Le Siège de Corinthe, 1826, Auguste Caron d’après Cicéri © BnF Bibliothèque – musée de l’Opéra de Paris
‘Soulevant le rideau de scène, vous allez découvrir un monde qui d’habitude vous est caché, celui des coulisses’ peut-on lire sur la brochure de l’exposition L’Envers du décor qui se tient actuellement au Centre National du Costume de Scène de Moulins. Quoi de plus excitant pour les amateurs de scénographie ou les simples néophytes désirant en savoir un peu plus sur les arcanes de la magie théâtrale ? Qui n’a en effet rêvé d’aller rôder dans les coulisses d’un théâtre afin d’y pénétrer les petits et grands secrets de la mise en scène ?
Trappe ascendante en étoile dite trappe anglaise © Illustration Georges Moynet, dans l’ouvrage Trucs et décors
Cette nouvelle exposition constituée des fonds de la Comédie-Française et de l’Opéra de Paris, très pédagogique, est, elle-même, merveilleusement mise en scène par les scénographes Alain Batifoulier et Simon de Tovar. Huit salles ont été aménagées pour plonger le spectateur dans cette folie du spectaculaire qui marqua tout le XIXe siècle. Ainsi peut-on rester des heures à admirer les vitrines où sont déployés des trésors d’imagination pour donner à voir la machinerie théâtrale et où sont expliqués de manière très didactique les termes techniques : rideaux de scène, éléments de la cage de scène, différentes trappes, châssis, praticables, effets spéciaux comme les glaces dans tain et inventions diverses. Des écrans y sont installés, et permettent de voir des animations virtuelles : levée du rideau de scène ‘à l’allemande’, ‘à la grecque’, ‘à l’italienne’ ou ‘à la française’ par exemple ; homme plongeant dans un piano etc.
Des maquettes fixes ou animées restituent les décors comme par exemple celle des 1er et 2e tableaux de l’acte III du Siège de Corinthe (opéra en trois actes de Balocchi et Soumet, musique de Rossini, 1826) mettant en scène un suicide collectif ; du Cloître (2e tableau de l’acte III de Robert le Diable, opéra de Scribe et Delavigne, musique de Meyerbeer, 1831) historicisante, ainsi que celle de La Chambre de Kitty Bell (décor des acte I, II, et III de Chatterton, drame d’Alfred de Vigny créé en 1835 à la Comédie-Française), tout en bois et représentant l’arrière d’une boutique. Le décor devint célèbre autant pour son escalier tournant à rampe de bois, que par l'intrépidité d'une Marie Dorval qui n'hésitait pas à se laisser glisser dessus lors de son entrée en scène. On peut y voir aussi, la restitution de La Forêt de l’acte II de la Sylphide, ballet-pantomime d’Adolphe Nourrit, musique de Schneitzhoeffer, chorégraphie de Taglioni, 1832. De nombreux dessins préparatoires illustrent aussi d’autres décors d’inspiration gothique notamment.
Des maquettes fixes ou animées restituent les décors comme par exemple celle des 1er et 2e tableaux de l’acte III du Siège de Corinthe (opéra en trois actes de Balocchi et Soumet, musique de Rossini, 1826) mettant en scène un suicide collectif ; du Cloître (2e tableau de l’acte III de Robert le Diable, opéra de Scribe et Delavigne, musique de Meyerbeer, 1831) historicisante, ainsi que celle de La Chambre de Kitty Bell (décor des acte I, II, et III de Chatterton, drame d’Alfred de Vigny créé en 1835 à la Comédie-Française), tout en bois et représentant l’arrière d’une boutique. Le décor devint célèbre autant pour son escalier tournant à rampe de bois, que par l'intrépidité d'une Marie Dorval qui n'hésitait pas à se laisser glisser dessus lors de son entrée en scène. On peut y voir aussi, la restitution de La Forêt de l’acte II de la Sylphide, ballet-pantomime d’Adolphe Nourrit, musique de Schneitzhoeffer, chorégraphie de Taglioni, 1832. De nombreux dessins préparatoires illustrent aussi d’autres décors d’inspiration gothique notamment.
