Renseignements auprès de France Marchal-Ninosque
Le sujet de recherche, L’opéra baroque français devant l’histoire des idées, est authentiquement pluridisciplinaire, puisqu’il croise les propositions critiques de la littérature et de la musicologie, toutes deux éprouvées à l’étude de l’histoire des idées. Un tel sujet a pour objectif de mesurer la part d’idéologie qui a pu passer dans le genre le moins fait pour l’accueillir, l’opéra, sensé ne servir qu’un théâtre de l’enchantement dont le lieu d’épanouissement serait la scène de l’Académie royale de musique (l’Opéra de Paris), fief et foyer de l’Ancien Régime et du mécénat royal. Pourtant, les principales figures des Lumières, on le dit trop peu (Fontenelle, Voltaire, Rousseau, Marmontel, Beaumarchais), ont proposé des livrets aux compositeurs qui ont animé la vie musicale française de la fin du XVIIe siècle à la fin de l’Ancien Régime.
Aucune étude globale n’a encore pris en charge le débat d’idées que l’Opéra (l’Institution) et l’opéra (le genre dramatique) surent ouvrir, eux qui ne furent pas seulement le lieu d’expression de l’enchantement, mais bien un réservoir d’audaces, scéniques et, parfois, idéologiques : dans la tragédie chantée comme dans la tragédie parlée, sur la scène de l’Académie royale de musique comme sur celle de la Comédie française, les genres dramatiques ont été la chambre de résonnance des idées portées par la Modernité, imposant lentement une nouvelle conception de la Nature et de l’Homme. Trop peu d’études à ce jour ont encore porté l’éclairage sur le rôle des genres opératiques dans l’émergence d’une nouvelle conception de l’Homme et de son rôle dans l’Histoire (notons celles de C. Kintzler, de B. Didier, de F. Marchal). Pourtant, les opéras du XVIIIe siècle et les préfaces qui les accompagnent se font l’écho des mouvements d’idées qui ont marqué le siècle : Zoroastre de Cahusac, musique de Rameau, en 1749, prend en charge un message idéologique attaché à la franc-maçonnerie ; Péronne sauvée de Billardon de Sauvigny, musique de Dezède, en 1783, réagit aux conflits qui ont opposé les Anglais et les Français dans la seconde moitié du siècle ; Louis IX en Égypte de Andrieux/Guillard, musique de Lemoyne, en 1791, appelle de ses vœux le service que le souverain doit à son peuple. Il n’est pas jusqu’à la dramaturgie qui, en ayant développé les effets spectaculaires et en ayant imposé les fins heureuses, a aidé à faire triompher le grand pari sur l’humain, sans doute la principale conquête de la Modernité, reléguant à un autre âge dramatique la transcendance tragique qui écrasait l’homme depuis trop longtemps.
Nous attendons d’un tel sujet qu’il permette d’appréhender de manière totalement renouvelée l’opéra baroque français, qui ne fut pas seulement un genre propre à la fantaisie, peuplé de divinités bienveillantes et gracieuses, mais sut produire un authentique discours sur l’Histoire et sur l’Homme. Les bornes du corpus sont directement ajustées aux problématiques institutionnelles qu’étudie le Dictionnaire de l’Opéra de Paris sous l’Ancien Régime, ouvrage co-dirigé par les deux promotrices de ce sujet de thèse : elles correspondent à l’existence de l’Académie royale de musique, de sa création par la volonté de Louis XIV en 1669 jusqu’à son changement de statut en 1791, lorsque l’adoption de la Constitution française met fin à la société des privilèges. Le sujet imposera de s’intéresser à la réception des opéras du corpus dans la presse d’Ancien Régime. Relier ces opéras aux querelles musicales, esthétiques et politiques (querelle des ramistes et lullistes, querelle des Bouffons, querelle des piccinnistes et des gluckistes, réforme de l’opéra) qui ont secoué la France du XVIIIe siècle et montrer le rôle de ces débats d’idées dans l’évolution de la mentalité française, sera aussi un des objectifs de la recherche.
