références cinématographiques sont nombreuses : des obsessions hitchockiennes sur le vertige à l’expressionnisme allemand pour le décor, ou aux films à la Esther Williams et Busby Berkeley pour la symétrie synchronisée, reprise à la façon du Tim Burton de Charlie et la chocolaterie. La question en devient même centrale : que doit-on regarder ? le spectacle vivant ou son reflet en 2D ? lorsque la persistance rétinienne et la possibilité d’accommoder empêchent d’embrasser la totalité du spectacle, quel est le choix du regard ? Nous sommes tellement accoutumés à nos écrans que l’enjeu est de taille…
Au bout d’une heure, l’enchantement se termine, mais sans se clore : comme à Bussang, la scène s’ouvre sur un horizon, celui de l’exposition fantasmagorique et bidouillesque Opticon dans laquelle Decouflé révèle quelques uns des secrets de sa compagnie, DCA, et fait rêver, d’illusion en illusion.
Compte rendu par Noémie Courtès.
Paris, Grand Halle de La Villette, jusqu’au 14 juillet 2012.
Extrait vidéo de Solo avec : http://www.youtube.com/watch?v=4_CS07SD5k4 et sans effets spéciaux : http://www.youtube.com/watch?v=LwPGiRryI30&feature=relmfu et sans effets spéciaux : http://www.youtube.com/watch?v=LwPGiRryI30&feature=relmfu
Dossier en ligne d’Opticon : http://www.villette.com/ressources/documents/2/4641,Livret-exposition-20-pages.pdf
Vidéo d’un reportage de Télématin : http://telematin.france2.fr/?page=chronique&id_article=38467
Vidéo du Petit Bal perdu : http://www.youtube.com/watch?v=rte1vLcaFjs&feature=fvwrel
La performance est pleine d’humour et d’énergie, commençant comme un album souvenir (des photos de sa vie en gros plan à la reprise du Petit Bal perdu) et finissant en un kaléidoscope enthousiasmant. Doigts et orteils sont largement mis en valeur et forcent l’admiration pour leur exceptionnelle dextérité ! Certes, la gestuelle est plutôt répétitive, mais les prodiges et prestiges de la technique (artisanale, à la Méliès) permettent des variations à l’infini : les mouvements du danseur sont filmés en temps réel par un dispositif de caméras et projetés en fond de scène sur un écran avec lequel Decouflé joue pour se diviser ou se dédoubler avec une impressionnante facilité, entre clown et clones.
Les références cinématographiques sont nombreuses : des obsessions hitchockiennes sur le vertige à l’expressionnisme allemand pour le décor, ou aux films à la Esther Williams et Busby Berkeley pour la symétrie synchronisée, reprise à la façon du Tim Burton de Charlie et la chocolaterie. La question en devient même centrale : que doit-on regarder ? le spectacle vivant ou son reflet en 2D ? lorsque la persistance rétinienne et la possibilité d’accommoder empêchent d’embrasser la totalité du spectacle, quel est le choix du regard ? Nous sommes tellement accoutumés à nos écrans que l’enjeu est de taille…
Au bout d’une heure, l’enchantement se termine, mais sans se clore : comme à Bussang, la scène s’ouvre sur un horizon, celui de l’exposition fantasmagorique et bidouillesque Opticon dans laquelle Decouflé révèle quelques uns des secrets de sa compagnie, DCA, et fait rêver, d’illusion en illusion.
Compte rendu par Noémie Courtès.
Paris, Grand Halle de La Villette, jusqu’au 14 juillet 2012.
Extrait vidéo de Solo avec : http://www.youtube.com/watch?v=4_CS07SD5k4 et sans effets spéciaux : http://www.youtube.com/watch?v=LwPGiRryI30&feature=relmfu et sans effets spéciaux : http://www.youtube.com/watch?v=LwPGiRryI30&feature=relmfu
Dossier en ligne d’Opticon : http://www.villette.com/ressources/documents/2/4641,Livret-exposition-20-pages.pdf
Vidéo d’un reportage de Télématin : http://telematin.france2.fr/?page=chronique&id_article=38467
Vidéo du Petit Bal perdu : http://www.youtube.com/watch?v=rte1vLcaFjs&feature=fvwrel