Pierre-Aldebert Griot, orfèvre Allemagne (Berlin ?) Vers 1750-1760 Tabatière Or ciselé, nacre burgau gravée Décor : architectures de fantaisie © Françoise Cochennec / Musée Cognacq-Jay / Roger-Viollet
Dans l’écrin du Musée Cognac-Jay est actuellement présentée une collection de 240 boîtes précieuses du XVIIIe siècle pour tous les usages, dites « objets de vertu » alors que leur finalité était essentiellement mondaine et ostentatoire : on a dit que sous Louis XIV, on avait une tabatière pour prendre du tabac, tandis que, sous Louis XV, on prenait du tabac pour avoir le plaisir de posséder une jolie tabatière et la faire admirer en compagnie… Leur forme est aussi variée que leur destination : dromadaire couché et pistolet voisinent avec de plus traditionnelles boîtes cylindriques, rondes ou ovales ; les carnets de bal cousinent avec les nécessaires à couture et autres boîtes à ciseaux. L’important était leur richesse extrême : joyaux et pierres dures rivalisent avec les émaux les plus raffinés. Objets très précieux sous un volume minuscule, c’était des cadeaux prisés ou des souvenirs soigneusement choisis.
L’exposition est à leur image : fascinante et particulièrement bien présentée dans un espace très restreint. Quatre salles présentent successivement leur mode de fabrication, leur intérêt pour les portraits (une boîte présente par exemple toute la famille royale de Louis XVI sur toutes ses facettes), leur usage social et quotidien et enfin leurs sources d’inspiration picturales. Les commentaires sont nombreux et très pédagogiques, des planches de l’Encyclopédie à la reproduction en pied de détails de peintures célèbres qui mettent en scène ces objets (où l’on peut d’ailleurs voir Mme de Pompadour et sa boîte à rouge que mettait en scène Voltaire dans son pamphlet en faveur de l’Encyclopédie !). Les cartons sont en outre lisibles même s’il faut parfois chercher les correspondances sur les présentoirs circulaires ; le curieux peut profiter de fiches plastifiées en sus. Surtout, les conservateurs ont eu le souci et le génie de mettre en rapport les modèles mis en œuvre par les ornemanistes : un rarissime plomb et la boîte en or correspondante signée Daniel Govaers ; plusieurs boîtes et la gravure qui l’a inspirée, signée d’un artiste à la mode, Watteau ou Van Loo entre autres.
Le plaisir peut ensuite être prolongé par la visite de la collection permanente du musée, tout aussi passionnante malgré le galimatias des panneaux de présentation liminaires...
Compte rendu par Noémie Courtès.
Paris, musée Cognac-Jay, jusqu’au 6 mai 2012.
Nombreuses activités prévues autour de l’exposition, dont une journée d’étude au Crédit municipal le 20 mars.
Informations et vidéo sur le site du musée : http://www.paris.fr/loisirs/musees-expos/musee-cognacq-jay/boites-en-or-et-objets-de-vertu-au-musee-cognacq-jay/rub_6466_actu_104673_port_14621
L’exposition est à leur image : fascinante et particulièrement bien présentée dans un espace très restreint. Quatre salles présentent successivement leur mode de fabrication, leur intérêt pour les portraits (une boîte présente par exemple toute la famille royale de Louis XVI sur toutes ses facettes), leur usage social et quotidien et enfin leurs sources d’inspiration picturales. Les commentaires sont nombreux et très pédagogiques, des planches de l’Encyclopédie à la reproduction en pied de détails de peintures célèbres qui mettent en scène ces objets (où l’on peut d’ailleurs voir Mme de Pompadour et sa boîte à rouge que mettait en scène Voltaire dans son pamphlet en faveur de l’Encyclopédie !). Les cartons sont en outre lisibles même s’il faut parfois chercher les correspondances sur les présentoirs circulaires ; le curieux peut profiter de fiches plastifiées en sus. Surtout, les conservateurs ont eu le souci et le génie de mettre en rapport les modèles mis en œuvre par les ornemanistes : un rarissime plomb et la boîte en or correspondante signée Daniel Govaers ; plusieurs boîtes et la gravure qui l’a inspirée, signée d’un artiste à la mode, Watteau ou Van Loo entre autres.
Le plaisir peut ensuite être prolongé par la visite de la collection permanente du musée, tout aussi passionnante malgré le galimatias des panneaux de présentation liminaires...
Compte rendu par Noémie Courtès.
Paris, musée Cognac-Jay, jusqu’au 6 mai 2012.
Nombreuses activités prévues autour de l’exposition, dont une journée d’étude au Crédit municipal le 20 mars.
Informations et vidéo sur le site du musée : http://www.paris.fr/loisirs/musees-expos/musee-cognacq-jay/boites-en-or-et-objets-de-vertu-au-musee-cognacq-jay/rub_6466_actu_104673_port_14621