Il perdit ses parents alors qu’il n’était qu’enfant. Son tuteur dilapida ses biens et envoya le jeune garçon alors âgé de douze ans dans la troupe de la Raisin (troupe des petits comédiens du Dauphin). De retour à Paris, après une tournée à Rouen, il fut remarqué par Molière qui obtint la permission de le faire entrer dans sa troupe, le prit sous son aile et lui prodigua des conseils en matière de jeu théâtral. Mais Mme Molière supportant mal la présence du jeune garçon, celui-ci partit et retourna dans la troupe de la Raisin. Il passa ensuite dans celle de la Beauval et sillonna la France (Provence, Dauphiné, région lyonnaise, Côte d’or) de 1667 à 1770. Il revint ensuite à Paris, mandé par Molière. Les retrouvailles furent chaleureuses et Baron, de nouveau sur les planches du Pais-Royal, obtint un vif succès (Tite et Bérénice, Psyché).
Il enchaîna alors les rôles dans des pièces telles que les Fourberies de Scapin (1671), La Comtesse d’Escarbagnas (1671-72), Les Femmes savantes (1672). Après le décès de Molière, Baron entra dans la troupe de l’Hôtel de Bourgogne, interpréta Achille dans l’Iphigénie de Racine (1674) et Hyppolite dans Phèdre (1677) et eut toujours les faveurs du public. Il commença à écrire des pièces.
Après la fusion des troupes parisiennes en 1680, il joua divers rôles : Alamir (Zaïde de La Chapelle), Pilade (Oreste de Boyer), Alcibiade (tragédie éponyme de Campiston), Moncade et Eraste dans ses comédies L’Homme à bonnes fortunes et la Coquette, Régulus et Tiridates (tragédies éponymes de Pradon). En 1691, au faîte de sa gloire, il décida de se retirer du théâtre. Il joua son dernier rôle dans Venceslas, tragédie de Rotrou. S’ensuivent des années difficiles sur le plan financier.
Baron enseigne son art aux comédiens, écrit encore quelques pièces qu’il livre à la Comédie-Française. En mars 1720, après vingt-neuf ans de retraite, Baron fait annoncer qu’il reparaîtra le10 avril dans le rôle de Cinna. Le public se pressa pour assister au retour de Baron. Sa rentrée fut triomphale et il enchaîna rôles sur rôles (en majorité des premiers rôles mais aussi des rôles de père tels que ceux de Mithridate, Joad dans Athalie, Don Diègue du Cid, ou des rôles de jeunes premiers, comme ceux de Xipharès dans Mithridate, Pyrrhus dans Andromaque, Horace dans L’École des femmes, Pamphile dans l’Andrienne) tant dans le tragique que dans le comique. Il en créa même de nouveaux.
Premiers rôles tragiques :
Sévère, Polyeucte (Pierre Corneille)
Horace, Les Horaces (Pierre Corneille)
Néron, Britannicus (Jean Racine)
Ulysse, Pénélope (abbé Charles Claude Genest)
Nicomède, Nicomède (Pierre Corneille)
Rodrigue, Le Cid (Pierre Corneille)
Achille, Iphigénie en Aulide (Jean Racine)
Antiochus, Rodogune (Pierre Corneille)
César, La Mort de Pompée (Pierre Corneille)
Pompée, Sertorius (Pierre Corneille)
Ladislas, Venceslas (Jean de Rotrou)
Don Sanche d’Aragon, Don Sanche d’Aragon (Pierre Corneille)
Scévole, Scévole (Pierre Du Ryer)
Le Comte d’Essex, Le Comte d’Essex (Thomas Corneille)
Premiers rôles comiques :
Alceste, Le Misanthrope (Molière)
Moncade, L’Homme à bonnes fortunes (Baron)
Dorante, Le Menteur (Pierre Corneille)
Éraste, La Coquette (Baron)
Il s’illustra aussi dans des rôles tels que Misaël (Les Macchabées, Antoine Houdar de la Motte), Hérode (La Marianne de Voltaire), Glaucias (Pyrrhus de Posper Jolyot de Crébillon), Alphonse (Inès de Castro, Antoine Houdar de la Motte).
Le 3 septembre 1729, une crise d’asthme vint le terrasser sur scène alors qu’il interprétait Venceslas. Par la suite il ne put remonter sur les planches. Il mourut quelques mois après (22 décembre) à l’âge de 76 ans.
