![Lis [Lilien] 2000 Huile sur toile 68 × 80 cm Ottawa, National Gallery of Canada. Acquis en 2002 (c) Gerhard Richter Lis [Lilien] 2000 Huile sur toile 68 × 80 cm Ottawa, National Gallery of Canada. Acquis en 2002 (c) Gerhard Richter](https://www.thefrenchmag.com/photo/art/default/4680739-6990975.jpg?v=1346365909)
Lis [Lilien] 2000 Huile sur toile 68 × 80 cm Ottawa, National Gallery of Canada. Acquis en 2002 (c) Gerhard Richter
Pour ceux qui ne l’ont pas encore vue, il faut absolument aller visiter cette exposition exceptionnelle.
Peintre formé en Allemagne de l’Est passé à l’Ouest en 1961, il poursuit depuis ses débuts plusieurs expérimentations qui sont devenues sa marque de fabrique plurielle. Parfois évidemment reconnaissable, Richter déroute aussi par la pluralité de ses recherches : comment rapprocher spontanément sa célèbre Bougie de 1982 de ses 1024 couleurs de 1973 ? Pourtant la cohérence est là : même dans les sculptures présentées, le travail sur le perception se continue, la vision à travers les feuilles de verre donnant un rendu proche de ses toiles.
Loin de se cantonner dans un genre ou un style, il mène de front figuration et abstraction, peinture d’histoire et scènes de genre. C’est là une particularité remarquable : à 80 ans, Richter explore toujours les intuitions de sa jeunesse, parallèlement, sans rupture, dans la lignée de l’évolution naturelle de son art : on perçoit parfaitement le chemin parcouru, de la Chaise de 1965 à l’Oncle Rudi de 2000 (l’objet quotidien – la photo de famille inquiétante), la série de ses compagnes successives et de ses enfants…
L’exposition et son accrochage particulièrement intelligent parviennent remarquablement à rendre compte de cette diversité chatoyante : les portraits côtoient les paysages, les toiles abstraites ne sont pas loin des peintures figuratives… malgré le grand espace dévolu à la manifestation. Et le ciel parisien, visible à travers les vitres, a les mêmes teintes que les abstractions sur les murs… De fait, Richter travaille une frontière floue entre les manières (façon pour lui de nier un Mur de Berlin symbolique ?) : les toits de Paris semblent abstraits alors que certaines photo-peintures tendent vers leur propre effacement (une série de femme à l’enfant, par exemple, montre jusqu’où il est susceptible d’aller dans le brossage de ses toiles) et les études colorées de nuages font écho aux copies de maîtres anciens comme si les unes étaient des détails des autres.
Finalement, on peine à décider quelle œuvre on préfère : le Rouleau de papier toilette ? (séduisant) la Lectrice ? (superbe) l’Abstraction de 1992 ? (somptueuse) Il y en a pour tous les goûts et tout est magnifique !
Noémie Courtès
Paris, Centre Pompidou, jusqu’au 24 septembre 2012.
Page en ligne de l’exposition :
http://www.centrepompidou.fr/Pompidou/Manifs.nsf/0/685A3BA543D440FFC125795F0049FA85?OpenDocument
Dossier pédagogique en ligne :
http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-Richter/index.html
Explication de tableau : http://www.dailymotion.com/video/xrwumw_gerhard-richter-panorama-oncle-rudi_creation?ralg=meta2-only#from=playrelon-3
Deux minutes du journal télévisé :
http://videos.tf1.fr/jt-we/l-oeuvre-de-gerhard-richter-genie-allemand-expose-a-beaubourg-7394417.html
Quatre minutes d’un montage photo sur l’exposition vraiment bien vu :
http://www.dailymotion.com/video/xrkqsd_gerhard-richter-a-beaubourg-juin-2012_news
De nombreuses publications accompagnent l’exposition, dont le moins intéressant n’est pas le hors-série de Connaissance des arts (9,50 €).
Au Louvre, jusqu’au 24 septembre également, deux salles de ses dessins (accessibles avec le billet normal du musée).
Peintre formé en Allemagne de l’Est passé à l’Ouest en 1961, il poursuit depuis ses débuts plusieurs expérimentations qui sont devenues sa marque de fabrique plurielle. Parfois évidemment reconnaissable, Richter déroute aussi par la pluralité de ses recherches : comment rapprocher spontanément sa célèbre Bougie de 1982 de ses 1024 couleurs de 1973 ? Pourtant la cohérence est là : même dans les sculptures présentées, le travail sur le perception se continue, la vision à travers les feuilles de verre donnant un rendu proche de ses toiles.
Loin de se cantonner dans un genre ou un style, il mène de front figuration et abstraction, peinture d’histoire et scènes de genre. C’est là une particularité remarquable : à 80 ans, Richter explore toujours les intuitions de sa jeunesse, parallèlement, sans rupture, dans la lignée de l’évolution naturelle de son art : on perçoit parfaitement le chemin parcouru, de la Chaise de 1965 à l’Oncle Rudi de 2000 (l’objet quotidien – la photo de famille inquiétante), la série de ses compagnes successives et de ses enfants…
L’exposition et son accrochage particulièrement intelligent parviennent remarquablement à rendre compte de cette diversité chatoyante : les portraits côtoient les paysages, les toiles abstraites ne sont pas loin des peintures figuratives… malgré le grand espace dévolu à la manifestation. Et le ciel parisien, visible à travers les vitres, a les mêmes teintes que les abstractions sur les murs… De fait, Richter travaille une frontière floue entre les manières (façon pour lui de nier un Mur de Berlin symbolique ?) : les toits de Paris semblent abstraits alors que certaines photo-peintures tendent vers leur propre effacement (une série de femme à l’enfant, par exemple, montre jusqu’où il est susceptible d’aller dans le brossage de ses toiles) et les études colorées de nuages font écho aux copies de maîtres anciens comme si les unes étaient des détails des autres.
Finalement, on peine à décider quelle œuvre on préfère : le Rouleau de papier toilette ? (séduisant) la Lectrice ? (superbe) l’Abstraction de 1992 ? (somptueuse) Il y en a pour tous les goûts et tout est magnifique !
Noémie Courtès
Paris, Centre Pompidou, jusqu’au 24 septembre 2012.
Page en ligne de l’exposition :
http://www.centrepompidou.fr/Pompidou/Manifs.nsf/0/685A3BA543D440FFC125795F0049FA85?OpenDocument
Dossier pédagogique en ligne :
http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-Richter/index.html
Explication de tableau : http://www.dailymotion.com/video/xrwumw_gerhard-richter-panorama-oncle-rudi_creation?ralg=meta2-only#from=playrelon-3
Deux minutes du journal télévisé :
http://videos.tf1.fr/jt-we/l-oeuvre-de-gerhard-richter-genie-allemand-expose-a-beaubourg-7394417.html
Quatre minutes d’un montage photo sur l’exposition vraiment bien vu :
http://www.dailymotion.com/video/xrkqsd_gerhard-richter-a-beaubourg-juin-2012_news
De nombreuses publications accompagnent l’exposition, dont le moins intéressant n’est pas le hors-série de Connaissance des arts (9,50 €).
Au Louvre, jusqu’au 24 septembre également, deux salles de ses dessins (accessibles avec le billet normal du musée).

Strip 2011 Impression numérique sur papier contrecollée sur aluminium et sous Plexiglas (diasec) 200 × 440 cm Collection particulière (c) Gerhard Richter