Philippe Chaperon, (1823-1907) Décor de l'acte IV de Marie Tudor au théâtre de la porte Saint-Martin, 1873 Paris, musée Carnavalet © Musée Carnavalet/Roger-Viollet
Paris effervescent, Paris foisonnant, Paris donnant le ton : telle est l’image de la capitale qui transparaît à travers l’exposition consacrée aux théâtres du XIXe siècle. Le musée de la Vie romantique accueille jusqu’au 15 juillet plus d’une centaine d’œuvres (toiles, bustes, estampes, objets ayant appartenu aux « stars » d’antan), provenant des collections du Musée Carnavalet dont le fonds n’a cessé de s’enrichir depuis 1872.
La variété des œuvres présentées fait écho à cette ivresse créative qui s’empara de la capitale entre 1820 et 1860 et qui permit à différents genres, comme le mélodrame, les fééries, le vaudeville de s’épanouir. On peut y voir aussi les actrices de génie qui suscitèrent, chez les spectateurs, un regain d’intérêt pour la tragédie ou qui révolutionnèrent les techniques de danse et l’interprétation, comme par exemple Fanny Elssler.
Plusieurs thématiques ont été retenues pour cette exposition qui occupe quatre salles. La galerie dramatique décline l'ensemble des personnalités du temps, que cela soit des grands ou des petits théâtres. Ainsi du portrait de Rachel dans le rôle de Phèdre (par Frédérique O’Connel, 1850) ou d'auteurs et compositeurs célèbres comme Eugène Scribe ou Etienne-Henri Mehul. Les décors ainsi que les différents théâtres (salle de spectacle ou vue extérieure des bâtiments comme celle de la salle Le Pelletier, du Théâtre des Variétés ou du Théâtre des Italiens) offrent un panorama de la vie théâtrale et des mises en scène spectaculaires fort goûtées du public parisien. Sont dévoilés les projets et les innovations de Charles Ciceri, décorateur à l'Opéra, ou ceux de Philippe Chaperon qui travailla pour de nombreux théâtres (Opéra, Opéra-comique, Odéon, Châtelet, Gaîté, Comédie-Française). De multiples lithographies et estampes retracent quant à elles la naissance du ballet.
On sera émerveillé par les chaussures de Rachel, aux pieds si menus, par les reliques des grands acteurs (glaive de Talma) ou par certaines toiles comme Le Mime Deburau par Jean Pezous (1850) ou Le Boulevard du temple par Martial Potémont (1862). Ce dernier montre les théâtres à la mode (Théâtre historique, théâtre impérial, Folies-Dramatiques, théâtre de la Gaîté, Funambules et Délassements-comiques), contigus, se chevauchant les uns les autres, ainsi que les spectateurs s’agglutinant aux portes d’un théâtre ou bien la foule éparpillée, se promenant paisiblement sur le boulevard du crime.
Le cadre est idyllique pour une exposition si passionnante et si instructive. L’on peut même terminer sa visite en flânant dans le romantique enclos Chaptal ou en découvrant les collections permanentes du musée de la Vie romantique, consacrées à George Sand et Ernest Renan. Enfin, on retrouvera avec bonheur toutes ces oeuvres dans le catalogue à la fois très érudit et très clair préparé par les commissaires de l'exposition: messieurs Daniel Marchesseau (Directeur du musée de la Vie romantique) et Jean-Marie Bruson (Conservateur général du musée Carnavalet).
Une exposition à ne pas manquer !
Compte rendu par Sabine Chaouche
Informations pratiques : http://www.thefrenchmag.com/Exposition-Les-Theatres-romantiques-a-Paris-Musee-de-la-Vie-romantique-jusqu-au-15-juillet-2012_a467.html
Catalogue:
Théâtres romantiques à Paris, Paris, Editions Paris-Musées, 2012, 168 p., 30 euros.
Textes: Jean-Marie Bruson
Avant-propos de Daniel Marchesseau
La variété des œuvres présentées fait écho à cette ivresse créative qui s’empara de la capitale entre 1820 et 1860 et qui permit à différents genres, comme le mélodrame, les fééries, le vaudeville de s’épanouir. On peut y voir aussi les actrices de génie qui suscitèrent, chez les spectateurs, un regain d’intérêt pour la tragédie ou qui révolutionnèrent les techniques de danse et l’interprétation, comme par exemple Fanny Elssler.
Plusieurs thématiques ont été retenues pour cette exposition qui occupe quatre salles. La galerie dramatique décline l'ensemble des personnalités du temps, que cela soit des grands ou des petits théâtres. Ainsi du portrait de Rachel dans le rôle de Phèdre (par Frédérique O’Connel, 1850) ou d'auteurs et compositeurs célèbres comme Eugène Scribe ou Etienne-Henri Mehul. Les décors ainsi que les différents théâtres (salle de spectacle ou vue extérieure des bâtiments comme celle de la salle Le Pelletier, du Théâtre des Variétés ou du Théâtre des Italiens) offrent un panorama de la vie théâtrale et des mises en scène spectaculaires fort goûtées du public parisien. Sont dévoilés les projets et les innovations de Charles Ciceri, décorateur à l'Opéra, ou ceux de Philippe Chaperon qui travailla pour de nombreux théâtres (Opéra, Opéra-comique, Odéon, Châtelet, Gaîté, Comédie-Française). De multiples lithographies et estampes retracent quant à elles la naissance du ballet.
On sera émerveillé par les chaussures de Rachel, aux pieds si menus, par les reliques des grands acteurs (glaive de Talma) ou par certaines toiles comme Le Mime Deburau par Jean Pezous (1850) ou Le Boulevard du temple par Martial Potémont (1862). Ce dernier montre les théâtres à la mode (Théâtre historique, théâtre impérial, Folies-Dramatiques, théâtre de la Gaîté, Funambules et Délassements-comiques), contigus, se chevauchant les uns les autres, ainsi que les spectateurs s’agglutinant aux portes d’un théâtre ou bien la foule éparpillée, se promenant paisiblement sur le boulevard du crime.
Le cadre est idyllique pour une exposition si passionnante et si instructive. L’on peut même terminer sa visite en flânant dans le romantique enclos Chaptal ou en découvrant les collections permanentes du musée de la Vie romantique, consacrées à George Sand et Ernest Renan. Enfin, on retrouvera avec bonheur toutes ces oeuvres dans le catalogue à la fois très érudit et très clair préparé par les commissaires de l'exposition: messieurs Daniel Marchesseau (Directeur du musée de la Vie romantique) et Jean-Marie Bruson (Conservateur général du musée Carnavalet).
Une exposition à ne pas manquer !
Compte rendu par Sabine Chaouche
Informations pratiques : http://www.thefrenchmag.com/Exposition-Les-Theatres-romantiques-a-Paris-Musee-de-la-Vie-romantique-jusqu-au-15-juillet-2012_a467.html
Catalogue:
Théâtres romantiques à Paris, Paris, Editions Paris-Musées, 2012, 168 p., 30 euros.
Textes: Jean-Marie Bruson
Avant-propos de Daniel Marchesseau
Jean Pezous, (1815-1885) Le Mime Charles Deburau (1829-1873) en costume de Pierrot, 1850 Paris, musée Carnavalet ©Musée Carnavalet/Roger-Viollet
Maurice-Sidoine Storez, (1804-1881) Le Théâtre des Nouveautés, 1828 Paris, musée Carnavalet © Musée Carnavalet / Roger-Viollet
Camille Roqueplan, (1802-1855) Lola Montès (1821-1861), 1846 Paris, musée Carnavalet © Musée Carnavalet Roger-Viollet