Le cloître, Robert le Diable, opéra de Scribe, G. Delavigne et Meyerbeer, 1831, lithographie en couleurs d’après le décor de l’atelier de Cicéri © BnF Bibliothèque – musée de l’Opéra de Paris
Coupe du piano © Illustration Georges Moynet, dans l’ouvrage Trucs et décors
Mais ce n’est pas tout. Les clous du spectacle sont décortiqués et le spectateur sera surpris de constater qu’une buvette’ pouvait, en une fraction de seconde, se métamorphoser sur scène en un urinoir ! ou qu’un arbre cachait un monstre infernal et terrifiant ! Bien évidemment ces sortes de tours de magie nécessitaient une parfaite maîtrise technique. L’exposition célèbre donc autant le théâtre que les sciences.
Enfin, c’est avec jubilation que l’on passe à la partie ‘pratique’ de l’exposition grâce à laquelle on retrouve son âme d’enfant : les dessous de scène ont été reconstitués. On peut s’amuser à faire coulisser un châssis, à se glisser dans le trou du souffleur, et même à se servir des machines à faire le tonnerre, le vent, ou la pluie.
On repart le cœur, les yeux et la tête en fête. L’exposition (dont le commissaire est Catherine Join-Diéterle) est vraiment remarquable.
Compte rendu par Sabine Chaouche.
Enfin, c’est avec jubilation que l’on passe à la partie ‘pratique’ de l’exposition grâce à laquelle on retrouve son âme d’enfant : les dessous de scène ont été reconstitués. On peut s’amuser à faire coulisser un châssis, à se glisser dans le trou du souffleur, et même à se servir des machines à faire le tonnerre, le vent, ou la pluie.
On repart le cœur, les yeux et la tête en fête. L’exposition (dont le commissaire est Catherine Join-Diéterle) est vraiment remarquable.
Compte rendu par Sabine Chaouche.
Ouvert tous les jours de 10h à 18h.
Centre National du Costume de Scène
Quartier Villars
Route de Montilly
03300 MOULINS
tél.: (0033) (0)4 70 20 76 20
Visite virtuelle de l'exposition (bas de la page) : http://www.cncs.fr/expositions/a-venir/l%27envers-du-decor/35
Centre National du Costume de Scène
Quartier Villars
Route de Montilly
03300 MOULINS
tél.: (0033) (0)4 70 20 76 20
Visite virtuelle de l'exposition (bas de la page) : http://www.cncs.fr/expositions/a-venir/l%27envers-du-decor/35
Vue de ville, Marion de Lorme de Victor Hugo, remise de 1873. Décor de Rubé et Chaperon © Comédie Française
Catalogue
L'ENVERS DU DECOR à la Comédie-Française et à l'Opéra de Paris au XIXème siècle.
« L’Envers du décor »
Sous la direction de Catherine Join-Diéterle. Avec les contributions de Mathias Auclair, Alain Batifoulier, Pauline Girard, Noëlle Guibert, Martine Kahane, Gilles Modolo, Delphine Pinasa, Jacqueline Razgonnikoff et Olivia Voisin.
Beau livre (catalogue), 192 pages, très richement illustré, relié sur carton.
Format : 24 cm X 22 cm
Prix : 29 euros TTC + frais de port
Commande par téléphone au 04 70 20 76 20
Informations, renseignements :
boutique@cncs.fr
Mise en vente : 28 janvier 2012 à la librairie-boutique du CNCS, 23 février 2012 dans les autres librairies.
Co-édition Gourcuff Gradenigo / CNCS
ISBN : 978-2-35340-123-9
« L’Envers du décor »
Sous la direction de Catherine Join-Diéterle. Avec les contributions de Mathias Auclair, Alain Batifoulier, Pauline Girard, Noëlle Guibert, Martine Kahane, Gilles Modolo, Delphine Pinasa, Jacqueline Razgonnikoff et Olivia Voisin.
Beau livre (catalogue), 192 pages, très richement illustré, relié sur carton.
Format : 24 cm X 22 cm
Prix : 29 euros TTC + frais de port
Commande par téléphone au 04 70 20 76 20
Informations, renseignements :
boutique@cncs.fr
Mise en vente : 28 janvier 2012 à la librairie-boutique du CNCS, 23 février 2012 dans les autres librairies.
Co-édition Gourcuff Gradenigo / CNCS
ISBN : 978-2-35340-123-9