Cédric Andrieux © Marco Caselli Nirmal
Créé en 2009 par le danseur éponyme sous la houlette de Jérôme Bel, le spectacle est redonné ce mois de décembre à la Cité universitaire internationale. Un spectacle en forme d’autobiographie monologuée, dans la lignée du travail de Bel avec Véronique Doisneau en 2004, puis Isabel Torres, et Pichet Klunchun en 2005, chacun exemplifiant une autre forme de danse.
Ici, il s’agit de danse contemporaine : Cédric Andrieux raconte vingt-quatre ans de sa vie dans la danse, depuis ses dix ans de spectateur ébloui à la carrière professionnelle que ne lui prédisaient pas ses professeurs, de Brest à Lyon en passant par les Etats-Unis. Au gré de ses souvenirs, il interprète des extraits de chorégraphes marquants dans sa vie, de Philippe Tréhet qui lui permit de remporter un prix au conservatoire à Trisha Brown qui lui fit redécouvrir le bonheur de danser : « je vous montre ». Et bien sûr les pas de Merce Cunningham, puisqu’il a dansé pendant neuf ans dans sa compagnie new-yorkaise : des exercices d’échauffement à « Suite for Five », Cédric Andrieux dit ses ennuis et ses douleurs, façon Chorus Line dans ses dévoilements toujours pudiques même s’ils sont sans fard.
Le tout dans le dépouillement, l’élocution volontairement ralentie, sans débauche de costume sauf un académique rose fouetté de blanc (évocation des années Cunningham), sans musique ou presque (évidemment, pour la chorégraphie de « The Show Must Go On » de Jérôme Bel, une chanson retentit pour ne pas faire tourner le spectacle minimaliste au néant absolu et explorer davantage la relation aux spectateurs qui apprécient visiblement le tube), avec à peine parfois une contraction involontaire de la main gauche qui trahit l’intimité de la confession. L’auditoire y est manifestement sensible, même si parfois les rires sont un peu gênés, parce que d’autre fois il est sincèrement ému ou amusé par l’évocation d’un détail intime ou trivial qui lui ouvre une porte inédite sur l’envers du décor.
Ce solo a en outre le mérite de faire écho à la tournée hommage de la Merce Cunningham Dance Company qui donne actuellement deux spectacles au Théâtre de la Ville-Sarah Bernard (également dans le cadre du Festival d’automne). Tout en admirant la technicité des pas, on comprend mieux alors la légère déception qui s’en dégage lorsqu’on entend Cédric Andrieux, rompu à cette discipline, avouer sa frustration à danser ces chorégraphies à la limite du mouvement impossible… et on compatit avec les goûts musicaux de sa grand-mère bordelaise…
Compte rendu par Noémie Courtès
Paris, Théâtre de la cité internationale, jusqu’au 23 décembre 2011.
Sur le site du Festival d’automne : http://www.festival-automne.com/jerome-bel-spectacle1461.html
Nombreuses vidéos sur Youtube des chorégraphies de Jérôme Bel, en particulier la performance de Véronique Doisneau (en quatre parties) : http://www.youtube.com/watch?v=OIuWY5PInFs
Ici, il s’agit de danse contemporaine : Cédric Andrieux raconte vingt-quatre ans de sa vie dans la danse, depuis ses dix ans de spectateur ébloui à la carrière professionnelle que ne lui prédisaient pas ses professeurs, de Brest à Lyon en passant par les Etats-Unis. Au gré de ses souvenirs, il interprète des extraits de chorégraphes marquants dans sa vie, de Philippe Tréhet qui lui permit de remporter un prix au conservatoire à Trisha Brown qui lui fit redécouvrir le bonheur de danser : « je vous montre ». Et bien sûr les pas de Merce Cunningham, puisqu’il a dansé pendant neuf ans dans sa compagnie new-yorkaise : des exercices d’échauffement à « Suite for Five », Cédric Andrieux dit ses ennuis et ses douleurs, façon Chorus Line dans ses dévoilements toujours pudiques même s’ils sont sans fard.
Le tout dans le dépouillement, l’élocution volontairement ralentie, sans débauche de costume sauf un académique rose fouetté de blanc (évocation des années Cunningham), sans musique ou presque (évidemment, pour la chorégraphie de « The Show Must Go On » de Jérôme Bel, une chanson retentit pour ne pas faire tourner le spectacle minimaliste au néant absolu et explorer davantage la relation aux spectateurs qui apprécient visiblement le tube), avec à peine parfois une contraction involontaire de la main gauche qui trahit l’intimité de la confession. L’auditoire y est manifestement sensible, même si parfois les rires sont un peu gênés, parce que d’autre fois il est sincèrement ému ou amusé par l’évocation d’un détail intime ou trivial qui lui ouvre une porte inédite sur l’envers du décor.
Ce solo a en outre le mérite de faire écho à la tournée hommage de la Merce Cunningham Dance Company qui donne actuellement deux spectacles au Théâtre de la Ville-Sarah Bernard (également dans le cadre du Festival d’automne). Tout en admirant la technicité des pas, on comprend mieux alors la légère déception qui s’en dégage lorsqu’on entend Cédric Andrieux, rompu à cette discipline, avouer sa frustration à danser ces chorégraphies à la limite du mouvement impossible… et on compatit avec les goûts musicaux de sa grand-mère bordelaise…
Compte rendu par Noémie Courtès
Paris, Théâtre de la cité internationale, jusqu’au 23 décembre 2011.
Sur le site du Festival d’automne : http://www.festival-automne.com/jerome-bel-spectacle1461.html
Nombreuses vidéos sur Youtube des chorégraphies de Jérôme Bel, en particulier la performance de Véronique Doisneau (en quatre parties) : http://www.youtube.com/watch?v=OIuWY5PInFs