Le Groupe de Recherches Interuniversitaires sur les Revues de théâtre organise une journée d'études le 21 juin 2014 autour du quotidien théâtral Comœdia.
Comœdia journal, apparu en octobre 1907, et publié quotidiennement jusqu’en 1937 – une version hebdomadaire du titre est publiée de 1941 à 1944 – constitue un cas unique dans le paysage de la presse française du premier XXe siècle. D’une remarquable longévité – si l’on tient compte de l’interruption de la Première Guerre Mondiale, et des différents changements de direction et d’orientation qui scandent l’histoire du titre – ce quotidien « théâtral, artistique, littéraire » traduit la réussite d’une entreprise éditoriale économiquement stable et pérenne, dont le propos consiste d’abord et avant tout à rendre compte de la vie du théâtre au jour le jour, 365 jours par an. Bénéficiant d’un rayonnement européen et international en 1914, le quotidien poursuit sa carrière dans les années 1920 et les années 1930, dans un contexte concurrentiel différent, et plus difficile – avec le succès notamment des Nouvelles Littéraires –, et en s’ouvrant, au-delà de la littérature et des beaux-arts, aux nouveaux media que sont le cinématographe et la radio.
Constituant une mine inépuisable d’informations et de documents sur la vie théâtrale, littéraire, artistique et culturelle de la Belle époque, et de l’Entre-deux-guerres, Comœdia journal est bien connu des historiens et largement sollicité dans toutes sortes d’ouvrages spécialisés. En revanche, il n’existe à ce jour qu’un nombre très limité d’études consacrées en tant que telles à l’organe de presse spécifique qu’est Comœdia, et aux termes précis d’une aventure éditoriale sans égale, celle d’un journal spécialisé, consacré au théâtre et au spectacle vivant, envisagés dans les perspectives les plus variées : actualité artistique parisienne, française, et internationale, critique théâtrale, vie mondaine, portraits d’artistes, histoire des lieux et des pratiques, agenda de la / des professions, etc. [L’on peut citer principalement, l’existence d’un mémoire de maîtrise d’histoire de Stéphane Boumendil, réalisé en 1992, à Paris II et Paris IV, sous la direction de Pierre Albert, Gilles Feyel et Françoise Mayeur, ainsi qu’une étude d’Olivier Gouranton portant sur la dernière période du journal, pendant la Deuxième guerre : « Comoedia, un journal sous influence », La Revue des revues, n° 24, 1997.]
La journée d’étude proposée par le Groupe de Recherches Interuniversitaires sur les Revues de Théâtre (GRIRT), et qui se tiendra le samedi 21 juin 2014, au Centre de Ressources Jacques Seebacher à l’Université Paris-Diderot (Paris 7), se propose de faire un premier état des lieux, en s’efforçant de privilégier des questionnements qui prennent en compte la spécificité éditoriale de Comœdia, soit un dispositif médiatique d’un genre particulier, conjuguant les impératifs du journal et ceux d’un périodique spécialisé, héritant de traditions journalistiques diverses, bénéficiant des innovations techniques de la presse moderne (photographie), et se donnant pour tâche de suivre au jour le jour la vie théâtrale et culturelle de manière renouvelée.
- L’on pourra ainsi étudier les parcours des différents rédacteurs et collaborateurs, chercher à repérer les stratégies éditoriales de Comœdia en fonction de ses directions successives. Interroger les positionnements esthétiques et idéologiques du quotidien : des positionnements sinon conservateurs, du moins modérés, qui témoignent de la recherche d’une orientation moyenne, destinée à plaire au plus grand nombre.
- L’on pourra se pencher sur l’organisation et la pérennité des rubriques, la place de la photographie et de l’illustration, celle de la publicité, le discours éditorial spécifique, les adresses aux lecteurs, aux abonnés, les différentes stratégies de fidélisation (concours d’amateurs divers…).
