Intervenantes principales :
Michelle Porte, auteur du film Savannah Bay, c’est toi, qui documente les répétitions pour Savannah Bay, mise en scène par Duras au Théâtre du Rond-Point, Paris, en 1983
Professor Lib Taylor, professeur de théâtre à l’Université de Reading, metteur en scène (L’Eden Cinéma, Savannah Bay) et auteur de nombreux ouvrages sur le théâtre de Duras
Ce colloque fêtera le centenaire de la naissance de Marguerite Duras (1914-1996). Depuis sa disparition, on a vu de nombreux ouvrages critiques qui traitent de sa fiction et de son cinéma, mais le théâtre de Duras reste relativement inexploré. L’objectif de ce colloque, donc, est de mettre en exergue la nature radicale de sa contribution aux langages de la scène.
Duras a écrit sa première pièce, Le Square (1955), ‘par accident’, d’après elle-même. Une quinzaine de pièces ont suivi. Dans ses dernières pièces (Savannah Bay, L’Eden Cinéma, Agatha, La Musica Deuxième), elle allie la division de l’espace de la scène avec la disjonction de la voix et de l’image et une ambiance sonore composée de fragments de texte narratif, de musique et de sons non verbaux, pour remettre en question les éléments visuels : les corps au sein du cadre représentationnel.
Dans son entretien avec Michelle Porte, elle parle du théâtre comme d’un espace où le mot énoncé émerge de sa matrice, son ancrage dans le silence et l’ineffabilité, et est encadré par son horizon dans le son et l’obscurité. Au théâtre, le potentiel d’attention exacerbé met en parallèle la qualité de l’écoute nécessitée par la musique et celle nécessitée par le son de la parole énoncée. Duras capitalise sur ce potentiel, en mesurant et en orchestrant les mots et le silence pour créer des rythmes très définis. Dans le même entretien, elle parle de la manière dont elle comprend la nature du mot dit au théâtre, de « [la] portée d’exactitude [de la parole]… sa mesure, la perfection de cette mesure. Pour moi, c’est ça, le théâtre, c’est la joie incroyable du théâtre ». Ici, Duras suggère que c’est la tentative de réaliser le sens par la précision dans la mise en son du mot, la tentative de perfectionner le rythme de cette mise en son qui est la véritable joie du théâtre. La mise en contrepoint du son et du silence par Duras dans son théâtre a pour effet de mettre en scène « les efforts pour déchirer le silence ».
Que peut-on dire maintenant du théâtre de Duras? Nous invitons des propositions de communications, en français ou en anglais, sur tous les domaines de son oeuvre théâtrale, et sur tous les éléments de sa dramaturgie, y compris les dimensions suivantes:
· Les pièces de Duras des années 50 et 60
· Ses adaptations pour la scène d’oeuvres d’autres écrivains (Henry James, Strindberg)
· Sa collaboration avec des metteurs en scène, notamment Claude Régy.
· L’histoire des mises en scène d’une ou des pièces
· La voix et/ou l’écoute dans le théâtre de Duras
· Ses efforts de mettre en scène sa propre voix
· La création d’un scène-corps (Cixous) par Duras
· Le rôle du regard et/ou du spéculaire dans son théâtre
· Le théâtre de Duras sous l’angle de la théorie contemporaine (dramaturgique ou autre)
· La relation entre cinéma et théâtre dans l’oeuvre durassienne
Les propositions, en anglais ou en français, d’environ 250 mots, sont à envoyer avant le 31 mai 2014 à l’adresse suivante: mnoonan@french.ucc.ie
Michelle Porte, auteur du film Savannah Bay, c’est toi, qui documente les répétitions pour Savannah Bay, mise en scène par Duras au Théâtre du Rond-Point, Paris, en 1983
Professor Lib Taylor, professeur de théâtre à l’Université de Reading, metteur en scène (L’Eden Cinéma, Savannah Bay) et auteur de nombreux ouvrages sur le théâtre de Duras
Ce colloque fêtera le centenaire de la naissance de Marguerite Duras (1914-1996). Depuis sa disparition, on a vu de nombreux ouvrages critiques qui traitent de sa fiction et de son cinéma, mais le théâtre de Duras reste relativement inexploré. L’objectif de ce colloque, donc, est de mettre en exergue la nature radicale de sa contribution aux langages de la scène.
Duras a écrit sa première pièce, Le Square (1955), ‘par accident’, d’après elle-même. Une quinzaine de pièces ont suivi. Dans ses dernières pièces (Savannah Bay, L’Eden Cinéma, Agatha, La Musica Deuxième), elle allie la division de l’espace de la scène avec la disjonction de la voix et de l’image et une ambiance sonore composée de fragments de texte narratif, de musique et de sons non verbaux, pour remettre en question les éléments visuels : les corps au sein du cadre représentationnel.
Dans son entretien avec Michelle Porte, elle parle du théâtre comme d’un espace où le mot énoncé émerge de sa matrice, son ancrage dans le silence et l’ineffabilité, et est encadré par son horizon dans le son et l’obscurité. Au théâtre, le potentiel d’attention exacerbé met en parallèle la qualité de l’écoute nécessitée par la musique et celle nécessitée par le son de la parole énoncée. Duras capitalise sur ce potentiel, en mesurant et en orchestrant les mots et le silence pour créer des rythmes très définis. Dans le même entretien, elle parle de la manière dont elle comprend la nature du mot dit au théâtre, de « [la] portée d’exactitude [de la parole]… sa mesure, la perfection de cette mesure. Pour moi, c’est ça, le théâtre, c’est la joie incroyable du théâtre ». Ici, Duras suggère que c’est la tentative de réaliser le sens par la précision dans la mise en son du mot, la tentative de perfectionner le rythme de cette mise en son qui est la véritable joie du théâtre. La mise en contrepoint du son et du silence par Duras dans son théâtre a pour effet de mettre en scène « les efforts pour déchirer le silence ».
Que peut-on dire maintenant du théâtre de Duras? Nous invitons des propositions de communications, en français ou en anglais, sur tous les domaines de son oeuvre théâtrale, et sur tous les éléments de sa dramaturgie, y compris les dimensions suivantes:
· Les pièces de Duras des années 50 et 60
· Ses adaptations pour la scène d’oeuvres d’autres écrivains (Henry James, Strindberg)
· Sa collaboration avec des metteurs en scène, notamment Claude Régy.
· L’histoire des mises en scène d’une ou des pièces
· La voix et/ou l’écoute dans le théâtre de Duras
· Ses efforts de mettre en scène sa propre voix
· La création d’un scène-corps (Cixous) par Duras
· Le rôle du regard et/ou du spéculaire dans son théâtre
· Le théâtre de Duras sous l’angle de la théorie contemporaine (dramaturgique ou autre)
· La relation entre cinéma et théâtre dans l’oeuvre durassienne
Les propositions, en anglais ou en français, d’environ 250 mots, sont à envoyer avant le 31 mai 2014 à l’adresse suivante: mnoonan@french.ucc.ie