Dans quelle mesure les tableaux des xviie et xviiie siècles peuvent-ils être considérés comme des documents susceptibles d’aider à la connaissance, voire à la restitution des pratiques scéniques en usage à la même époque ? Dans les gestes des personnages, dans leurs postures, dans les dispositions spatiales, les habillements, ainsi que les décors, quelle est la part qui reflète effectivement ces pratiques ? Dans quelle mesure, en somme, la connaissance des pratiques théâtrales de l’époque permet-elle de mieux comprendre les tableaux eux-mêmes et l’inspiration de leurs auteurs ? À l’inverse, quel rôle revient à la peinture, à ses conventions ou à ses libertés, par exemple dans le traitement de la couleur locale ou celui de l’espace et du temps, dans la physionomie des tableaux, mais aussi dans les inventions scénographiques d’hier et d’aujourd’hui ?
Ces vastes questions seront abordées à partir d’un corpus volontairement limité à la peinture héroïque de la première moitié du xviiie siècle, plus précisément aux tableaux présentés dans l’exposition Le Théâtre des Passions (1697-1759), corpus essentiellement constitué d’œuvres d’Antoine Coypel et de son fils Charles-Antoine, sans exclure pour autant certains de leurs contemporains tels que Jean-François de Troy. Ces œuvres seront mises en relation avec la tragédie parlée, mais aussi le théâtre musical, qu’il s’agisse d’Esther et d’Athalie ou de l’opéra.
Pour éclaircir ces relations, il importe d’explorer les relations triangulaires que nouent les tableaux et le répertoire théâtral avec d’autres sources : frontispices d’œuvres et autres illustrations, traités de gestes, de rhétorique et de théâtre, textes théoriques sur la peinture, décors, habits de théâtre et accessoires conservés ou connus par des dessins ou des inventaires, écrits des peintres eux-mêmes sur leur art ou en relation avec le théâtre. À partir de là, des ateliers expérimentaux, réunissant praticiens de la scène et chercheurs, permettront d’examiner, à partir d’un tableau donné, les éléments qui, soit repris tels quels et prolongés, soit adaptés, peuvent nourrir l’interprétation d’une scène en spectacle vivant. Ces journées proposent ainsi d’ouvrir un espace de dialogues entre les historiens de la scène, de l’art, de la littérature, de la société et les praticiens d’un art, qui contribue hier comme aujourd’hui à nourrir le langage visuel d’une époque.
Ces vastes questions seront abordées à partir d’un corpus volontairement limité à la peinture héroïque de la première moitié du xviiie siècle, plus précisément aux tableaux présentés dans l’exposition Le Théâtre des Passions (1697-1759), corpus essentiellement constitué d’œuvres d’Antoine Coypel et de son fils Charles-Antoine, sans exclure pour autant certains de leurs contemporains tels que Jean-François de Troy. Ces œuvres seront mises en relation avec la tragédie parlée, mais aussi le théâtre musical, qu’il s’agisse d’Esther et d’Athalie ou de l’opéra.
Pour éclaircir ces relations, il importe d’explorer les relations triangulaires que nouent les tableaux et le répertoire théâtral avec d’autres sources : frontispices d’œuvres et autres illustrations, traités de gestes, de rhétorique et de théâtre, textes théoriques sur la peinture, décors, habits de théâtre et accessoires conservés ou connus par des dessins ou des inventaires, écrits des peintres eux-mêmes sur leur art ou en relation avec le théâtre. À partir de là, des ateliers expérimentaux, réunissant praticiens de la scène et chercheurs, permettront d’examiner, à partir d’un tableau donné, les éléments qui, soit repris tels quels et prolongés, soit adaptés, peuvent nourrir l’interprétation d’une scène en spectacle vivant. Ces journées proposent ainsi d’ouvrir un espace de dialogues entre les historiens de la scène, de l’art, de la littérature, de la société et les praticiens d’un art, qui contribue hier comme aujourd’hui à nourrir le langage visuel d’une époque.
Les deux ateliers d’expérimentation du mardi 17 mai (« Une scène à partir de l’apport de l’œuvre des Coypel : le monologue d’Armide » et « Roland apprenant l’infidélité d’Angélique, essai de mise en espace : partitions, livrets et autres sources confrontés au tableau de Charles Coypel ») ont pour but, dans une démarche de restitution, de tenter une mise en geste et en espace de deux scènes célèbres de Quinault et Lully : le monologue d’Armide et la scène de groupe où Roland, au milieu des bergers, apprend qu’Angélique s’est enfuie avec Médor. Il s’agira d’imaginer ce que pouvait être l’interprétation de ces scènes en France durant la première moitié du xviiie siècle, à partir de la transposition picturale qu’en offre l’œuvre de Charles-Antoine Coypel et de ses contemporains.
