Compte-rendu
La peinture du XIXe siècle et la grande peinture d’histoire en particulier reviennent à la mode. Après l’exposition « De la scène au tableau » au musée Cantini (Marseille) du 6 octobre 2009 au 3 janvier 2010 et juste avant la rétrospective « Jean-Léon Gérôme – L’histoire en spectacle » au musée d’Orsay (19 octobre 2010-23 janvier 2011), c’est à Alexandre Cabanel (1823-1889) que le musée Fabre rend hommage en s’appuyant sur la riche collection qu’il conserve de cet enfant du pays, restaurée pour l’occasion, ainsi que sur une cinquantaine d’œuvres empruntées de par le monde. Couvert d’honneurs de son vivant, le peintre attendait dans le purgatoire des pompiers une renaissance brillamment orchestrée par le musée Fabre. Comme dans les deux autres manifestations, les rapports entre la peinture d’histoire et le théâtral, voire le théâtre sont soulignés. La dernière salle confronte même une Cléopâtre essayant ses poisons sur des condamnés à mort (1887) à différentes adaptations de son mythe dans le cinéma muet du tournant du siècle (des Lumière à Intolérance de David Wark Griffith).
La comparaison est en effet le principe de l’accrochage. On voit ainsi cartons et réalisations côte à côte, ou des juxtapositions plus rares comme la somptueuse robe vert d’eau d’une riche Américaine en regard de son portrait par Cabanel qui illustre la brillante production mondaine du peintre. On voit aussi les trois principaux concurrents du prix de Rome 1843 s’opposer sur le même sujet de « Cincinnatus » et les deux Jésus dans le prétoire du prix de 1845 dont celui de Cabanel, récompensé d’un Grand Prix, lui ouvrit les portes de la Villa Médicis. Ou encore plusieurs Vénus, dont sa Naissance de Vénus voluptueuse et lascive, toutes sortant des eaux mais surtout du Salon de 1863. Ainsi que plusieurs portraits de l’Empereur par différents peintres (l’œuvre de Cabanel ayant été préférée par la famille impériale à son pendant officiel par Hippolyte Flandrin).
L’accrochage est intelligent, les cartons intéressants. Le parcours est en outre doublé d’activités pour les enfants. L’interactivité n’est pas oubliée non plus, puisque la présentation à l’étage propose une reconstitution virtuelle des deux hôtels particuliers Say et Pereire, décorés par Cabanel, que l’on peut admirer à 360° sur deux grands écrans, pour peu qu’on parvienne à maîtriser la console de guidage.
La présentation s’attache aussi à restituer des ensembles disparus, dans la mesure où Cabanel fut sollicité pour décorer divers monuments nationaux dont certains ont disparu dans la tourmente de l’Histoire (aux Tuileries en particulier). Et à le relier à ses disciples dont on peut admirer les œuvres dans la continuité des salles habituelles du musée.
Les curieux pourront également s’intéresser aux cadres des tableaux. Certains sont remarquables, comme celui, orné d’algues, de la Naissance de Vénus, ou celui du Portrait en page qui reprend en bas-relief le motif peint sur la toile qu’il entoure. On se prend à regretter que les cartes postales et les reproductions des tableaux négligent cet aspect de l’originalité des œuvres, pourtant consubstantielle.
Quant aux retardataires, ils pourront profiter des plus récentes études sur Cabanel grâce au catalogue édité par le musée Fabre en collaboration avec les éditions d’art Somogy (500 p., 500 ill., 2010).
Compte rendu par Noémie Courtès
La comparaison est en effet le principe de l’accrochage. On voit ainsi cartons et réalisations côte à côte, ou des juxtapositions plus rares comme la somptueuse robe vert d’eau d’une riche Américaine en regard de son portrait par Cabanel qui illustre la brillante production mondaine du peintre. On voit aussi les trois principaux concurrents du prix de Rome 1843 s’opposer sur le même sujet de « Cincinnatus » et les deux Jésus dans le prétoire du prix de 1845 dont celui de Cabanel, récompensé d’un Grand Prix, lui ouvrit les portes de la Villa Médicis. Ou encore plusieurs Vénus, dont sa Naissance de Vénus voluptueuse et lascive, toutes sortant des eaux mais surtout du Salon de 1863. Ainsi que plusieurs portraits de l’Empereur par différents peintres (l’œuvre de Cabanel ayant été préférée par la famille impériale à son pendant officiel par Hippolyte Flandrin).
