Mettre en scène un homme qui voit vieillir son épouse à vitesse grand V et qui s’envoie en l’air avec une grand-mère relevait du prodige. Mettre en scène de manière efficace et pertinente Le Début de la fin relevait du miracle tant la pièce est mauvaise par ses excès en tout genre et ses invraisemblances. Alors que dire lorsque l’on assiste à la médiocre mise en scène d’une piètre pièce ?
L’on ne sait qui de l’auteur, du metteur en scène ou du personnage principal est le plus déraisonnable. Certes le sujet était en soi intéressant : traiter de la déliquescence du couple à travers son usure au quotidien, ainsi que des maladies mentales, posait de vraies questions d’ordre sociologique, philosophique ou médical. Or ici le spectateur attend vainement la leçon morale à retenir ou tout du moins la chute, celle-là même qui donne à penser. Cette comédie est effectivement légère, trop légère sans aucun doute : on a peine à y voir un quelconque message. Alain Bauman est un « visionnaire » qui ne discerne plus le réel de l’imaginaire, et qui mélange les âges : les femmes jeunes sont vieilles, les femmes vieilles sont jeunes. Voltaire disait que la beauté est dans l’œil de celui qui regarde. Alain Bauman a inversé les canons de beauté traditionnels : son monde est à l’envers et son esprit embrouillé. S’il existe bel et bien un début – le mari halluciné – un milieu – la formation de deux nouveaux couples – et une simili-fin, l’intermittence de ce qui s’apparente à une maladie chronique, la pièce sonne désespérément creux. On aurait envie de dire : oui et alors ?
Quant aux situations développées dans la pièce, elles sont au-delà même du croyable pour le spectateur qui aimerait bien pourtant être pris au jeu. Malheureusement la mise en scène accentue les défauts de la pièce au lieu de les gommer. Les jeux de scène sont trop chargés et tombent dans la bouffonnerie (plat de poisson, massage à l’allemande, accoutrement breton etc.), voire une vulgarité gratuite. Le décor manque d’inventivité (en particulier le fond gris) et les meubles font beaucoup trop kitsch / bas de gamme pour un directeur de supermarché. Certains costumes sont ou de mauvais goût ou grotesques. Quant au miroir, c’est un accessoire archi-banal et qui n’a ici d’autre utilité que de faire apparaître les deux actrices sur scène à la fin de la pièce. L’on aurait pu s’attendre à des effets spéciaux particuliers ou aux prouesses d’une actrice surdouée capable de se métamorphoser. On a choisi la facilité : faire alterner sur scène une jeune actrice et une autre plus âgée – quand bien même jouent-elles très bien. Ces dernières sont vêtues d’un short et d’un t-shirt dignes d’une ado de 15 ans, ce qui ne semble pas étonner outre mesure ce mari, qu’il voie en son épouse une femme de 35 ou de 80 ans.
Mme Bauman se conduit effectivement comme une adolescente en manque de quelque dance floor d’Ibiza. Pire elle est un concentré de niaiseries, gobant tout ce qu’on lui raconte. On comprend en un sens qu’Alain Bauman souhaite en son for intérieur que sa femme vieillisse rapidement. On comprend que le spectateur veuille lui aussi que le rideau tombe au plus vite sur cette représentation de bric et de broc.
Compte rendu par Sabine Chaouche
Théâtre des Variétés
http://www.theatre-des-varietes.fr/
Mise en scène de Richard BERRY
Un spectacle de Sébastien THIERY
Acteurs :
Richard BERRY
Jonathan LAMBERT
Françoise BRION
Pascale LOUANGE
Anna GAYLOR
Décors Philippe BERRY
Lumières Thomas HARDMEIER
Costumes Elise BOUQUET & Reem KUZAYLI
Musiques Son : Michel WINOGRADOF
Le pitch du spectacle
Alain Bauman (Richard Berry) est persuadé que sa femme Nathalie vieillit sept fois plus vite que lui. Quand il regarde sa femme, il voit une grand-mère. Leur vie en commun devient compliquée et leur sexualité impossible. Mais est-il vraiment lucide ? Est-ce Nathalie qui a changé, ou le regard que son mari porte sur elle ? Une comédie désopilante sur les dégats que provoque la routine dans le couple.