Ces ateliers demanderont la participation d’interprètes, professionnels ou préprofessionnels, élèves de conservatoires ou amateurs de bon niveau.
Programme
Lundi 16 mai
Matin
Présidente de séance : Marie-Pauline Martin
10h45 : Accueil et introduction par Blandine Chavanne (Directrice du Musée des Beaux-arts de Nantes) et Adeline Collange-Perugi (Conservatrice au Musée des Beaux-arts de Nantes).
11h : Gaëlle Lafage (Université Paris-Sorbonne), Quand la Peinture et la Poésie étaient sœurs : les représentations d’Esther et d’Athalie.
11h45 : Pierre Frantz (Université Paris-Sorbonne), Scène de théâtre et moment du peintre.
Après-midi
Président de séance : Marc Bayard
14h30 : Esther Bell (Morgan Library and Museum, New York), Une amitié au Théâtre italien : Charles-Antoine Coypel et Luigi Riccoboni.
15h15 : Laurence Marie (Université de Paris-Sorbonne), Quelle influence de la peinture héroïque sur les premières théorisations des passions théâtrales au xviiie siècle ?
16h30 : Emmanuelle Hénin (Université de Reims), De l’héroïque au pathétique : l’excès théâtral dans la peinture du xviiie siècle.
17h15 : René Démoris (Université de Paris III-Sorbonne nouvelle), De l’usage des passions dans les grands genres au théâtre et en peinture, théorie et pratique, au temps du rococo.
18h : Clôture de la séance. Visite de l’exposition.
Mardi 17 mai
Matin
Président de séance : Jean-Noël Laurenti
9 h : Jérôme de la Gorce (CNRS), Comparaison entre les tableaux et les témoignages attestés de scénographie.
9 h 45 : Mickaël Bouffard-Veilleux (Université de Montréal), Dispositif narratif et attitude corporelle dans la peinture française de la première moitié du xviiie siècle.
10 h 45 – 12 h 15 : Atelier d’expérimentation A : « Une scène à partir de l’apport de l’œuvre des Coypel : le monologue d’Armide », sous la direction de Jed Wentz (Leiden University- Amsterdam Conservatory).
Après-midi
Présidente de séance : Adeline Collange-Perugi
14 h : Rebecca Harris-Warrick (Cornell University), Roland apprenant l’infidélité d’Angélique : les différentes versions du divertissement de l’acte IV de Roland au fil des reprises (communication lue par Irène Ginger)
14 h 45 : Atelier d’expérimentation B : « Roland apprenant l’infidélité d’Angélique, essai de mise en espace : partitions, livrets et autres sources confrontés au tableau de Charles Coypel », sous la direction de
Jed Wentz, mise en scène
Mickaël Bouffard-Veilleux, civilité, mise en scène et étude des tableaux
Irène Ginger et Hubert Hazebroucq, danse
Nous remercions vivement le CRR de Paris d’avoir mis à notre disposition des studios nécessaires à la préparation des interventions concernant la danse.
16 h 45 : Conclusions.
Ateliers d’expérimentation
Pour l’atelier « Une scène à partir de l’apport de l’œuvre des Coypel : le monologue d’Armide », les participants peuvent être
— une ou des interprètes ayant déjà travaillé le monologue de l’acte II, scène 5 d’Armide de Quinault et Lully (« Enfin, il est en ma puissance… »). Des comédiennes souhaitant dire le texte au lieu de le chanter sont acceptées.
— entre un ou trois chanteurs ou comédiens pouvant jouer le rôle de Renaud endormi.
— des instrumentistes de basse continue.
Pour l’atelier « Roland apprenant l’infidélité d’Angélique, essai de mise en espace : partitions, livrets et autres sources confrontés au tableau de Charles-Antoine Coypel » :
— des chanteurs capables de chanter les rôles solistes de solistes et de choristes de l’acte IV de Roland de Quinault et Lully, scènes 3 (« Une Noce de village ») à 5 incluse ; des comédiens sont également acceptés ;
— des danseurs, si possible ayant une connaissance minimale de la danse « baroque », voire ayant travaillé La Mariée ou l’Entrée de paysan de l’acte IV de Roland (respectivement FL/1700.2/02 et FL/Ms05.1/06).
— des instrumentistes (basse continue, dessus, parties intermédiaires).
Les partitions seront envoyées par courriel sur demande.
