Courteline avait, en son temps, inventé un conomètre et se jouait de la bêtise humaine. Ce n’est pas un tube dont l’alcool giclerait au visage d’un pauvre diable qui est mis en scène, mais une crise. Petit rituel entre amis, le dîner de cons anime les soirées de Pierre Brochant, chasseur et amateur invétéré d'âmes mal dégrossies. Ce soir est le grand soir : il a enfin trouvé la perle rare. Mais alors qu’il se délecte à l’idée d’exhiber François Pinon, qu’il pressent obtenir la palme du super con, madame est dans tous ses états et madame s’en va.
Crise conjugale et crise de connerie ne font guère bon ménage et Pierre va rapidement frôler la crise de nerfs. Tout est donc affaire de crise et le spectateur entrant bientôt dans le jeu, fait aussi sa crise. Il rit de bon cœur et avec jubilation de situations "à la con".
Le décor (le traditionnel salon) est sobre et élégant. Les teintes chaudes et la lumière réjouissent l'oeil. On entend peu de portes claquer comme on l'imaginerait du vaudeville. Tout se joue autour du canapé sur lequel s'effrondre ou s'enfonce un Pierre plié en deux - certes majoritairement par son lumbago - puis de plus en plus furieux et agressif face à la valse des bourdes d'un François prompt à bondir et réagir mais tout de même bien lourd.
Philippe Chevallier et Régis Laspalès jouent avec toute la générosité et l'enthousiasme qu'on leur connaît. Impossible donc de leur résister. La mise en scène doit énormément à la présence de Laspalès qui porte la pièce. Il n’était pas forcément évident de rivaliser avec Jacques Villeret (ni même de succéder à Dany Boon), inoubliable dans le personnage du naïf attachant et dont l’art des nuances était porté à sa perfection. D’autres partis pris artistiques ont été choisis fort heureusement. Le style Laspalès – son jeu de visage, sa voix, ses expressions – l’emporte. Certains pourront être agacés par cette personnalité si forte, par cette « nature » qui transperce le rôle ; d’autres verront avec bonheur l’acteur de talent dans un rôle (re)taillé sur mesure. Tout est question d’approche : vient-on voir le film à travers la pièce, la comédie ou les acteurs ?
Les applaudissements réitérés des spectateurs (plusieurs rappels) suggèrent que le public se fait d’abord plaisir en allant voir Chevallier et Laspalès et qu’il existe bel et bien un rapport affectif fort entre la salle et la scène. On est agréablement surpris de voir que les spectateurs participent, comme le public d’antan, en montrant leur approbation et leur joie au cours de la représentation, au cœur même des actes. Les jeux de scène ou certaines répliques sont entrecoupés non seulement d’éclats de rire mais aussi de battements de main. L’action est suspendue quelques instants par la respiration du public. Signe que le courant passe et qu’au-delà de la réception de la mise en scène et de la pièce, les spectateurs souhaitent dialoguer avec les acteurs. En ce sens l’interprétation de Laspalès et Chevallier fait du théâtre un art réellement vivant. D’où d’ailleurs leur succès bien mérité.
Le duo Chevallier-Laspalès marche très bien, rôdé par une complicité évidente sur scène qui se fait néanmoins parfois aux dépens des autres acteurs. Chevallier et Laspalès forment un binôme très synchrone tant par l’écoute que par la manière de dire et de jouer, qui tranche avec la diction de Jessica Borio par exemple qui, du coup, peut paraître jouer de manière « non naturelle ». Mais peut-être est-ce un choix de la part du metteur en scène, afin que madame soit perçue sophistiquée ou upper class hyper chic ?
En définitive les acteurs tirent leur épingle du jeu (en particulier les rires et fous-rires, toujours difficiles à jouer). On repart du théâtre en regrettant presque qu’il faille un dénouement à la pièce, voire une réplique finale. On préférerait que la réconciliation entre Pierre et madame n’ait jamais lieu afin que le Diner de cons se poursuive indéfiniment.
Compte rendu par Sabine Chaouche
Crise conjugale et crise de connerie ne font guère bon ménage et Pierre va rapidement frôler la crise de nerfs. Tout est donc affaire de crise et le spectateur entrant bientôt dans le jeu, fait aussi sa crise. Il rit de bon cœur et avec jubilation de situations "à la con".
Le décor (le traditionnel salon) est sobre et élégant. Les teintes chaudes et la lumière réjouissent l'oeil. On entend peu de portes claquer comme on l'imaginerait du vaudeville. Tout se joue autour du canapé sur lequel s'effrondre ou s'enfonce un Pierre plié en deux - certes majoritairement par son lumbago - puis de plus en plus furieux et agressif face à la valse des bourdes d'un François prompt à bondir et réagir mais tout de même bien lourd.
