Le projet ANR Therepsicore, mené par une équipe pluridisciplinaire constituée d’historiens de la Révolution et de l’Empire rattachés au CHEC (Clermont-Ferrand) et de littéraires spécialistes des théâtres français et étrangers de la période rattachés au CELIS (Clermont-Ferrand) et au CELLF 17e-18e siècles (Paris IV), s’intéresse aux salles, au personnel des troupes provinciales et à leurs répertoires respectifs entre 1791 et 1813 – sans oublier les départements créés ou annexés dans l’espace germanique et les Républiques sœurs. Il permettra à terme, notamment grâce à une base de données en cours de réalisation, de mieux appréhender les conditions de représentation (création et fermeture de salles, composition et itinérance des troupes, liens avec les autorités locales et les troupes d’amateurs…), la construction des carrières individuelles et la nature des répertoires et de leur réception. Après une première journée d’étude consacrée à la traduction et à l’adaptation des répertoires étrangers durant la période considérée (Moulins, Centre National du Costume de Scène, 13 novembre 2012), les porteurs du projet organisent une deuxième rencontre, cette fois au Musée de la Révolution (Vizille, le 16 octobre 2013), consacrée à la direction et à l’organisation des troupes de théâtre dans les provinces françaises et les territoires conquis sous la Révolution et l’Empire.
L’Ancien Régime a vu se développer de multiples formes de troupes, depuis les structures purement familiales jusqu’aux grands trusts en passant par les compagnies autogérées et les sociétés d’amateurs. Comment ont-elles résisté, évolué, comment se sont-elles éventuellement démultipliées sous la Révolution à la faveur de la déréglementation de 1791 ? Comment ce tissu s’est-il rétracté sous l’effet des législations impériales, ou développé en fonction des territoires conquis ? Quels ont été les rythmes des fondations, des tournées, les conditions de représentation ?
Cette journée s’intéressera particulièrement :
- à la figure du directeur de troupe professionnelle et/ou d’amateurs. Personnage central de la vie théâtrale, il doit sa responsabilité au choix des autorités (municipales, départementales, quand il ne dispose pas de soutiens plus haut placés). À lui – ou à elle – revient la responsabilité du recrutement des artistes et des personnels, de l’établissement de la programmation et des tournées, de la fixation des prix des places. La Révolution voit-elle apparaître une nouvelle génération d’entrepreneurs ? Quels sont leurs capacités artistiques et financières ? Comment se construit leur réputation (circulation, passage par l’étranger, rôle des critiques) ? Quels liens et quels rapports entretiennent-ils avec la troupe ? Peut-on distinguer véritablement les appellations et les fonctions d’entrepreneur, de directeur, de régisseur ? Quels sont leurs rapports avec les sociétés d’actionnaires qui gèrent quantité de théâtres provinciaux ?
- aux troupes d’amateurs. Quelles sont les dates et les conditions de leur fondation ? Sont-elles liées à d’anciennes sociétés bourgeoises ou populaires ? Sont-elles créées par des clubs politiques ou au sein de l’armée ? Quels règlements imaginent-elles ? Quelle est leur sociologie, leur évolution dans le temps ? Les théâtres des collèges et les troupes d’enfants sont-ils initiés par d’anciens jésuites ? Sont-ils spontanément créés par des adolescents, sur les modèles du monde amateur adulte ? Par des sociétés populaires d’enfants ? Fonctionnent-ils exclusivement localement ou pratiquent-ils des tournées ?
- aux conflits : à ceux qui s’élèvent au sein des troupes, entre directeurs, artistes et employés, ou entre les artistes et le public ; aux oppositions entre directeurs privilégiés et directeurs autorisés ; aux conflits d’intérêt entre les propriétaires de salles et les autorités élues en charge de la police des spectacles ou de l’urbanisme ; aux contradictions qui émergent entre les volontés officielles d’établir des troupes de théâtre dans les territoires conquis et l’existence de formations locales – y compris patriotiques - ; etc.
- aux récits de vie et aux témoignages liés à ces expériences théâtrales – Mémoires, autojustifications, articles de presse, etc.
Les propositions de communications sont à envoyer le 15 mai 2013 au plus tard à Philippe Bourdin <mailto:phbourdin@laposte.net> ou à Françoise Le Borgne <mailto:flb75@yahoo.fr> .
Source: ACRAS
L’Ancien Régime a vu se développer de multiples formes de troupes, depuis les structures purement familiales jusqu’aux grands trusts en passant par les compagnies autogérées et les sociétés d’amateurs. Comment ont-elles résisté, évolué, comment se sont-elles éventuellement démultipliées sous la Révolution à la faveur de la déréglementation de 1791 ? Comment ce tissu s’est-il rétracté sous l’effet des législations impériales, ou développé en fonction des territoires conquis ? Quels ont été les rythmes des fondations, des tournées, les conditions de représentation ?
Cette journée s’intéressera particulièrement :
- à la figure du directeur de troupe professionnelle et/ou d’amateurs. Personnage central de la vie théâtrale, il doit sa responsabilité au choix des autorités (municipales, départementales, quand il ne dispose pas de soutiens plus haut placés). À lui – ou à elle – revient la responsabilité du recrutement des artistes et des personnels, de l’établissement de la programmation et des tournées, de la fixation des prix des places. La Révolution voit-elle apparaître une nouvelle génération d’entrepreneurs ? Quels sont leurs capacités artistiques et financières ? Comment se construit leur réputation (circulation, passage par l’étranger, rôle des critiques) ? Quels liens et quels rapports entretiennent-ils avec la troupe ? Peut-on distinguer véritablement les appellations et les fonctions d’entrepreneur, de directeur, de régisseur ? Quels sont leurs rapports avec les sociétés d’actionnaires qui gèrent quantité de théâtres provinciaux ?
- aux troupes d’amateurs. Quelles sont les dates et les conditions de leur fondation ? Sont-elles liées à d’anciennes sociétés bourgeoises ou populaires ? Sont-elles créées par des clubs politiques ou au sein de l’armée ? Quels règlements imaginent-elles ? Quelle est leur sociologie, leur évolution dans le temps ? Les théâtres des collèges et les troupes d’enfants sont-ils initiés par d’anciens jésuites ? Sont-ils spontanément créés par des adolescents, sur les modèles du monde amateur adulte ? Par des sociétés populaires d’enfants ? Fonctionnent-ils exclusivement localement ou pratiquent-ils des tournées ?
- aux conflits : à ceux qui s’élèvent au sein des troupes, entre directeurs, artistes et employés, ou entre les artistes et le public ; aux oppositions entre directeurs privilégiés et directeurs autorisés ; aux conflits d’intérêt entre les propriétaires de salles et les autorités élues en charge de la police des spectacles ou de l’urbanisme ; aux contradictions qui émergent entre les volontés officielles d’établir des troupes de théâtre dans les territoires conquis et l’existence de formations locales – y compris patriotiques - ; etc.
- aux récits de vie et aux témoignages liés à ces expériences théâtrales – Mémoires, autojustifications, articles de presse, etc.
Les propositions de communications sont à envoyer le 15 mai 2013 au plus tard à Philippe Bourdin <mailto:phbourdin@laposte.net> ou à Françoise Le Borgne <mailto:flb75@yahoo.fr> .
Source: ACRAS