Deux couples se donnent rendez-vous dans un petit hôtel afin de donner libre cours à leur passion. Deux maris cavaleurs, l’un grand, billets en poche; l’autre petit, élastique et plutôt pingre. Deux épouses infidèles : l’une excentrico-tigresse, l’autre blonde et (donc) pas très fine. On avait connu l’hôtel du 'Libre-Echange' avec Feydeau. Benfield invente l’hôtel de l’échange non délibéré (ou délibérément caché). Monsieur Dubois et Monsieur prétendûment Dubois sont dans un hôtel miteux (néanmoins romantique) près de Paris, servis par Nollet, réceptionniste en goguette, à la fois goguenard et un tantinet persifleur, puis rapidement stressé par une situation qui lui échappe et qu’il doit gérer seul - ou accompagné de quelques billets de banque. Monsieur Dubois tombe en effet des nues lorsqu’il croise son épouse. Chacun, encapsulé dans le mensonge, brode, fait preuve d’une imagination folle - ou mange des chocolats pour compenser.
Situation rocambolesque, quiproquos, coups au coeur et frémissements, histoires invraisemblables montées en épingle, coups de théâtre en veux-tu en voilà - de quoi faire de cette pièce les délices des amateurs de comédies de boulevard.
La mise en scène est aussi déconcertante qu’époustouflante. La scène est divisée en trois lieux, comportant de multiples ouvertures (9 au total) : au premier plan on peut voir la réception qui forme un ‘T’ : un couloir le long de la scène, le bureau est situé au centre et une porte permet de sortir, au fond, centralement ; deux chambres (l’une bleue et l’autre verte) parallèles surélevées, l’une côté jardin, l’autre cour, constituées chacune d’un lit, d’une porte d’entrée (au centre et au fond de la scène), et d’une autre porte donnant sur une salle de bain sur le côté du lit (aile côté jardin ou cour). L’espace de représentation, diffracté, est brouillé. Il donne lieu à de multiples déplacements, à un chassé-croisé entre vrais couples et couples amants. Tantôt l’action est suspendue côté cour, comme un arrêt sur image, tandis que, côté jardin elle démarre (et vice versa) ; tantôt l’action est centrée sur la réception et l’avant-scène, l’arrière-plan étant comme mis entre parenthèse : les actions, les situations se superposent ou s’arrêtent permettant un jeu avec le temps et l’espace. Les portes ne cessent de claquer et mettent en abyme le genre même du vaudeville. Le rythme soutenu et endiablé de la mise en scène donne lieu à de véritables prouesses de la part des comédiens : tout est chronométré à la seconde près. La mécanique est parfaitement huilée et l’on doit ainsi saluer Arthur Jugnot, Garnier et Sentou pour la précision de leur jeu et surtout pour leur véritable performance physique. Emilie Caen est détonante et épatante dans le rôle de l'épouse sauvage ivre et perchée sur talons aiguille. Entrez dans la danse comique, voyez comme on virevolte, sautez, tournoyez, mentez, et embrassez qui vous voudrez ! Les scènes de la chambre bleue et de la chambre verte nous apprennent ce qu'est le sport en chambre: on se jette sur le lit, on y rebondit, on se cache, on se défoule... On rit d'un bout à l'autre de la pièce.
Les costumes sont carnavalesques : pantalons mauves ou grenat, tenue ‘gaga’ et coiffure à la Moulin Rouge, poitrine corsetée d’un cœur rouge satiné sur fond noir, noeud pap', gilet abeille sur jean grunge et baskets. Le cocktail est explosif et reflète bien l’atmosphère de folie qui règne sur scène mais aussi le mélange des tons et des genres. On s’approche souvent de la farce, ou du mélo ridicule - voire du vaudeville qui se moque gentiment du boulevard.
L’interprétation d’Arthur Jugnot est remarquable de naturel, l’aisance sur scène est évidente (il est parfois difficile de savoir si l’acteur joue son rôle seulement, s’amuse face à un événement imprévu ou fait des blagues à ses partenaires). On peut mesurer le chemin parcouru par le jeune acteur en l’espace d'une dizaine d'années, depuis ses timides débuts à l’école Périmony, à la maîtrise technique d’aujourd’hui. Juliette Meyniac, adorable dans le rôle de Mme Dubois, est tout autant naturelle sur scène.
L'énergie est communicative et l'on n'a guère envie d'aller au lit après une telle représentation. On sent une vraie passion du théâtre et du talent chez ces acteurs qui nous entraînent avec brio et panache vers les joies du délire total.
Compte rendu par Sabine Chaouche
Situation rocambolesque, quiproquos, coups au coeur et frémissements, histoires invraisemblables montées en épingle, coups de théâtre en veux-tu en voilà - de quoi faire de cette pièce les délices des amateurs de comédies de boulevard.