Les deux directrices présentent des publications dans les domaines de l’histoire des idées, de la poétique dramatique classique et de la musicologie et une solide expérience d’encadrement des thèses. Leurs compétences complémentaires dans les 9e et 18e sections CNU permettront d’encadrer au mieux cette thèse intéressée à des corpus à la fois littéraires et musicologiques.
France MARCHAL-NINOSQUE, Professeur des Universités première classe à l’UFC
44 ans, Agrégée, Normalienne, Pr.1 des Universités à l’U. de Franche-Comté, Docteur et Habilitée à diriger des recherches en littérature française à l’U. de Paris-IV, lauréate du 1er prix de la Chancellerie des Universités de Paris pour sa thèse sur La Culture de Diderot (1999). Actuellement co-directrice de l’équipe « Centre Jacques-Petit », membre du Conseil de laboratoire d’ELLIADD (EA4661) et membre du Conseil de laboratoire de la MSHE Ledoux (USR3124), responsable d’un axe de recherche (l’opéra français) dans le Pôle 4 de la MSHE, directrice scientifique des archives Claude Louis-Combet, 22000 ff dans l’EA4661. Elle a acquis une solide expérience dans la gestion des programmes scientifiques et peut faire état de 11 ouvrages publiés à ce jour. Historienne des idées et spécialiste du théâtre classique, F. Marchal a pris l’habitude de croiser dans ses recherches différents champs du savoir (histoire des idées, histoire littéraire, poétique dramatique, mythocritique), ce qui lui permet d’appréhender dans sa globalité l’œuvre opératique.
- Dictionnaire de l’Opéra de Paris sous l’Ancien Régime. (1669-1791). Co-direction avec S. Bouissou, P. Denécheau. Paris, Garnier classiques, 2016.
- Antoine-Marin Lemierre, Théâtre, édition commentée et annotée par F. Marchal-Ninosque, Champion, 2006, 376 p.
- Images du sacrifice, (1670-1840). Paris, Champion, 2005, 432 p.
France Marchal-Ninosque a une expérience de l’encadrement des thèses. 8 dirigées à ce jour, dont 3 soutenues, avec 3 obtentions de contrats doctoraux. Deux de ses doctorants ont pu poursuivre leur carrière dans le supérieur en tant qu’ATER de 2011 à 2013. Quatre doctorants et docteurs publient régulièrement.
Sylvie BOUISSOU, Directrice de recherche première classe CNRS affectée à l’IRPMF
57 ans, Agrégée, docteur en musicologie (Paris-IV), habilitée à diriger des recherches (Paris I) et ancienne pensionnaire de l’Académie de France à Rome. Son cursus est complété par un enseignement spécialisé au Conservatoire National Supérieur de musique de Paris où elle obtient trois premiers prix en analyse, histoire et musicologie. En octobre 2004, elle est nommée Chevalier dans l’ordre des Palmes académiques.
En 1993, en partenariat avec la Fondation Salabert et le Ministère de la Culture, elle crée Musica Gallica. En 1996, elle fonde l’IRPMF, unité mixte de recherche qui associe le CNRS, la BnF et le Ministère de la Culture et par convention l’Université François Rabelais de Tours. En 1999, elle ouvre la collection « Sciences de la musique » aux CNRS Éditions. Ses recherches gravitent autour de trois thèmes principaux : Rameau, l’opéra sous l’Ancien régime et la musique baroque en Europe. En 1991, elle lance les Opera omnia de Rameau dont elle est rédactrice en chef.
- Dictionnaire de l’Opéra de Paris sous l’Ancien Régime. (1669-1791). Co-direction avec F. Marchal et P. Denécheau. Paris, Garnier classiques, 2016.
-Rameau. Paris, Fayard, 2013.
-Rameau. Colloque international co-organisé en mars 2013 avec G. Sadler et S. Serre en partenariat avec la BnF, la Fondation Royaumont, l’Opéra-comique et l’Université de Berkeley (Californie).
– Jean-Philippe Rameau, Catalogue thématique des œuvres musicales, t. 3, Musique dramatiques 1re partie, avec D. Herlin et P. Denécheau. Paris, CNRS Éditions et BnF, 2012, 750 p.
