(c) Bernard Richebé
Prenez trois petits singes, Alex, Dani et Benjamin, ajoutez un zest de sagesse chinoise et deux doigts de sexualité africaine dite « conviviale » et voilà réunis les ingrédients de base pour faire des Bonobos une comédie désopilante. Laurent Baffie aborde de manière ingénieuse mais néanmoins drolatique un thème délicat, celui des handicaps, leur gestion au jour le jour, ainsi que le déficit d’affection, la rencontre amoureuse ou le droit à la différence.
(c) Bernard Richebé
Cette comédie des apparences où chacun joue à masquer son handicap pour trouver l’amour – ou ne serait-ce que pour faire un peu/ beaucoup l’amour comme en témoigne cette concupiscence effrénée dont est taraudé Benjamin de manière quasi obsessive voire presque compulsive – est basée sur un double trio : trois hommes, un aveugle, un sourd et un muet qui cherchent à tout prix à vivre une vie « normale » ; trois femmes plutôt stéréotypées en quête de l’âme sœur : la policière brute de décoffrage et un tantinet violente, la romantique et la bourgeoise cul-cul mais décoincée quand il le faut. La comédie donne lieu à des échanges de bons procédés (techniques) et de potentielles partenaires : les rencontres se succèdent jusqu’à trouver la bonne combinaison, l’alchimie qui fait que la sauce prend ; nos trois singes ne collectionnent pas forcément les aventures au cours des trois actes mais font des prouesses en matière de communication. Aide pour entendre avec les yeux, répliques enregistrées pour parler, aide pour voir avec l’oreille, Alex, Dani et Benjamin font preuve de solidarité face à leur handicap respectif et se mettent en scène quitte à prendre des risques. La ronde des rencontres, comme un refrain tantôt grinçant, tantôt loufoque voire insolite, tourne gaiement.
(c) Bernard Richebé
Le décor reflète les personnalités, l’intérieur des personnages : décor épuré en noir et blanc chez Alex, atmosphère canine, bleu-blanc-rouge et martiale chez la policière, posters suggestifs et ambiance chaude chez Benjamin. La scène se dédouble en deux aires de jeu : le séjour ou lieu de l’action et la cuisine ou coulisses dans lesquelles les complices s’occupent de la régie. « Moi pareil », « T’aime ça salope », « J’en veux trois » deviendront sans doute les répliques cultes de cette mise en scène à la fois simple dans ses formes mais complexe dans sa réalisation. Baffie est un muet plus vrai que nature. Le jeu des acteurs est excellent (petit bémol tout de même: on note une certaine invraisemblance au niveau de la diction du sourd, trop lisse et articulée).
Les situations se dupliquent de scène en scène sans être toutefois les mêmes. Variations sur les formes de l’in-tranquillité due au handicap ou affres dansant sur un étrange mur de sons et de signes : Laurent Baffie a réussi avec brio à concilier tendresse, drôles et drôlesses, et finesse dans cette comédie de la vie qui a, d’une certaine manière, vocation à nous rendre moins aveugles, moins sourds ou moins silencieux par rapport au monde du handicap. C’est peut-être là la force de cette pièce : celle de nous ouvrir à la tolérance par le rire...
Courez voir le spectacle. Le jeu des acteurs en vaut la chandelle !
Compte rendu par Sabine Chaouche
(Anecdote: notons cette situation surréaliste après la représentation : cinq aveugles avec une canne blanche, sortant du théâtre et désirant diner à la pizzeria du coin se sont vu (ou plutôt "entendu") refuser l’entrée du restaurant (bondé) par le patron qui s’est exclamé : « Si vous ne me croyez pas, allez donc voir à l’intérieur ! ». Le clou du spectacle se jouait, ce soir-là hors des murs du Palais-Royal…)
Les situations se dupliquent de scène en scène sans être toutefois les mêmes. Variations sur les formes de l’in-tranquillité due au handicap ou affres dansant sur un étrange mur de sons et de signes : Laurent Baffie a réussi avec brio à concilier tendresse, drôles et drôlesses, et finesse dans cette comédie de la vie qui a, d’une certaine manière, vocation à nous rendre moins aveugles, moins sourds ou moins silencieux par rapport au monde du handicap. C’est peut-être là la force de cette pièce : celle de nous ouvrir à la tolérance par le rire...
Courez voir le spectacle. Le jeu des acteurs en vaut la chandelle !
Compte rendu par Sabine Chaouche
(Anecdote: notons cette situation surréaliste après la représentation : cinq aveugles avec une canne blanche, sortant du théâtre et désirant diner à la pizzeria du coin se sont vu (ou plutôt "entendu") refuser l’entrée du restaurant (bondé) par le patron qui s’est exclamé : « Si vous ne me croyez pas, allez donc voir à l’intérieur ! ». Le clou du spectacle se jouait, ce soir-là hors des murs du Palais-Royal…)
(c) Bernard Richebé
Pitch :
C’est l’histoire de trois potes qui se connaissent depuis l’enfance.
Alex l’aveugle, Dani le sourd et Benjamin le muet.
Même si nos personnages ressemblent beaucoup aux 3 singes de la sagesse, leur irrésistible envie de copuler les range définitivement dans la catégorie des bonobos !
Mais comment faire pour avoir une sexualité non tarifée quand on est handicapé ?
La solution est simple, il suffit de ne plus être handicapé…
Teaser :
http://theatrepalaisroyal.com/2011/04/27/bande-annonce-les-bonobos-1/
http://www.youtube.com/watch?v=D2_WX5EKYdY
http://www.youtube.com/watch?v=cY9jxuAT0_s
Informations :
Date de début : 09/09/2011
Jours de représentations : du mardi au vendredi à 20h30, le samedi à 17h et à 21h, le dimanche à 15h30
Durée de la pièce : 1h45 sans entracte
Réservations : 01 42 97 40 00
Tarifs : de 15 € à 49 € (frais de location inclus)
Opération « Jeunes – 26 ans » :
10 € la place de 1ère ou 2ème Catégorie, les mardi, mercredi et jeudi, selon disponibilités, directement au guichet, ½ heure avant la représentation
C’est l’histoire de trois potes qui se connaissent depuis l’enfance.
Alex l’aveugle, Dani le sourd et Benjamin le muet.
Même si nos personnages ressemblent beaucoup aux 3 singes de la sagesse, leur irrésistible envie de copuler les range définitivement dans la catégorie des bonobos !
Mais comment faire pour avoir une sexualité non tarifée quand on est handicapé ?
La solution est simple, il suffit de ne plus être handicapé…
Teaser :
http://theatrepalaisroyal.com/2011/04/27/bande-annonce-les-bonobos-1/
http://www.youtube.com/watch?v=D2_WX5EKYdY
http://www.youtube.com/watch?v=cY9jxuAT0_s
Informations :
Date de début : 09/09/2011
Jours de représentations : du mardi au vendredi à 20h30, le samedi à 17h et à 21h, le dimanche à 15h30
Durée de la pièce : 1h45 sans entracte
Réservations : 01 42 97 40 00
Tarifs : de 15 € à 49 € (frais de location inclus)
Opération « Jeunes – 26 ans » :
10 € la place de 1ère ou 2ème Catégorie, les mardi, mercredi et jeudi, selon disponibilités, directement au guichet, ½ heure avant la représentation