L’accrochage est intelligent, les cartons intéressants. Le parcours est en outre doublé d’activités pour les enfants. L’interactivité n’est pas oubliée non plus, puisque la présentation à l’étage propose une reconstitution virtuelle des deux hôtels particuliers Say et Pereire, décorés par Cabanel, que l’on peut admirer à 360° sur deux grands écrans, pour peu qu’on parvienne à maîtriser la console de guidage.
La présentation s’attache aussi à restituer des ensembles disparus, dans la mesure où Cabanel fut sollicité pour décorer divers monuments nationaux dont certains ont disparu dans la tourmente de l’Histoire (aux Tuileries en particulier). Et à le relier à ses disciples dont on peut admirer les œuvres dans la continuité des salles habituelles du musée.
Les curieux pourront également s’intéresser aux cadres des tableaux. Certains sont remarquables, comme celui, orné d’algues, de la Naissance de Vénus, ou celui du Portrait en page qui reprend en bas-relief le motif peint sur la toile qu’il entoure. On se prend à regretter que les cartes postales et les reproductions des tableaux négligent cet aspect de l’originalité des œuvres, pourtant consubstantielle.
Quant aux retardataires, ils pourront profiter des plus récentes études sur Cabanel grâce au catalogue édité par le musée Fabre en collaboration avec les éditions d’art Somogy (500 p., 500 ill., 2010).
Compte rendu par Noémie Courtès
Présentation du Musée Fabre
L'exposition "Alexandre Cabanel, la tradition du beau" réunit au musée Fabre à Montpellier tableaux, dessins, photographies, sculptures, et cinéma pour restituer un XIXe siècle foisonnant, voué au culte du précieux et du beau.
En tout, près de 250 oeuvres en provenance des plus prestigieux musées internationaux sont présentées dans cette exposition, qui a obtenu le label d'intérêt national. Autour de la figure centrale d'Alexandre Cabanel, les plus grands maîtres de la tradition classique y sont également mis en lumière.
Le musée Fabre est ouvert tous les jours, sauf le lundi.
Mardi, jeudi, vendredi, dimanche de 10h à 18h. Mercredi de 13h à 21h. Samedi de 11h à 18h.
Fermetures annuelles le 1er janvier, le 1er mai, le 14 juillet, le 1er novembre et le 25 décembre.
http://www.sunfrance.com/s_organiser/evenements/expositions/alexandre_cabanel_la_tradition_du_beau
Musée Fabre Montpellier Agglomération
39, boulevard Bonne Nouvelle
34000 Montpellier
Tél. : 00 33 (0)4 67 14 83 00
En tout, près de 250 oeuvres en provenance des plus prestigieux musées internationaux sont présentées dans cette exposition, qui a obtenu le label d'intérêt national. Autour de la figure centrale d'Alexandre Cabanel, les plus grands maîtres de la tradition classique y sont également mis en lumière.
Le musée Fabre est ouvert tous les jours, sauf le lundi.
Mardi, jeudi, vendredi, dimanche de 10h à 18h. Mercredi de 13h à 21h. Samedi de 11h à 18h.
Fermetures annuelles le 1er janvier, le 1er mai, le 14 juillet, le 1er novembre et le 25 décembre.
http://www.sunfrance.com/s_organiser/evenements/expositions/alexandre_cabanel_la_tradition_du_beau
Musée Fabre Montpellier Agglomération
39, boulevard Bonne Nouvelle
34000 Montpellier
Tél. : 00 33 (0)4 67 14 83 00