Vidéos:
http://videos.tf1.fr/jt-we/c-est-le-debut-de-la-fin-pour-richard-berry-de-retour-sur-les-planches-6945708.html
http://www.bfmtv.com/le-debut-de-la-fin-au-theatre-avec-richard-actu20696.html://
L’on ne sait qui de l’auteur, du metteur en scène ou du personnage principal est le plus déraisonnable. Certes le sujet était en soi intéressant : traiter de la déliquescence du couple à travers son usure au quotidien, ainsi que des maladies mentales, posait de vraies questions d’ordre sociologique, philosophique ou médical. Or ici le spectateur attend vainement la leçon morale à retenir ou tout du moins la chute, celle-là même qui donne à penser. Cette comédie est effectivement légère, trop légère sans aucun doute : on a peine à y voir un quelconque message. Alain Bauman est un « visionnaire » qui ne discerne plus le réel de l’imaginaire, et qui mélange les âges : les femmes jeunes sont vieilles, les femmes vieilles sont jeunes. Voltaire disait que la beauté est dans l’œil de celui qui regarde. Alain Bauman a inversé les canons de beauté traditionnels : son monde est à l’envers et son esprit embrouillé. S’il existe bel et bien un début – le mari halluciné – un milieu – la formation de deux nouveaux couples – et une simili-fin, l’intermittence de ce qui s’apparente à une maladie chronique, la pièce sonne désespérément creux. On aurait envie de dire : oui et alors ?
Quant aux situations développées dans la pièce, elles sont au-delà même du croyable pour le spectateur qui aimerait bien pourtant être pris au jeu. Malheureusement la mise en scène accentue les défauts de la pièce au lieu de les gommer. Les jeux de scène sont trop chargés et tombent dans la bouffonnerie (plat de poisson, massage à l’allemande, accoutrement breton etc.), voire une vulgarité gratuite. Le décor manque d’inventivité (en particulier le fond gris) et les meubles font beaucoup trop kitsch / bas de gamme pour un directeur de supermarché. Certains costumes sont ou de mauvais goût ou grotesques. Quant au miroir, c’est un accessoire archi-banal et qui n’a ici d’autre utilité que de faire apparaître les deux actrices sur scène à la fin de la pièce. L’on aurait pu s’attendre à des effets spéciaux particuliers ou aux prouesses d’une actrice surdouée capable de se métamorphoser. On a choisi la facilité : faire alterner sur scène une jeune actrice et une autre plus âgée – quand bien même jouent-elles très bien. Ces dernières sont vêtues d’un short et d’un t-shirt dignes d’une ado de 15 ans, ce qui ne semble pas étonner outre mesure ce mari, qu’il voie en son épouse une femme de 35 ou de 80 ans.
Mme Bauman se conduit effectivement comme une adolescente en manque de quelque dance floor d’Ibiza. Pire elle est un concentré de niaiseries, gobant tout ce qu’on lui raconte. On comprend en un sens qu’Alain Bauman souhaite en son for intérieur que sa femme vieillisse rapidement. On comprend que le spectateur veuille lui aussi que le rideau tombe au plus vite sur cette représentation de bric et de broc.
Compte rendu par Sabine Chaouche
Théâtre des Variétés
http://www.theatre-des-varietes.fr/
Mise en scène de Richard BERRY
Un spectacle de Sébastien THIERY
Acteurs :
Richard BERRY
Jonathan LAMBERT
Françoise BRION
Pascale LOUANGE
Anna GAYLOR
Décors Philippe BERRY
Lumières Thomas HARDMEIER
Costumes Elise BOUQUET & Reem KUZAYLI
Musiques Son : Michel WINOGRADOF
Le pitch du spectacle
Alain Bauman (Richard Berry) est persuadé que sa femme Nathalie vieillit sept fois plus vite que lui. Quand il regarde sa femme, il voit une grand-mère. Leur vie en commun devient compliquée et leur sexualité impossible. Mais est-il vraiment lucide ? Est-ce Nathalie qui a changé, ou le regard que son mari porte sur elle ? Une comédie désopilante sur les dégats que provoque la routine dans le couple.
Vidéos:
http://videos.tf1.fr/jt-we/c-est-le-debut-de-la-fin-pour-richard-berry-de-retour-sur-les-planches-6945708.html
http://www.bfmtv.com/le-debut-de-la-fin-au-theatre-avec-richard-actu20696.html://