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Ce n’est pas d’aujourd’hui que la scène prend ses motifs d’inspiration dans les nouvelles technologies. Au contraire, pièces, films (de The Shop around the Corner à i[You’ve got M@il] en passant par l’hilarant Pillow talk de Doris Day) et même opéras ont suivi étroitement l’évolution des moyens de communication, comme on peut le voir cette semaine encore sur les scènes parisiennes.
Au Théâtre des Bouffes parisiens, c’est un Rendez-vous au Grand Café qui utilise le courriel pour nous raconter depuis ses débuts – depuis la première faute de frappe – une aventure amoureuse entre un professeur bourru (Olivier Marchal) et une créatrice de sites numériques piquante et lumineuse (Catherine Marchal) qui ne voulait d’abord que résilier un abonnement... Dans un décor bipartite bleu et rouge très simple mais efficace, très bien éclairé, les deux comédiens parlent d’amour et de solitude, en échangeant de plus en plus frénétiquement leurs remarques et leurs états d’âme, transformant l’erreur initiale en thérapie post-rupture pour l’un, en adultère fantasmé pour l’autre, et plus si affinités…
Pendant 1h20, les répliques sont vives (avec un remarquable sens du rythme) et parfois bien senties, et surtout le texte (adapté du roman de Daniel Glattauer, Quand souffle le vent du nord) évite astucieusement les clichés tant comiques que sentimentaux pour finir en Princesse de Clèves modernisée.
A l’Athénée-Théâtre Louis Jouvet, c’est plutôt La Religieuse portugaise, avec La Voix humaine de Cocteau, mise en musique par Francis Poulenc en 1958 (la pièce est de 1930). Couplée avec La Dame de Monte-Carlo (un monologue lyrique et cruel de Poulenc) et Lis ton journal (un monologue parlé non moins terrible de Cocteau, version réduite du Bel Indifférent), cette tragédie lyrique en un acte joue elle aussi la carte du dialogue à un seul personnage puisque l’interlocuteur reste désespérément muet pour le spectateur et que la déception amoureuse d’une femme abandonnée, seule visible en scène, se développe entre la ligne de vie et la corde pour se pendre que représente le fil du téléphone.
Dans un décor à la façon de Boltanski (mais en infiniment plus coloré), pendant un peu plus d’une heure, le pianiste Pascal Jourdan et la soprano Stéphanie d’Oustrac servent magnifiquement, avec beaucoup de nuances, la musique très contrastée de Poulenc et le naturel (autrefois scandaleux) des textes de Cocteau. On en sort beaucoup plus heureux malgré la tristesse du thème que des Enfants terribles proposés la semaine passée sur la musique de Phil Glass et qui pâtissait de la trivialité effroyable des dialogues du même Cocteau malgré une très belle scénographie de Stéphane Vérité.
Paris, Théâtre des Bouffes parisiens, Rendez-vous au Grand Café, jusqu’au 15 décembre 2012.
Bande-annonce :
http://www.youtube.com/watch?v=Qs-Qa5anuS0
Entretien avec O.Marchal sur Europe 1 :
http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Nikos-Aliagas/Sons/La-romance-epistolaire-selon-Olivier-Marchal-1239451/
Paris, Athénée-Théâtre Louis Jouvet, I[La Voix humaine]i, jusqu’au 15 décembre 2012.
Extrait sur le site du théâtre :
http://www.athenee-theatre.com/saison/fiche_spectacle.cfm/128415_la_voix_humaine.html
Calendrier des prochaines représentations : http://racine.cccommunication.biz/v1/wents/users/127917/docs/dp_la_voix_humaine.pdf
Au Théâtre des Bouffes parisiens, c’est un Rendez-vous au Grand Café qui utilise le courriel pour nous raconter depuis ses débuts – depuis la première faute de frappe – une aventure amoureuse entre un professeur bourru (Olivier Marchal) et une créatrice de sites numériques piquante et lumineuse (Catherine Marchal) qui ne voulait d’abord que résilier un abonnement... Dans un décor bipartite bleu et rouge très simple mais efficace, très bien éclairé, les deux comédiens parlent d’amour et de solitude, en échangeant de plus en plus frénétiquement leurs remarques et leurs états d’âme, transformant l’erreur initiale en thérapie post-rupture pour l’un, en adultère fantasmé pour l’autre, et plus si affinités…
Pendant 1h20, les répliques sont vives (avec un remarquable sens du rythme) et parfois bien senties, et surtout le texte (adapté du roman de Daniel Glattauer, Quand souffle le vent du nord) évite astucieusement les clichés tant comiques que sentimentaux pour finir en Princesse de Clèves modernisée.
A l’Athénée-Théâtre Louis Jouvet, c’est plutôt La Religieuse portugaise, avec La Voix humaine de Cocteau, mise en musique par Francis Poulenc en 1958 (la pièce est de 1930). Couplée avec La Dame de Monte-Carlo (un monologue lyrique et cruel de Poulenc) et Lis ton journal (un monologue parlé non moins terrible de Cocteau, version réduite du Bel Indifférent), cette tragédie lyrique en un acte joue elle aussi la carte du dialogue à un seul personnage puisque l’interlocuteur reste désespérément muet pour le spectateur et que la déception amoureuse d’une femme abandonnée, seule visible en scène, se développe entre la ligne de vie et la corde pour se pendre que représente le fil du téléphone.
Dans un décor à la façon de Boltanski (mais en infiniment plus coloré), pendant un peu plus d’une heure, le pianiste Pascal Jourdan et la soprano Stéphanie d’Oustrac servent magnifiquement, avec beaucoup de nuances, la musique très contrastée de Poulenc et le naturel (autrefois scandaleux) des textes de Cocteau. On en sort beaucoup plus heureux malgré la tristesse du thème que des Enfants terribles proposés la semaine passée sur la musique de Phil Glass et qui pâtissait de la trivialité effroyable des dialogues du même Cocteau malgré une très belle scénographie de Stéphane Vérité.
Paris, Théâtre des Bouffes parisiens, Rendez-vous au Grand Café, jusqu’au 15 décembre 2012.
Bande-annonce :
http://www.youtube.com/watch?v=Qs-Qa5anuS0
Entretien avec O.Marchal sur Europe 1 :
http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Nikos-Aliagas/Sons/La-romance-epistolaire-selon-Olivier-Marchal-1239451/
Paris, Athénée-Théâtre Louis Jouvet, I[La Voix humaine]i, jusqu’au 15 décembre 2012.
Extrait sur le site du théâtre :
http://www.athenee-theatre.com/saison/fiche_spectacle.cfm/128415_la_voix_humaine.html
Calendrier des prochaines représentations : http://racine.cccommunication.biz/v1/wents/users/127917/docs/dp_la_voix_humaine.pdf