Les inscriptions et demandes de renseignements sont à envoyer à l’adresse
spectacles17e-18e@gmail.com <mailto:spectacles17e-18e@gmail.com>
Ces ateliers demanderont la participation d’interprètes, professionnels ou préprofessionnels, élèves de conservatoires ou amateurs de bon niveau.
Programme
Lundi 16 mai
Matin
Présidente de séance : Marie-Pauline Martin
10h45 : Accueil et introduction par Blandine Chavanne (Directrice du Musée des Beaux-arts de Nantes) et Adeline Collange-Perugi (Conservatrice au Musée des Beaux-arts de Nantes).
11h : Gaëlle Lafage (Université Paris-Sorbonne), Quand la Peinture et la Poésie étaient sœurs : les représentations d’Esther et d’Athalie.
11h45 : Pierre Frantz (Université Paris-Sorbonne), Scène de théâtre et moment du peintre.
Après-midi
Président de séance : Marc Bayard
14h30 : Esther Bell (Morgan Library and Museum, New York), Une amitié au Théâtre italien : Charles-Antoine Coypel et Luigi Riccoboni.
15h15 : Laurence Marie (Université de Paris-Sorbonne), Quelle influence de la peinture héroïque sur les premières théorisations des passions théâtrales au xviiie siècle ?
16h30 : Emmanuelle Hénin (Université de Reims), De l’héroïque au pathétique : l’excès théâtral dans la peinture du xviiie siècle.
17h15 : René Démoris (Université de Paris III-Sorbonne nouvelle), De l’usage des passions dans les grands genres au théâtre et en peinture, théorie et pratique, au temps du rococo.
18h : Clôture de la séance. Visite de l’exposition.
Mardi 17 mai
Matin
Président de séance : Jean-Noël Laurenti
9 h : Jérôme de la Gorce (CNRS), Comparaison entre les tableaux et les témoignages attestés de scénographie.
9 h 45 : Mickaël Bouffard-Veilleux (Université de Montréal), Dispositif narratif et attitude corporelle dans la peinture française de la première moitié du xviiie siècle.
10 h 45 – 12 h 15 : Atelier d’expérimentation A : « Une scène à partir de l’apport de l’œuvre des Coypel : le monologue d’Armide », sous la direction de Jed Wentz (Leiden University- Amsterdam Conservatory).
Après-midi
Présidente de séance : Adeline Collange-Perugi
14 h : Rebecca Harris-Warrick (Cornell University), Roland apprenant l’infidélité d’Angélique : les différentes versions du divertissement de l’acte IV de Roland au fil des reprises (communication lue par Irène Ginger)
14 h 45 : Atelier d’expérimentation B : « Roland apprenant l’infidélité d’Angélique, essai de mise en espace : partitions, livrets et autres sources confrontés au tableau de Charles Coypel », sous la direction de
Jed Wentz, mise en scène
Mickaël Bouffard-Veilleux, civilité, mise en scène et étude des tableaux
Irène Ginger et Hubert Hazebroucq, danse
Nous remercions vivement le CRR de Paris d’avoir mis à notre disposition des studios nécessaires à la préparation des interventions concernant la danse.
16 h 45 : Conclusions.
Ateliers d’expérimentation
Pour l’atelier « Une scène à partir de l’apport de l’œuvre des Coypel : le monologue d’Armide », les participants peuvent être
— une ou des interprètes ayant déjà travaillé le monologue de l’acte II, scène 5 d’Armide de Quinault et Lully (« Enfin, il est en ma puissance… »). Des comédiennes souhaitant dire le texte au lieu de le chanter sont acceptées.
— entre un ou trois chanteurs ou comédiens pouvant jouer le rôle de Renaud endormi.
— des instrumentistes de basse continue.
Pour l’atelier « Roland apprenant l’infidélité d’Angélique, essai de mise en espace : partitions, livrets et autres sources confrontés au tableau de Charles-Antoine Coypel » :
— des chanteurs capables de chanter les rôles solistes de solistes et de choristes de l’acte IV de Roland de Quinault et Lully, scènes 3 (« Une Noce de village ») à 5 incluse ; des comédiens sont également acceptés ;
— des danseurs, si possible ayant une connaissance minimale de la danse « baroque », voire ayant travaillé La Mariée ou l’Entrée de paysan de l’acte IV de Roland (respectivement FL/1700.2/02 et FL/Ms05.1/06).
— des instrumentistes (basse continue, dessus, parties intermédiaires).
Les partitions seront envoyées par courriel sur demande.
Les inscriptions et demandes de renseignements sont à envoyer à l’adresse
spectacles17e-18e@gmail.com <mailto:spectacles17e-18e@gmail.com>