(c) Philippe Gramard
L’effervescent festival 2012 Hautes Tensions de La Villette a, entre autres, présenté une œuvre tout à fait remarquable : « Promenade obligatoire – Marche pour huit poppeurs ».
Le principe de base est simple : traverser la scène de gauche à droite de façon ininterrompue pendant une heure, en jouant sur le rythme, la fréquence, le nombre des danseurs (six filles et deux garçons). Le propos est ambitieux : il s’agit d’une « réflexion sur les différents états possibles d’’être ensemble’ dans une société toujours en mouvement ». La gageure est de taille, entre dénonciation du conformisme (on se rappellera la scène de la cour dans Le Cercle des poètes disparus) et recherche d’une individualité conviviale. Sans lasser non plus le spectateur, prisonnier, lui, de son fauteuil.
De fait, c’est fascinant.
La chorégraphie d’Anne Nguyen est une variation cyclique de popping en prise avec le sol, tellurique, jusqu’à simuler l’ombre des marcheurs acharnés. On est à la fois face à une planche de photographies décomposant le mouvement et à un essai de mouvement perpétuel, musique électronique en prime. La fascination humaine pour le robot qui tient notre civilisation depuis quatre siècles affleure, paradoxale en ce qu’elle se fait ici danse : après que le danseur hip-poppeur s’est fait machine dans ses contractions saccadés, la cybernétique se refait humanité dans l’énergie du mouvement et l’acharnement à avancer, en dépit de la résistance de l’air comme de l’agglutinement des corps. La danse est reine parce que la marche se déploie.
Quant au final, plus frontal, il rompt le pacte de la traversée obligatoire car l’espoir est au bout du chemin : il faut une nouvelle fois imaginer Sisyphe heureux…
Compte rendu par Noémie Courtès
Paris, théâtre de La Villette, du 18 au 21 avril 2012.
Compagnie Par terre-Anne Nguyen : http://www.compagnieparterre.fr/
Dates et vidéo sur le site.
Le principe de base est simple : traverser la scène de gauche à droite de façon ininterrompue pendant une heure, en jouant sur le rythme, la fréquence, le nombre des danseurs (six filles et deux garçons). Le propos est ambitieux : il s’agit d’une « réflexion sur les différents états possibles d’’être ensemble’ dans une société toujours en mouvement ». La gageure est de taille, entre dénonciation du conformisme (on se rappellera la scène de la cour dans Le Cercle des poètes disparus) et recherche d’une individualité conviviale. Sans lasser non plus le spectateur, prisonnier, lui, de son fauteuil.
De fait, c’est fascinant.
La chorégraphie d’Anne Nguyen est une variation cyclique de popping en prise avec le sol, tellurique, jusqu’à simuler l’ombre des marcheurs acharnés. On est à la fois face à une planche de photographies décomposant le mouvement et à un essai de mouvement perpétuel, musique électronique en prime. La fascination humaine pour le robot qui tient notre civilisation depuis quatre siècles affleure, paradoxale en ce qu’elle se fait ici danse : après que le danseur hip-poppeur s’est fait machine dans ses contractions saccadés, la cybernétique se refait humanité dans l’énergie du mouvement et l’acharnement à avancer, en dépit de la résistance de l’air comme de l’agglutinement des corps. La danse est reine parce que la marche se déploie.
Quant au final, plus frontal, il rompt le pacte de la traversée obligatoire car l’espoir est au bout du chemin : il faut une nouvelle fois imaginer Sisyphe heureux…
Compte rendu par Noémie Courtès
Paris, théâtre de La Villette, du 18 au 21 avril 2012.
Compagnie Par terre-Anne Nguyen : http://www.compagnieparterre.fr/
Dates et vidéo sur le site.
(c) Philippe Gramard