- L’on pourra envisager le rapport du journal à l’actualité théâtrale, mais aussi ses ambitions en matière d’histoire du théâtre ; on pourra étudier le traitement de certains courants esthétiques (le théâtre populaire, le Cartel…) ; s’intéresser aux nécrologies, biographies, portraits ; s’interroger sur la « couverture » de la vie des théâtres et des institutions (le boulevard, l’art lyrique, le music-hall, la Comédie-Française, etc.). Voir aussi comment les questions de politiques institutionnelles et économiques du théâtre sont abordées. Ou encore repérer la manière dont le journal rend compte de certaines polémiques, ou même les orchestre…
- L’on pourra essayer d’appréhender les différents « territoires » de Comœdia : Paris, Province, Etranger ; repérer les correspondants ; réfléchir à la manière dont le journal rend compte du théâtre international, des tournées…
- L’on pourra évaluer la place de la critique littéraire ; celle de la critique musicale. Voir quand et comment Comœdia commence à parler de cinéma ; scruter ses rapports avec la radio.
- L’on pourra s’intéresser aux interviews, aux enquêtes, aux reportages, aux feuilletons ; envisager aussi la place de l’information générale et politique.
- L’on pourra enfin envisager les relations de Comœdia avec son surgeon « naturel » Comœdia illustré, née en 1908, et qui suit une trajectoire séparée après la Grande Guerre. On pourra interroger aussi la place du journal dans le contexte plus large de la grande presse et de la presse d’art et de divertissement (Musica, Excelsior…), etc . etc.
Toutes les approches, tous les sujets seront bienvenus, y compris les plus thématiques, à condition qu’ils permettent de questionner de manière pertinente l’objet Comœdia, comme organe de presse et non pas simplement comme « réceptacle » de documents sur la vie théâtrale et culturelle du premier XXe siècle. Les communications à plusieurs voix peuvent également être envisagées compte-tenu de l’ampleur des enquêtes à mener et des dépouillements à effectuer.
Comité scientifique : Marion Chénetier-Alev (Université de Tours) ; Marco Consolini ( Université Paris 3) ; Sophie Lucet (Université Paris-Diderot Paris 7) ; Ariane Martinez (Université de Grenoble) ; Romain Piana (Université Paris 3).
Propositions de communication à adresser le 22 avril 2014 au plus tard.
Contacts : marco consolini marco.consolini@sfr.fr; Sophie Lucet, sophie.lucet@numericable.f; Romain Piana, romain.piana@univ-paris3.fr
Comœdia journal, apparu en octobre 1907, et publié quotidiennement jusqu’en 1937 – une version hebdomadaire du titre est publiée de 1941 à 1944 – constitue un cas unique dans le paysage de la presse française du premier XXe siècle. D’une remarquable longévité – si l’on tient compte de l’interruption de la Première Guerre Mondiale, et des différents changements de direction et d’orientation qui scandent l’histoire du titre – ce quotidien « théâtral, artistique, littéraire » traduit la réussite d’une entreprise éditoriale économiquement stable et pérenne, dont le propos consiste d’abord et avant tout à rendre compte de la vie du théâtre au jour le jour, 365 jours par an. Bénéficiant d’un rayonnement européen et international en 1914, le quotidien poursuit sa carrière dans les années 1920 et les années 1930, dans un contexte concurrentiel différent, et plus difficile – avec le succès notamment des Nouvelles Littéraires –, et en s’ouvrant, au-delà de la littérature et des beaux-arts, aux nouveaux media que sont le cinématographe et la radio.
Constituant une mine inépuisable d’informations et de documents sur la vie théâtrale, littéraire, artistique et culturelle de la Belle époque, et de l’Entre-deux-guerres, Comœdia journal est bien connu des historiens et largement sollicité dans toutes sortes d’ouvrages spécialisés. En revanche, il n’existe à ce jour qu’un nombre très limité d’études consacrées en tant que telles à l’organe de presse spécifique qu’est Comœdia, et aux termes précis d’une aventure éditoriale sans égale, celle d’un journal spécialisé, consacré au théâtre et au spectacle vivant, envisagés dans les perspectives les plus variées : actualité artistique parisienne, française, et internationale, critique théâtrale, vie mondaine, portraits d’artistes, histoire des lieux et des pratiques, agenda de la / des professions, etc. [L’on peut citer principalement, l’existence d’un mémoire de maîtrise d’histoire de Stéphane Boumendil, réalisé en 1992, à Paris II et Paris IV, sous la direction de Pierre Albert, Gilles Feyel et Françoise Mayeur, ainsi qu’une étude d’Olivier Gouranton portant sur la dernière période du journal, pendant la Deuxième guerre : « Comoedia, un journal sous influence », La Revue des revues, n° 24, 1997.]