Philippe Chevallier et Régis Laspalès jouent avec toute la générosité et l'enthousiasme qu'on leur connaît. Impossible donc de leur résister. La mise en scène doit énormément à la présence de Laspalès qui porte la pièce. Il n’était pas forcément évident de rivaliser avec Jacques Villeret (ni même de succéder à Dany Boon), inoubliable dans le personnage du naïf attachant et dont l’art des nuances était porté à sa perfection. D’autres partis pris artistiques ont été choisis fort heureusement. Le style Laspalès – son jeu de visage, sa voix, ses expressions – l’emporte. Certains pourront être agacés par cette personnalité si forte, par cette « nature » qui transperce le rôle ; d’autres verront avec bonheur l’acteur de talent dans un rôle (re)taillé sur mesure. Tout est question d’approche : vient-on voir le film à travers la pièce, la comédie ou les acteurs ?
Les applaudissements réitérés des spectateurs (plusieurs rappels) suggèrent que le public se fait d’abord plaisir en allant voir Chevallier et Laspalès et qu’il existe bel et bien un rapport affectif fort entre la salle et la scène. On est agréablement surpris de voir que les spectateurs participent, comme le public d’antan, en montrant leur approbation et leur joie au cours de la représentation, au cœur même des actes. Les jeux de scène ou certaines répliques sont entrecoupés non seulement d’éclats de rire mais aussi de battements de main. L’action est suspendue quelques instants par la respiration du public. Signe que le courant passe et qu’au-delà de la réception de la mise en scène et de la pièce, les spectateurs souhaitent dialoguer avec les acteurs. En ce sens l’interprétation de Laspalès et Chevallier fait du théâtre un art réellement vivant. D’où d’ailleurs leur succès bien mérité.
Le duo Chevallier-Laspalès marche très bien, rôdé par une complicité évidente sur scène qui se fait néanmoins parfois aux dépens des autres acteurs. Chevallier et Laspalès forment un binôme très synchrone tant par l’écoute que par la manière de dire et de jouer, qui tranche avec la diction de Jessica Borio par exemple qui, du coup, peut paraître jouer de manière « non naturelle ». Mais peut-être est-ce un choix de la part du metteur en scène, afin que madame soit perçue sophistiquée ou upper class hyper chic ?
En définitive les acteurs tirent leur épingle du jeu (en particulier les rires et fous-rires, toujours difficiles à jouer). On repart du théâtre en regrettant presque qu’il faille un dénouement à la pièce, voire une réplique finale. On préférerait que la réconciliation entre Pierre et madame n’ait jamais lieu afin que le Diner de cons se poursuive indéfiniment.
Compte rendu par Sabine Chaouche
Présentation du Théâtre des Variétés
Mise en scène: Jean-Luc MOREAU
Un spectacle: de Francis VEBER
Acteurs :
Stéphane BIERRY
Jessica BORIO
Philippe CHEVALLIER
Bernard FRUCTUS
Olivier GRANIER
Régis LASPALES
Irina NINOVA
Décors: Charlie MANGEL
Lumières: Fabrice KEBOUR
Costumes Gilles NEVEU
Le pitch du spectacle
Si Pierre (Philippe Chevallier) vous invite un soir à dîner, méfiez-vous.
Pierre a une spécialité : Le Dîner de cons.
Un dîner qui a lieu une fois par semaine et dont le principe est tout simple:
Chaque invité doit amener un con.
Celui qui a amené le plus spectaculaire est déclaré vainqueur.
Ce soir Pierre est ravi.
Il a mis la main sur un champion du monde.
François (Régis Laspalès).
Pierre s’apprête à passer un grand moment. Il ne se doute pas de ce qui l’attend.
Il va vite découvrir qu’avec François les soirées sont toujours imprévisibles.
Du Mardi au Vendredi à 20h30 - le Samedi à 17h30 et 21h00 - le Dimanche à 16h30.
Durée du spectacle: 2h25 mn
Jusqu'au 4 janvier (prolongations)
http://www.theatre-des-varietes.fr/content/le-diner-de-cons.html
Un spectacle: de Francis VEBER
Acteurs :
Stéphane BIERRY
Jessica BORIO
Philippe CHEVALLIER
Bernard FRUCTUS
Olivier GRANIER
Régis LASPALES
Irina NINOVA
Décors: Charlie MANGEL
Lumières: Fabrice KEBOUR
Costumes Gilles NEVEU
Le pitch du spectacle
Si Pierre (Philippe Chevallier) vous invite un soir à dîner, méfiez-vous.
Pierre a une spécialité : Le Dîner de cons.
Un dîner qui a lieu une fois par semaine et dont le principe est tout simple:
Chaque invité doit amener un con.
Celui qui a amené le plus spectaculaire est déclaré vainqueur.
Ce soir Pierre est ravi.
Il a mis la main sur un champion du monde.
François (Régis Laspalès).
Pierre s’apprête à passer un grand moment. Il ne se doute pas de ce qui l’attend.
Il va vite découvrir qu’avec François les soirées sont toujours imprévisibles.
Du Mardi au Vendredi à 20h30 - le Samedi à 17h30 et 21h00 - le Dimanche à 16h30.
Durée du spectacle: 2h25 mn
Jusqu'au 4 janvier (prolongations)
http://www.theatre-des-varietes.fr/content/le-diner-de-cons.html