Alors voilà, je me dirige, ou plutôt je fonce, aïe ma cheville ! mais quelle idée aussi de cavaler dans les rues glissantes en talons aiguilles !, enfin si je suis bien obligée vu que je vais direct au temple de la beauté : Fullbright international en grosses lettres. Jamais je n’aurais idée d’aller là-haut pas sapée comme il faut. Faut se fringuer adéquat. Tenue parfaite sinon tout le monde vous regarde de la tête aux pieds comme si vous étiez une macro tache à dégager. L’image de soi ça compte dans l'upper east-side. A vrai dire, ça compte plus que tout…….. je traverse quand même, le mec klaxonne. Tant pis ! Ok, ça va, ça va… la sape c’est là l’essentiel de la vie, sinon les conversations seraient plates, vides insipides. Allez les deux gros activez ! Bon je double et accélère. La beauté est une chose qui se voit de l’extérieur chez les gens riches. La confiance se décline avec des fringues et breloques à 50000 dollars une moue semi ennuyée. Beaucoup plus glamour l’air blazé. La porte. Enfin. Geste brusque j’entre en coup de vent. Les pétasses aiment se faire remarquer. Pour exister. « Oui je viens me faire coiffer, avec Jonathan bien entendu. » Je balance ma phrase d’un ton désinvolte, du style je suis une habituée alors faites pas chier, dépêchez-vous de prendre mon manteau et enfilez-moi cette merde de blouse noire que je monte à l’étage pendre ma place, je n’ai pas que ça à foutre de ma journée. « Jonathan ». Je répète en détachant bien les syllabes les unes des autres et prenant un air altier. La prochaine fois achète-toi des cotons-tiges tu piges ? Je la fixe de mon regard le plus mauvais et prend la chose super au sérieux. Visage contracté, yeux plissés prête à mordre. Il faut bien se la jouer quand on a mis le pied chez Fullbright Beauty. Je prends une grande inspiration et répète pour la troisième fois : « Jonathan le grand brun aux lunettes fashion ». Ouech, c’est mon coiffeur perso, je connais la maison…. préparer un tas de monnaie pour les pourboires. Pour après. Ca fait plus chic. Elle tilte. Ouf son cerveau s’est connecté à mon réseau. Les escaliers je les monte smart. Faire claquer ses talons ça m’amuse alors les marches je les martèle avec application. L’autre en bas tend le cou. Je hausse les épaules. Je l’ignore je m’en fous d’elle et de ce qu’elle pense. Démarche chaloupée, entrée triomphale. Et si elles tournaient toutes la tête en même temps ? Bonjour ? Ah merci c’est gentil...... j’aime trop Gucci… elles sont trop belles mes bottes. Oui c’est ça, un raccord capillaire entre deux séances pro. Vous croyez ? Attendez… Je glousse de plaisir, d’un stupide rire suraigu, en décrochant. En grande discussion. juste une minute s'il vous plaît !... Ouais, trop swag ! conversation trop excitante. Une de celles que tout le monde voudrait partager gratis. Ce que ma meilleure amie me raconte, c’est de la balle. Je traîne les syllabes entrecoupées de petits ris brefs, hystériques, mines extatiques, quelques hum, ouech allongés indéfiniment, les sourcils haussés. Je n’en reviens pas de tout ce qu’elle me raconte dans mon imagination. Et j’ai un fou-rire. Que puis-je y faire ? Je m’éclate. Je ponctue mes fins de phrase d’un petit OK, bien sûr chérie, Bye ouais je t’embrasse moi aussi ciao ciao ! Tour d’horizon, ah !, bonjour !, sourire enjôleur. Comme d’hab’. Toi tu peux continuer à me fixer avec tes yeux tartinés de produits Chanel j’en ai rien à foutre de ta gueule. Avec ou sans fringues de luxe… et si tu veux tout savoir je t’emmerde grave, mais alors grave, à un point que tu ne t’imagines même pas. Et l’autre à côté c’est pareil. Si tu crois que ça ne se voit pas que tu t’es fait raboter le nez, gonfler les lèvres à la Donald Duck et fait mettre des balles de ping pong sous les pommettes... Tu peux essayer de les cacher tes rides, tes quinze tonnes de fond de teint ça ne suffit même tu vois parce qu’on les remarque quand même. Tu ressembles à rien, t’es moche gravissime je me demande comment ton mari peut supporter.... Enfin peut-être que tu lui fais… Je détourne les yeux. Sa peau tire tellement on dirait qu’elle va craquer c’est à peine si elle peut parler. Je me retiens je crois que c’est moi qui vais éclater tellement j'ai envie de me bidonner. Oui ? Pardon ? C’est cela des mèches. Vous avez tout à fait saisi. Doré ? Vous croyez ? Je ne sais pas… Je fais la moue. Vous êtes sûr ? Je fais la chiante mais je sais exactement ce que je veux. Oui noisette c’est plus fashion. Alors ce sera noisette. Trop secs ? Un masque ? Pourquoi pas. A tout à l’heure... Jonathan je le kiffe. Il aime bien frotter ses longues jambes contre les miennes quand il me coiffe.
Canular n°18 - 2 - Pièces de Charles-Simon FavartNiveau moyenRetrouvez les véritables titres des pièces de Favart. Attention aux pièges tendus par notre farceur de service !
Les Deux Tunnels
La Poire de Bezons Le Cale-bourgeois La Chercheuse de cris La Fête des Saints Clous Le Prix de sa terre L'Hippo. est par ici Le Toc de village Noix de cajou Les Mamours à la noix Cimetière assiégé Menhir et Beurette Les Dindes dansantes Crouton et Rosette Les Amours de Baston et Bas-se-tiennent La Serre vante mes tresses Minette à la tour Les Trois Soutanes ou Soliman fécond Aneth et Lupin L'Onglet à bords doux La Fée Prunelle ou Ce qui plaît aux cames La Rombière de Salency Le Bel Larsen Réponses ci-dessous. Answers below. ![]()
1734 : Les Deux Jumelles
1735 : La Foire de Bezons 1738 : Le Bal bourgeois 1741 : La Chercheuse d'esprit 1741 : La Fête de Saint-Cloud 1742 : Le Prix de Cythère 1742 : Hippolyte et Aricie 1743 : Le Coq de village 1744 : Acajou 1747 : Les Amours grivois 1748 : Cythère assiégée 1750 : Zéphire et Fleurette 1751 : Les Indes dansantes 1753 : Raton et Rosette 1753 : Les Amours de Bastien et Bastienne 1755 : La Servante maîtresse 1755 : Ninette à la cour 1761 : Les Trois Sultanes ou Soliman Second 1762 : Annette et Lubin 1763 : L'Anglais à Bordeaux 1765 : La Fée Urgèle ou Ce qui plaît aux dames 1769 : La Rosière de Salency 1773 : La Belle Arsène Sabine Chaouche
03/31/2017
Publication: "Creation and Economy of Stage Costumes. 16th-19th century" ed by Sabine ChaouchePublication type: Journal
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Thursday, February 5th 2015
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Monologues intérieurs - Downtown 3Sabine Chaouche
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