O calcul ! O Calvaire ! Horreur de la vie
N’ai-je donc tant perdu de cheveux que pour ces nombres maudits ?
Et ne suis-je désormais dégarnie à force de devoirs iniques
Que pour n’obtenir qu’une note pathétique ?
Mes neurones si habiles à diviser
Mes neurones qui tant de fois ont additionné
Tant de fois multiplié au delà des limites
Trahissent donc mon génie en panique et grillent trop vite ?
O cruelles tables de mes cauchemars répétés,
Soustractions de tant de chiffres en un jour effacées,
Odieuses formules fatales à ma raison
Algèbre tortueuse où s’égare mon attention
Faut-il qu’allergique à vos fractions je me couvre de boutons
Et qu’en guise de conlusion je sois collée pour de bon ?
N’ai-je donc tant perdu de cheveux que pour ces nombres maudits ?
Et ne suis-je désormais dégarnie à force de devoirs iniques
Que pour n’obtenir qu’une note pathétique ?
Mes neurones si habiles à diviser
Mes neurones qui tant de fois ont additionné
Tant de fois multiplié au delà des limites
Trahissent donc mon génie en panique et grillent trop vite ?
O cruelles tables de mes cauchemars répétés,
Soustractions de tant de chiffres en un jour effacées,
Odieuses formules fatales à ma raison
Algèbre tortueuse où s’égare mon attention
Faut-il qu’allergique à vos fractions je me couvre de boutons
Et qu’en guise de conlusion je sois collée pour de bon ?
Pierre Corneille, Le Cid, I, 4.
ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie !
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?
Mon bras qu'avec respect toute l'Espagne admire,
Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire,
Tant de fois affermi le trône de son roi,
Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi ?
ô cruel souvenir de ma gloire passée !
Oeuvre de tant de jours en un jour effacée !
Nouvelle dignité fatale à mon bonheur !
Précipice élevé d'où tombe mon honneur !
Faut-il de votre éclat voir triompher le comte,
Et mourir sans vengeance, ou vivre dans la honte ?
ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie !
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?
Mon bras qu'avec respect toute l'Espagne admire,
Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire,
Tant de fois affermi le trône de son roi,
Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi ?
ô cruel souvenir de ma gloire passée !
Oeuvre de tant de jours en un jour effacée !
Nouvelle dignité fatale à mon bonheur !
Précipice élevé d'où tombe mon honneur !
Faut-il de votre éclat voir triompher le comte,
Et mourir sans vengeance, ou vivre dans la honte ?