Anne-Marie Lazarini met en scène "Les Serments indiscrets" de Marivaux.
Marivaux. (Wikicommons)
Cette comédie était l’une des préférées du dramaturge, même si sa forme en cinq actes avait failli lui coûter le succès en 1732 (il ne se le fera pas dire deux fois et reviendra ensuite à des formes plus courtes). Contrairement à ses habitudes, il n’y peint pas la naissance de l’amour et ces incertitudes, mais l’empêchement de l’aveu et les tourments qui en résultent. Lucille et Damis se plaisent en effet au premier regard, mais, volontairement mal conseillés par leurs gens qui souhaitent les garder célibataires pour mieux pouvoir les manœuvrer à leur guise, et guindés sur des principes d’honnêteté qui les empêchent autant l’un que l’autre de se déclarer en premier, ils s’enferrent dans une vaine gloire qui les pousse à refuser le mariage, voire à risquer un autre mariage. Car les pères sont pour une fois ouverts aux vœux de leurs enfants et, dans leur aveuglement, décidés à leur complaire en tout.
A la sobriété de l’intrigue répond celle du décor unique de François Cabanat, fait de panneaux de plastique blanc (hélas un tantinet préjudiciables à l’acoustique) éclairés selon les ouvertures qu’il faut se figurer. Au centre du plateau, un clavecin d’un rouge éclatant et quelques galets lumineux géants qui suffisent à servir de perchoirs aux protagonistes en mal de confidences. Les costumes de Dominique Bourde sont délicieusement anachroniques (plus Empire que Régence) et donnent aux jeunes filles une allure pimpante en accord avec la pièce.
Quant aux acteurs, ils servent avec talent le texte, en particulier Isabelle Mendré, qui interprète la sœur, et se joue avec esprit de ces amoureux transis à l’honneur si mal placé.
Compte rendu par Noémie Courtès.
Paris, théâtre Artistic Athévains, 45 bis RUE Richard Lenoir, jusqu’au 24 avril 2011.
A la sobriété de l’intrigue répond celle du décor unique de François Cabanat, fait de panneaux de plastique blanc (hélas un tantinet préjudiciables à l’acoustique) éclairés selon les ouvertures qu’il faut se figurer. Au centre du plateau, un clavecin d’un rouge éclatant et quelques galets lumineux géants qui suffisent à servir de perchoirs aux protagonistes en mal de confidences. Les costumes de Dominique Bourde sont délicieusement anachroniques (plus Empire que Régence) et donnent aux jeunes filles une allure pimpante en accord avec la pièce.
Quant aux acteurs, ils servent avec talent le texte, en particulier Isabelle Mendré, qui interprète la sœur, et se joue avec esprit de ces amoureux transis à l’honneur si mal placé.
Compte rendu par Noémie Courtès.
Paris, théâtre Artistic Athévains, 45 bis RUE Richard Lenoir, jusqu’au 24 avril 2011.