La mise en scène est aussi déconcertante qu’époustouflante. La scène est divisée en trois lieux, comportant de multiples ouvertures (9 au total) : au premier plan on peut voir la réception qui forme un ‘T’ : un couloir le long de la scène, le bureau est situé au centre et une porte permet de sortir, au fond, centralement ; deux chambres (l’une bleue et l’autre verte) parallèles surélevées, l’une côté jardin, l’autre cour, constituées chacune d’un lit, d’une porte d’entrée (au centre et au fond de la scène), et d’une autre porte donnant sur une salle de bain sur le côté du lit (aile côté jardin ou cour). L’espace de représentation, diffracté, est brouillé. Il donne lieu à de multiples déplacements, à un chassé-croisé entre vrais couples et couples amants. Tantôt l’action est suspendue côté cour, comme un arrêt sur image, tandis que, côté jardin elle démarre (et vice versa) ; tantôt l’action est centrée sur la réception et l’avant-scène, l’arrière-plan étant comme mis entre parenthèse : les actions, les situations se superposent ou s’arrêtent permettant un jeu avec le temps et l’espace. Les portes ne cessent de claquer et mettent en abyme le genre même du vaudeville. Le rythme soutenu et endiablé de la mise en scène donne lieu à de véritables prouesses de la part des comédiens : tout est chronométré à la seconde près. La mécanique est parfaitement huilée et l’on doit ainsi saluer Arthur Jugnot, Garnier et Sentou pour la précision de leur jeu et surtout pour leur véritable performance physique. Emilie Caen est détonante et épatante dans le rôle de l'épouse sauvage ivre et perchée sur talons aiguille. Entrez dans la danse comique, voyez comme on virevolte, sautez, tournoyez, mentez, et embrassez qui vous voudrez ! Les scènes de la chambre bleue et de la chambre verte nous apprennent ce qu'est le sport en chambre: on se jette sur le lit, on y rebondit, on se cache, on se défoule... On rit d'un bout à l'autre de la pièce.
Les costumes sont carnavalesques : pantalons mauves ou grenat, tenue ‘gaga’ et coiffure à la Moulin Rouge, poitrine corsetée d’un cœur rouge satiné sur fond noir, noeud pap', gilet abeille sur jean grunge et baskets. Le cocktail est explosif et reflète bien l’atmosphère de folie qui règne sur scène mais aussi le mélange des tons et des genres. On s’approche souvent de la farce, ou du mélo ridicule - voire du vaudeville qui se moque gentiment du boulevard.
L’interprétation d’Arthur Jugnot est remarquable de naturel, l’aisance sur scène est évidente (il est parfois difficile de savoir si l’acteur joue son rôle seulement, s’amuse face à un événement imprévu ou fait des blagues à ses partenaires). On peut mesurer le chemin parcouru par le jeune acteur en l’espace d'une dizaine d'années, depuis ses timides débuts à l’école Périmony, à la maîtrise technique d’aujourd’hui. Juliette Meyniac, adorable dans le rôle de Mme Dubois, est tout autant naturelle sur scène.
L'énergie est communicative et l'on n'a guère envie d'aller au lit après une telle représentation. On sent une vraie passion du théâtre et du talent chez ces acteurs qui nous entraînent avec brio et panache vers les joies du délire total.
Compte rendu par Sabine Chaouche
Pitch
Qu’une femme et son amant se donnent rendez-vous dans un hôtel perdu aux abords de Paris... n’a rien d’extraordinaire.
Q’un homme et sa maîtresse se retrouvent dans ce même hôtel désuet... relève de la coïncidence
Mais lorsque la discrétion de nos quatre infidèles... leur tranquilité, leur confort, et plus encore... viennent à dépendre entièrement du bon vouloir du maître des lieux... ça devient franchement loufoque !!
Car pour le plus grand bonheur de son portefeuille, notre hôte, plus margoulin que gérant suppléant, découvre que nos deux couples illégitimes ont, chacun, un terrible secret à cacher...
Horaires
mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi : 20h30
Samedi : 17h00
Dimanche : 15h00
Durée du spectacle 1h35 sans entracte
Tarifs :
40€, 32€, 28€, 24€, 18€, 8€
Q’un homme et sa maîtresse se retrouvent dans ce même hôtel désuet... relève de la coïncidence
Mais lorsque la discrétion de nos quatre infidèles... leur tranquilité, leur confort, et plus encore... viennent à dépendre entièrement du bon vouloir du maître des lieux... ça devient franchement loufoque !!
Car pour le plus grand bonheur de son portefeuille, notre hôte, plus margoulin que gérant suppléant, découvre que nos deux couples illégitimes ont, chacun, un terrible secret à cacher...
Horaires
mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi : 20h30
Samedi : 17h00
Dimanche : 15h00
Durée du spectacle 1h35 sans entracte
Tarifs :
40€, 32€, 28€, 24€, 18€, 8€