Il enchaîna alors les rôles dans des pièces telles que les Fourberies de Scapin (1671), La Comtesse d’Escarbagnas (1671-72), Les Femmes savantes (1672). Après le décès de Molière, Baron entra dans la troupe de l’Hôtel de Bourgogne, interpréta Achille dans l’Iphigénie de Racine (1674) et Hyppolite dans Phèdre (1677) et eut toujours les faveurs du public. Il commença à écrire des pièces.
Après la fusion des troupes parisiennes en 1680, il joua divers rôles : Alamir (Zaïde de La Chapelle), Pilade (Oreste de Boyer), Alcibiade (tragédie éponyme de Campiston), Moncade et Eraste dans ses comédies L’Homme à bonnes fortunes et la Coquette, Régulus et Tiridates (tragédies éponymes de Pradon). En 1691, au faîte de sa gloire, il décida de se retirer du théâtre. Il joua son dernier rôle dans Venceslas, tragédie de Rotrou. S’ensuivent des années difficiles sur le plan financier.
Baron enseigne son art aux comédiens, écrit encore quelques pièces qu’il livre à la Comédie-Française. En mars 1720, après vingt-neuf ans de retraite, Baron fait annoncer qu’il reparaîtra le10 avril dans le rôle de Cinna. Le public se pressa pour assister au retour de Baron. Sa rentrée fut triomphale et il enchaîna rôles sur rôles (en majorité des premiers rôles mais aussi des rôles de père tels que ceux de Mithridate, Joad dans Athalie, Don Diègue du Cid, ou des rôles de jeunes premiers, comme ceux de Xipharès dans Mithridate, Pyrrhus dans Andromaque, Horace dans L’École des femmes, Pamphile dans l’Andrienne) tant dans le tragique que dans le comique. Il en créa même de nouveaux.
Premiers rôles tragiques :
Sévère, Polyeucte (Pierre Corneille)
Horace, Les Horaces (Pierre Corneille)
Néron, Britannicus (Jean Racine)
Ulysse, Pénélope (abbé Charles Claude Genest)
Nicomède, Nicomède (Pierre Corneille)
Rodrigue, Le Cid (Pierre Corneille)
Achille, Iphigénie en Aulide (Jean Racine)
Antiochus, Rodogune (Pierre Corneille)
César, La Mort de Pompée (Pierre Corneille)
Pompée, Sertorius (Pierre Corneille)
Ladislas, Venceslas (Jean de Rotrou)
Don Sanche d’Aragon, Don Sanche d’Aragon (Pierre Corneille)
Scévole, Scévole (Pierre Du Ryer)
Le Comte d’Essex, Le Comte d’Essex (Thomas Corneille)
Premiers rôles comiques :
Alceste, Le Misanthrope (Molière)
Moncade, L’Homme à bonnes fortunes (Baron)
Dorante, Le Menteur (Pierre Corneille)
Éraste, La Coquette (Baron)
Il s’illustra aussi dans des rôles tels que Misaël (Les Macchabées, Antoine Houdar de la Motte), Hérode (La Marianne de Voltaire), Glaucias (Pyrrhus de Posper Jolyot de Crébillon), Alphonse (Inès de Castro, Antoine Houdar de la Motte).
Le 3 septembre 1729, une crise d’asthme vint le terrasser sur scène alors qu’il interprétait Venceslas. Par la suite il ne put remonter sur les planches. Il mourut quelques mois après (22 décembre) à l’âge de 76 ans.
Anecdote
La déclamation de Baron devint légendaire comme en témoignent les écrits de ses contemporains. Cependant son âge avancé, en décalage avec certains rôles interprétés (jeunes premiers, enfants) suscitèrent bientôt des railleries.
Baron âgé de plus de 75 ans, et jouant encore Rodrigue dans le Cid, excita une risée générale à ce passage-ci :
Je suis jeune, il est vrai, mais, aux âmes bien nées
La valeur n’attend pas le nombre des années .