La journée d’étude proposée par le Groupe de Recherches Interuniversitaires sur les Revues de Théâtre (GRIRT), et qui se tiendra le samedi 21 juin 2014, au Centre de Ressources Jacques Seebacher à l’Université Paris-Diderot (Paris 7), se propose de faire un premier état des lieux, en s’efforçant de privilégier des questionnements qui prennent en compte la spécificité éditoriale de Comœdia, soit un dispositif médiatique d’un genre particulier, conjuguant les impératifs du journal et ceux d’un périodique spécialisé, héritant de traditions journalistiques diverses, bénéficiant des innovations techniques de la presse moderne (photographie), et se donnant pour tâche de suivre au jour le jour la vie théâtrale et culturelle de manière renouvelée.
- L’on pourra ainsi étudier les parcours des différents rédacteurs et collaborateurs, chercher à repérer les stratégies éditoriales de Comœdia en fonction de ses directions successives. Interroger les positionnements esthétiques et idéologiques du quotidien : des positionnements sinon conservateurs, du moins modérés, qui témoignent de la recherche d’une orientation moyenne, destinée à plaire au plus grand nombre.
- L’on pourra se pencher sur l’organisation et la pérennité des rubriques, la place de la photographie et de l’illustration, celle de la publicité, le discours éditorial spécifique, les adresses aux lecteurs, aux abonnés, les différentes stratégies de fidélisation (concours d’amateurs divers…).
- L’on pourra envisager le rapport du journal à l’actualité théâtrale, mais aussi ses ambitions en matière d’histoire du théâtre ; on pourra étudier le traitement de certains courants esthétiques (le théâtre populaire, le Cartel…) ; s’intéresser aux nécrologies, biographies, portraits ; s’interroger sur la « couverture » de la vie des théâtres et des institutions (le boulevard, l’art lyrique, le music-hall, la Comédie-Française, etc.). Voir aussi comment les questions de politiques institutionnelles et économiques du théâtre sont abordées. Ou encore repérer la manière dont le journal rend compte de certaines polémiques, ou même les orchestre…
- L’on pourra essayer d’appréhender les différents « territoires » de Comœdia : Paris, Province, Etranger ; repérer les correspondants ; réfléchir à la manière dont le journal rend compte du théâtre international, des tournées…
- L’on pourra évaluer la place de la critique littéraire ; celle de la critique musicale. Voir quand et comment Comœdia commence à parler de cinéma ; scruter ses rapports avec la radio.
- L’on pourra s’intéresser aux interviews, aux enquêtes, aux reportages, aux feuilletons ; envisager aussi la place de l’information générale et politique.
- L’on pourra enfin envisager les relations de Comœdia avec son surgeon « naturel » Comœdia illustré, née en 1908, et qui suit une trajectoire séparée après la Grande Guerre. On pourra interroger aussi la place du journal dans le contexte plus large de la grande presse et de la presse d’art et de divertissement (Musica, Excelsior…), etc . etc.
Toutes les approches, tous les sujets seront bienvenus, y compris les plus thématiques, à condition qu’ils permettent de questionner de manière pertinente l’objet Comœdia, comme organe de presse et non pas simplement comme « réceptacle » de documents sur la vie théâtrale et culturelle du premier XXe siècle. Les communications à plusieurs voix peuvent également être envisagées compte-tenu de l’ampleur des enquêtes à mener et des dépouillements à effectuer.
Comité scientifique : Marion Chénetier-Alev (Université de Tours) ; Marco Consolini ( Université Paris 3) ; Sophie Lucet (Université Paris-Diderot Paris 7) ; Ariane Martinez (Université de Grenoble) ; Romain Piana (Université Paris 3).
Propositions de communication à adresser le 22 avril 2014 au plus tard.
Contacts : marco consolini marco.consolini@sfr.fr; Sophie Lucet, sophie.lucet@numericable.f; Romain Piana, romain.piana@univ-paris3.fr