– Crimes, cataclysmes et maléfices dans l’opéra baroque en France, 2011, 308 p.
– Vocabulaire de la musique baroque, 2e édition revue et augmentée, Paris, Minerve, 2008, 252 p.
S. Bouissou a une expérience de l’encadrement des thèses : 3 dirigées à ce jour dont 1 soutenue. Un docteur publie régulièrement.
Aucune étude globale n’a encore pris en charge le débat d’idées que l’Opéra (l’Institution) et l’opéra (le genre dramatique) surent ouvrir, eux qui ne furent pas seulement le lieu d’expression de l’enchantement, mais bien un réservoir d’audaces, scéniques et, parfois, idéologiques : dans la tragédie chantée comme dans la tragédie parlée, sur la scène de l’Académie royale de musique comme sur celle de la Comédie française, les genres dramatiques ont été la chambre de résonnance des idées portées par la Modernité, imposant lentement une nouvelle conception de la Nature et de l’Homme. Trop peu d’études à ce jour ont encore porté l’éclairage sur le rôle des genres opératiques dans l’émergence d’une nouvelle conception de l’Homme et de son rôle dans l’Histoire (notons celles de C. Kintzler, de B. Didier, de F. Marchal). Pourtant, les opéras du XVIIIe siècle et les préfaces qui les accompagnent se font l’écho des mouvements d’idées qui ont marqué le siècle : Zoroastre de Cahusac, musique de Rameau, en 1749, prend en charge un message idéologique attaché à la franc-maçonnerie ; Péronne sauvée de Billardon de Sauvigny, musique de Dezède, en 1783, réagit aux conflits qui ont opposé les Anglais et les Français dans la seconde moitié du siècle ; Louis IX en Égypte de Andrieux/Guillard, musique de Lemoyne, en 1791, appelle de ses vœux le service que le souverain doit à son peuple. Il n’est pas jusqu’à la dramaturgie qui, en ayant développé les effets spectaculaires et en ayant imposé les fins heureuses, a aidé à faire triompher le grand pari sur l’humain, sans doute la principale conquête de la Modernité, reléguant à un autre âge dramatique la transcendance tragique qui écrasait l’homme depuis trop longtemps.
Nous attendons d’un tel sujet qu’il permette d’appréhender de manière totalement renouvelée l’opéra baroque français, qui ne fut pas seulement un genre propre à la fantaisie, peuplé de divinités bienveillantes et gracieuses, mais sut produire un authentique discours sur l’Histoire et sur l’Homme. Les bornes du corpus sont directement ajustées aux problématiques institutionnelles qu’étudie le Dictionnaire de l’Opéra de Paris sous l’Ancien Régime, ouvrage co-dirigé par les deux promotrices de ce sujet de thèse : elles correspondent à l’existence de l’Académie royale de musique, de sa création par la volonté de Louis XIV en 1669 jusqu’à son changement de statut en 1791, lorsque l’adoption de la Constitution française met fin à la société des privilèges. Le sujet imposera de s’intéresser à la réception des opéras du corpus dans la presse d’Ancien Régime. Relier ces opéras aux querelles musicales, esthétiques et politiques (querelle des ramistes et lullistes, querelle des Bouffons, querelle des piccinnistes et des gluckistes, réforme de l’opéra) qui ont secoué la France du XVIIIe siècle et montrer le rôle de ces débats d’idées dans l’évolution de la mentalité française, sera aussi un des objectifs de la recherche.
Les deux directrices présentent des publications dans les domaines de l’histoire des idées, de la poétique dramatique classique et de la musicologie et une solide expérience d’encadrement des thèses. Leurs compétences complémentaires dans les 9e et 18e sections CNU permettront d’encadrer au mieux cette thèse intéressée à des corpus à la fois littéraires et musicologiques.