Mais ce grand Comédien, sans se déconcerter , recommença ces deux vers, avec tant d’assurance et de sang-froid, en affectant même d’appuyer sur le premier hémistiche : Je suis jeune, il est vrai, qu’il en imposa au public qui fut forcé de l’applaudir et de l’admirer. Cependant, depuis cette petite avanie, il abandonna tout à fait ce personnage, et ne se réserva, des jeunes premiers rôles, que celui d’Antiochus dans Rodogune, qu’il remplit jusqu’à la fin. Or, quelque considération qu’on eut pour les talents de cet Acteur, il essuya encore dans la même Tragédie, par rapport à son âge, une nouvelle mortification, au début de Mlle Balicourt qui jouait le rôle de Cléopâtre en 1727 : car toutes les fois que celle-ci le nommait son Fils, il partait un éclat de rire qui ne fit que redoubler, surtout à cet endroit où elle dit, approchez mes Enfants , en parlant à Rodogune représentée par Mademoiselle Duclos âgée alors de plus de 50 ans, et à Baron qui en avait près de soixante et quinze. Leçon importante pour ceux qui, loin de savoir se rendre justice, se déplacent ainsi mal à propos sans avoir le mérite de ces célèbres Acteurs .
Jean-Nicolas Servandoni D'Hannetaire, Observations sur l’art du comédien, Paris, s.n., 1774, p. 161.
Baron âgé de plus de 75 ans, et jouant encore Rodrigue dans le Cid, excita une risée générale à ce passage-ci :
Je suis jeune, il est vrai, mais, aux âmes bien nées
La valeur n’attend pas le nombre des années .
Mais ce grand Comédien, sans se déconcerter , recommença ces deux vers, avec tant d’assurance et de sang-froid, en affectant même d’appuyer sur le premier hémistiche : Je suis jeune, il est vrai, qu’il en imposa au public qui fut forcé de l’applaudir et de l’admirer. Cependant, depuis cette petite avanie, il abandonna tout à fait ce personnage, et ne se réserva, des jeunes premiers rôles, que celui d’Antiochus dans Rodogune, qu’il remplit jusqu’à la fin. Or, quelque considération qu’on eut pour les talents de cet Acteur, il essuya encore dans la même Tragédie, par rapport à son âge, une nouvelle mortification, au début de Mlle Balicourt qui jouait le rôle de Cléopâtre en 1727 : car toutes les fois que celle-ci le nommait son Fils, il partait un éclat de rire qui ne fit que redoubler, surtout à cet endroit où elle dit, approchez mes Enfants , en parlant à Rodogune représentée par Mademoiselle Duclos âgée alors de plus de 50 ans, et à Baron qui en avait près de soixante et quinze. Leçon importante pour ceux qui, loin de savoir se rendre justice, se déplacent ainsi mal à propos sans avoir le mérite de ces célèbres Acteurs .
Jean-Nicolas Servandoni D'Hannetaire, Observations sur l’art du comédien, Paris, s.n., 1774, p. 161.
Iconographie
Jean François De Troye / Jean Daullé, Paris: Limosin (Provenance: V & A Theatre Museum London)
http://cesar.org.uk/cesar2/imgs/images.php?fct=edit&image_UOID=378326
De Troye/ Remi-Henri-Joseph Delvaux, Chefs d'œuvres de Baron, Petite bibliothèque des théâtres, Paris: 1789, (Provenance: Taylor Institution Library, Oxford):
http://cesar.org.uk/cesar2/imgs/images.php?fct=edit&image_UOID=362759
Galerie dramatique ou Acteurs et Actrices célèbres qui se sont illustrés sur les trois grands théâtres de Paris, ornée de 60 portraits , Paris: Veuve Hocquart, 1809 (Provenance: Bibliothèque Historique de la Ville de Paris):
http://cesar.org.uk/cesar2/imgs/images.php?fct=edit&image_UOID=376843
http://cesar.org.uk/cesar2/imgs/images.php?fct=edit&image_UOID=378326
De Troye/ Remi-Henri-Joseph Delvaux, Chefs d'œuvres de Baron, Petite bibliothèque des théâtres, Paris: 1789, (Provenance: Taylor Institution Library, Oxford):
http://cesar.org.uk/cesar2/imgs/images.php?fct=edit&image_UOID=362759
Galerie dramatique ou Acteurs et Actrices célèbres qui se sont illustrés sur les trois grands théâtres de Paris, ornée de 60 portraits , Paris: Veuve Hocquart, 1809 (Provenance: Bibliothèque Historique de la Ville de Paris):
http://cesar.org.uk/cesar2/imgs/images.php?fct=edit&image_UOID=376843