credit: Sabine Chaouche
Le numéro 13 de L’Année stendhalienne, à paraître en 2014, consacrera un dossier à Racine et Shakespeare. Cette œuvre, souvent évoquée dans les études stendhaliennes, et plus largement dans les études dix-neuviémistes, est peu étudiée pour elle-même. Elle est souvent réduite à une anecdote (le fameux soldat de Baltimore) ou à des citations devenues slogans, en particulier celles que Stendhal avait mises en évidence par une typographie voyante (« A bien le prendre tous les grands écrivains ont été romantiques de leur temps »). Cette relative négligence des études stendhaliennes s’explique sans doute par la discontinuité de l’ouvrage (composé d’articles écrits en 1823 et d’une brochure parue en 1825), mais aussi par la simplicité (rare chez Stendhal) du propos, qui semble pouvoir se résumer à une « défense et illustration du romanticisme ».
Ce curieux ensemble nous semble mériter un nouveau regard. Plusieurs types de discours critiques pourraient en effet rendre compte à nouveaux frais de ces textes originaux : outre les études stendhaliennes récemment renouvelées, l’esthétique théâtrale et la réflexion théorique contemporaine sur les genres de l’essai et du pamphlet pourraient nous amener à lire autrement, ou mieux, Racine et Shakespeare. Nous souhaiterions que ces nouveaux regards se croisent dans le recueil.
Plusieurs perspectives sont envisageables, sans exclusive bien sûr :
- La publication de ces deux articles trouve son point de départ dans les huées réservées à Shakespeare dans un théâtre parisien et dans le discours anti-romantique du classique Auger à l’Académie française. La genèse et la réception de ces textes largement circonstanciels restent à explorer à la lumière du champ littéraire et théâtral propre à la Restauration, dont ils se font le miroir satirique.
- L’appartenance générique des deux textes est incertaine et problématique, entre pamphlet et essai littéraire. Sans doute des études précises sur leur composition et leur rhétorique permettront-elles de mieux la cerner.
- « Espèce de code de la littérature moderne » (Lamartine), Racine et Shakespeare est une théorie du romantisme d’une part, une contribution à l’esthétique théâtrale d’autre part. Quel est son rôle dans la constitution du romantisme, à côté de Hugo, et avant lui ? Quelle influence ce pamphlet a-t-il dans le champ de l’esthétique théâtrale, par exemple dans la définition du plaisir dramatique, de l’illusion et du rire ?
- Racine, Shakespeare : le choix des auteurs qui constituent les pôles du titre mérite d’être interrogé. Pourquoi Racine, et non Corneille ou Molière ? Pourquoi Shakespeare comme parangon d’un théâtre approprié au XIXe siècle ? Racine comme Shakespeare réapparaissent souvent dans les œuvres ultérieures de Stendhal : y trouve-t-on trace de leur antagonisme initial ?
Les propositions de contribution devront être envoyées avant le 30 juin 2012 à Marie Parmentier (marie.parmentier@yahoo.fr).
Les articles achevés devront être rendus le 30 juin 2013.
Marie Parmentier
Maître de Conférences en Littérature du XIXe siècle
Université de Poitiers
Source: Dramatica
Ce curieux ensemble nous semble mériter un nouveau regard. Plusieurs types de discours critiques pourraient en effet rendre compte à nouveaux frais de ces textes originaux : outre les études stendhaliennes récemment renouvelées, l’esthétique théâtrale et la réflexion théorique contemporaine sur les genres de l’essai et du pamphlet pourraient nous amener à lire autrement, ou mieux, Racine et Shakespeare. Nous souhaiterions que ces nouveaux regards se croisent dans le recueil.
Plusieurs perspectives sont envisageables, sans exclusive bien sûr :
- La publication de ces deux articles trouve son point de départ dans les huées réservées à Shakespeare dans un théâtre parisien et dans le discours anti-romantique du classique Auger à l’Académie française. La genèse et la réception de ces textes largement circonstanciels restent à explorer à la lumière du champ littéraire et théâtral propre à la Restauration, dont ils se font le miroir satirique.
- L’appartenance générique des deux textes est incertaine et problématique, entre pamphlet et essai littéraire. Sans doute des études précises sur leur composition et leur rhétorique permettront-elles de mieux la cerner.
- « Espèce de code de la littérature moderne » (Lamartine), Racine et Shakespeare est une théorie du romantisme d’une part, une contribution à l’esthétique théâtrale d’autre part. Quel est son rôle dans la constitution du romantisme, à côté de Hugo, et avant lui ? Quelle influence ce pamphlet a-t-il dans le champ de l’esthétique théâtrale, par exemple dans la définition du plaisir dramatique, de l’illusion et du rire ?
- Racine, Shakespeare : le choix des auteurs qui constituent les pôles du titre mérite d’être interrogé. Pourquoi Racine, et non Corneille ou Molière ? Pourquoi Shakespeare comme parangon d’un théâtre approprié au XIXe siècle ? Racine comme Shakespeare réapparaissent souvent dans les œuvres ultérieures de Stendhal : y trouve-t-on trace de leur antagonisme initial ?
Les propositions de contribution devront être envoyées avant le 30 juin 2012 à Marie Parmentier (marie.parmentier@yahoo.fr).
Les articles achevés devront être rendus le 30 juin 2013.
Marie Parmentier
Maître de Conférences en Littérature du XIXe siècle
Université de Poitiers
Source: Dramatica