(c) Pascal Victor - artcomart
Trois portants à vêtements et six chaises de couleur. C’est quasiment tout ce qu’il faut à Peter Brook, Marie-Hélène Estienne et au compositeur Franck Krawczyck pour remettre en scène The Suit. Et c’est remarquable.
La nouvelle de Can Themba (écrivain d’Afrique du Sud dans les années cinquante) a fait le tour du monde dans l’adaptation française de Brook et Estienne. Elle revient à sa langue originale (sous-titrée) aux Bouffes du Nord, accompagnée par un accordéon, une guitare et un piano (parfois aussi une trompette), amplifiée, remodelée (l’enchantement du spectacle fait passer sur quelques sutures un peu raides entre les allusions à l’apartheid et la fable initiale).
L’histoire commence sur un adultère découvert. Le mari trompé oblige ensuite sa femme à vivre avec le costume abandonné dans sa hâte par l’amant délogé. Cela finit mal, après 1h15 d’un spectacle qui oscille entre tendresse et cruauté.
Les comédiens (issus de la troupe de La Flûte enchantée montée la saison dernière) sont excellents, en particulier William Nadylam (le mari) et Nonhlanhla Kheswa (native de Johannesburg) qui fait grande impression lorsqu’elle chante. La musique est en effet très présente, de Schubert à Miriam Makeba, ainsi qu’une collection de chapeaux, galurins et autres couvre-chefs qui font de la figuration du grand art.
On atteint ici comme à l’essence du théâtre tellement le spectacle est dépouillé : trois chaises en rang d’oignons et une couverture servent à figurer un lit, carrefour de tous les dangers, un portant à vêtements suffit à faire voir une porte ou un bus en mouvement. Ce qui compte surtout, c’est le choc incessant des émotions qui prennent les spectateurs en otage. Bref, du théâtre à l’état pur.
Compte rendu par Noémie Courtès.
Paris, Théâtre des Bouffes du Nord, jusqu’au 5 mai 2012.
Fiche en ligne, avec extrait vidéo: http://www.bouffesdunord.com/Saison/Fiche_Spectacle:13094275773
Londres, The Young Vic, du 16 mai au 5 juin : http://www.youngvic.org/whats-on/the-suit
La nouvelle de Can Themba (écrivain d’Afrique du Sud dans les années cinquante) a fait le tour du monde dans l’adaptation française de Brook et Estienne. Elle revient à sa langue originale (sous-titrée) aux Bouffes du Nord, accompagnée par un accordéon, une guitare et un piano (parfois aussi une trompette), amplifiée, remodelée (l’enchantement du spectacle fait passer sur quelques sutures un peu raides entre les allusions à l’apartheid et la fable initiale).
L’histoire commence sur un adultère découvert. Le mari trompé oblige ensuite sa femme à vivre avec le costume abandonné dans sa hâte par l’amant délogé. Cela finit mal, après 1h15 d’un spectacle qui oscille entre tendresse et cruauté.
Les comédiens (issus de la troupe de La Flûte enchantée montée la saison dernière) sont excellents, en particulier William Nadylam (le mari) et Nonhlanhla Kheswa (native de Johannesburg) qui fait grande impression lorsqu’elle chante. La musique est en effet très présente, de Schubert à Miriam Makeba, ainsi qu’une collection de chapeaux, galurins et autres couvre-chefs qui font de la figuration du grand art.
On atteint ici comme à l’essence du théâtre tellement le spectacle est dépouillé : trois chaises en rang d’oignons et une couverture servent à figurer un lit, carrefour de tous les dangers, un portant à vêtements suffit à faire voir une porte ou un bus en mouvement. Ce qui compte surtout, c’est le choc incessant des émotions qui prennent les spectateurs en otage. Bref, du théâtre à l’état pur.
Compte rendu par Noémie Courtès.
Paris, Théâtre des Bouffes du Nord, jusqu’au 5 mai 2012.
Fiche en ligne, avec extrait vidéo: http://www.bouffesdunord.com/Saison/Fiche_Spectacle:13094275773
Londres, The Young Vic, du 16 mai au 5 juin : http://www.youngvic.org/whats-on/the-suit
(c) Pascal Victor - artcomart