France MARCHAL-NINOSQUE, Professeur des Universités première classe à l’UFC
44 ans, Agrégée, Normalienne, Pr.1 des Universités à l’U. de Franche-Comté, Docteur et Habilitée à diriger des recherches en littérature française à l’U. de Paris-IV, lauréate du 1er prix de la Chancellerie des Universités de Paris pour sa thèse sur La Culture de Diderot (1999). Actuellement co-directrice de l’équipe « Centre Jacques-Petit », membre du Conseil de laboratoire d’ELLIADD (EA4661) et membre du Conseil de laboratoire de la MSHE Ledoux (USR3124), responsable d’un axe de recherche (l’opéra français) dans le Pôle 4 de la MSHE, directrice scientifique des archives Claude Louis-Combet, 22000 ff dans l’EA4661. Elle a acquis une solide expérience dans la gestion des programmes scientifiques et peut faire état de 11 ouvrages publiés à ce jour. Historienne des idées et spécialiste du théâtre classique, F. Marchal a pris l’habitude de croiser dans ses recherches différents champs du savoir (histoire des idées, histoire littéraire, poétique dramatique, mythocritique), ce qui lui permet d’appréhender dans sa globalité l’œuvre opératique.
- Dictionnaire de l’Opéra de Paris sous l’Ancien Régime. (1669-1791). Co-direction avec S. Bouissou, P. Denécheau. Paris, Garnier classiques, 2016.
- Antoine-Marin Lemierre, Théâtre, édition commentée et annotée par F. Marchal-Ninosque, Champion, 2006, 376 p.
- Images du sacrifice, (1670-1840). Paris, Champion, 2005, 432 p.
France Marchal-Ninosque a une expérience de l’encadrement des thèses. 8 dirigées à ce jour, dont 3 soutenues, avec 3 obtentions de contrats doctoraux. Deux de ses doctorants ont pu poursuivre leur carrière dans le supérieur en tant qu’ATER de 2011 à 2013. Quatre doctorants et docteurs publient régulièrement.
Sylvie BOUISSOU, Directrice de recherche première classe CNRS affectée à l’IRPMF
57 ans, Agrégée, docteur en musicologie (Paris-IV), habilitée à diriger des recherches (Paris I) et ancienne pensionnaire de l’Académie de France à Rome. Son cursus est complété par un enseignement spécialisé au Conservatoire National Supérieur de musique de Paris où elle obtient trois premiers prix en analyse, histoire et musicologie. En octobre 2004, elle est nommée Chevalier dans l’ordre des Palmes académiques.
En 1993, en partenariat avec la Fondation Salabert et le Ministère de la Culture, elle crée Musica Gallica. En 1996, elle fonde l’IRPMF, unité mixte de recherche qui associe le CNRS, la BnF et le Ministère de la Culture et par convention l’Université François Rabelais de Tours. En 1999, elle ouvre la collection « Sciences de la musique » aux CNRS Éditions. Ses recherches gravitent autour de trois thèmes principaux : Rameau, l’opéra sous l’Ancien régime et la musique baroque en Europe. En 1991, elle lance les Opera omnia de Rameau dont elle est rédactrice en chef.
- Dictionnaire de l’Opéra de Paris sous l’Ancien Régime. (1669-1791). Co-direction avec F. Marchal et P. Denécheau. Paris, Garnier classiques, 2016.
-Rameau. Paris, Fayard, 2013.
-Rameau. Colloque international co-organisé en mars 2013 avec G. Sadler et S. Serre en partenariat avec la BnF, la Fondation Royaumont, l’Opéra-comique et l’Université de Berkeley (Californie).
– Jean-Philippe Rameau, Catalogue thématique des œuvres musicales, t. 3, Musique dramatiques 1re partie, avec D. Herlin et P. Denécheau. Paris, CNRS Éditions et BnF, 2012, 750 p.
– Crimes, cataclysmes et maléfices dans l’opéra baroque en France, 2011, 308 p.
– Vocabulaire de la musique baroque, 2e édition revue et augmentée, Paris, Minerve, 2008, 252 p.
S. Bouissou a une expérience de l’encadrement des thèses : 3 dirigées à ce jour dont 1 soutenue. Un docteur publie régulièrement.