
(c) Emmanuel Murat
Indémodable, Sacha Guitry ! Toujours réjouissant en tout cas, dans Quadrille, un chassé-croisé de quatre personnages de tempérament, une actrice parisienne à succès, un acteur hollywoodien à la mode, et deux journalistes, autrement dit Paulette, Carl, Philippe et Claudine.
Certes, certains bons mots sont très connus (depuis le temps ! le film date tout de même de 1938, avec – excusez du peu – l’auteur, Gaby Morlay, Jacqueline Delubac, Georges Grey et l’inénarrable Pauline Carton), et la situation de départ est d’une grande banalité (elle perdait la tête ; il retrouvait la raison), mais la pièce n’en finit pas de nous surprendre au fil de ses rebondissements. Car l’adultère entre amants est compliqué par le vedettariat, et les domestiques veillent à ce que tout se sache lorsque les journalistes cherchent à étouffer le scandale.
Guitry déroule une logique imparable et d’autant plus drôle (comment passer de la loge à la voiture et de la voiture à la chambre d’hôtel est un modèle du genre). Il fait en outre preuve d’un moralisme désopilant en démontant le mécanisme subtil des divers mensonges et du cocuage. En insistant sur l’inconciliable des points de vue masculin et féminin, et en saupoudrant de quelques rosseries bien senties à l’égard des dames qui se retournent contre ces messieurs : si elles se ressemblent toutes, pourquoi en changer ?
Quant à la mise en scène de Bernard Murat, elle virevolte. Le décor est un peu terne, mais les comédiens se font fort de donner de la vivacité à la pièce, sans exagération. François Berléand est matois à souhait et coquet jusqu’au bout des pantalons (les chaussures bicolores, en revanche…), François Vicentelli a un accent et une moustache de rastaquouère chavirants (toutes ces dames en sont d’accord), et Florence Pernel et Pascal Arbillot sont plus parisiennes que possible. Les uns et les autres s’en donnent à cœur joie dans l’inconscience écervelée et la muflerie souriante. Avec quelques passages d’anthologie comme un effeuillage hilarant au téléphone.
En plus, on apprend peut-être enfin pourquoi la marquise sortit à cinq heures…
Compte rendu par Noémie Courtès.
Paris, Théâtre Edouard VII, jusqu’au 23 juin.
Informations et extraits vidéo du spectacle sur le site du théâtre : http://www.theatreedouard7.com/e_affiche_detail_spec.php?id_spectacle=40&rub=1#
Extrait du film de Guitry : http://www.youtube.com/watch?v=6sZPWQXRE90
Extrait des répétitions : http://www.bfmtv.com/quadrille-de-sacha-guitry-au-theatre-edouard-actu19695.html
19 min d’entretien avec Bernard Murat : http://www.rfi.fr/emission/20120123-1-bernard-murat-presente-quadrille-sacha-guitry
Certes, certains bons mots sont très connus (depuis le temps ! le film date tout de même de 1938, avec – excusez du peu – l’auteur, Gaby Morlay, Jacqueline Delubac, Georges Grey et l’inénarrable Pauline Carton), et la situation de départ est d’une grande banalité (elle perdait la tête ; il retrouvait la raison), mais la pièce n’en finit pas de nous surprendre au fil de ses rebondissements. Car l’adultère entre amants est compliqué par le vedettariat, et les domestiques veillent à ce que tout se sache lorsque les journalistes cherchent à étouffer le scandale.
Guitry déroule une logique imparable et d’autant plus drôle (comment passer de la loge à la voiture et de la voiture à la chambre d’hôtel est un modèle du genre). Il fait en outre preuve d’un moralisme désopilant en démontant le mécanisme subtil des divers mensonges et du cocuage. En insistant sur l’inconciliable des points de vue masculin et féminin, et en saupoudrant de quelques rosseries bien senties à l’égard des dames qui se retournent contre ces messieurs : si elles se ressemblent toutes, pourquoi en changer ?
Quant à la mise en scène de Bernard Murat, elle virevolte. Le décor est un peu terne, mais les comédiens se font fort de donner de la vivacité à la pièce, sans exagération. François Berléand est matois à souhait et coquet jusqu’au bout des pantalons (les chaussures bicolores, en revanche…), François Vicentelli a un accent et une moustache de rastaquouère chavirants (toutes ces dames en sont d’accord), et Florence Pernel et Pascal Arbillot sont plus parisiennes que possible. Les uns et les autres s’en donnent à cœur joie dans l’inconscience écervelée et la muflerie souriante. Avec quelques passages d’anthologie comme un effeuillage hilarant au téléphone.
En plus, on apprend peut-être enfin pourquoi la marquise sortit à cinq heures…
Compte rendu par Noémie Courtès.
Paris, Théâtre Edouard VII, jusqu’au 23 juin.
Informations et extraits vidéo du spectacle sur le site du théâtre : http://www.theatreedouard7.com/e_affiche_detail_spec.php?id_spectacle=40&rub=1#
Extrait du film de Guitry : http://www.youtube.com/watch?v=6sZPWQXRE90
Extrait des répétitions : http://www.bfmtv.com/quadrille-de-sacha-guitry-au-theatre-edouard-actu19695.html
19 min d’entretien avec Bernard Murat : http://www.rfi.fr/emission/20120123-1-bernard-murat-presente-quadrille-sacha-guitry

(c) Emmanuel Murat