
(c) Raphaël Arnaud
Quelle chance que Iphis et Iante (comédie de 1634) soit de nouveau à l’affiche ! La déception est en proportion, hélas.
Cela commence dès le programme, qui débute par un « On croyait tout connaître du théâtre français de XVIIe siècle […] » d’une forfanterie digne de Matamore… et qui illustre l’opposition stérile et méprisante que s’obstinent à entretenir les universitaires et les praticiens. La suite, c’est-à-dire la représentation, ne dépare pas : aucune fantaisie dans cette fable tirée des Métamorphoses d’Ovide et qui n’avait comme prétention que de divertir le public de l’Hôtel de Bourgogne au temps où Céladon se déguisait en Alexis pour vivre avec Astrée et où les héroïnes de Rotrou se travestissaient en Cavalier pour poursuivre leurs amants volages par toutes les Espagne…
Aujourd’hui, il faut trouver à cet amour passionné une morale plus prétentieuse, plus « urgente », et en ces temps de polémique sur le « mariage pour tous », en faire une « dérangeante histoire ». Or le texte, s’il milite, n’affirme que la norme de l’époque : il faut qu’une fille épouse un garçon. La démonstration est donc pour le moins contreproductive…
Certes, l’intrigue peut parler du malaise adolescent face à l’amour, de ses contrariétés et de ses choix, mais la mise en scène de Jean-Pierre Vincent réduit la malice provocante du texte à un voyeurisme contemporain banal par des effets inutilement appuyés. Les comédiens peinent à remplir l’espace, le couple des héroïnes est assez mal assorti, Mérinte crie, Isis est à mi chemin entre la Cléopâtre d’Astérix et la regrettée Dalida et seul l’anachronique balayeur dit correctement les vers... Une satisfaction cependant : la « machine » finale, très sobre, est parfaitement efficace. Comme quoi, le Grand Siècle baroque n’avait pas besoin de grand-chose pour émerveiller ! Mais le public de 2013, lui, en est pour ses frais ou en reste à des gloussements provoqués par l’ennui.
Noémie Courtès
Saint-Denis, Théâtre Gérard Philippe, jusqu’au 6 mai. Réservations : 01 48 13 70 00
http://www.theatregerardphilipe.com/tgp-cdn/spectacles/iphis-et-iante
Entretien avec le metteur en scène :http://www.lestheatres.net/fr/saison-2013/31/iphis-et-iante
Numéro spécial de L’Avant-scène Théâtre (prix promotionnel jusqu’au 16 mai) : http://www.avant-scene-theatre.com/ficheProduit.php?id_piece=1555&rubID=1&piece_titre=Iphis%20et%20Iante&piece_auteur=Isaac%20de%20Benserade
Cela commence dès le programme, qui débute par un « On croyait tout connaître du théâtre français de XVIIe siècle […] » d’une forfanterie digne de Matamore… et qui illustre l’opposition stérile et méprisante que s’obstinent à entretenir les universitaires et les praticiens. La suite, c’est-à-dire la représentation, ne dépare pas : aucune fantaisie dans cette fable tirée des Métamorphoses d’Ovide et qui n’avait comme prétention que de divertir le public de l’Hôtel de Bourgogne au temps où Céladon se déguisait en Alexis pour vivre avec Astrée et où les héroïnes de Rotrou se travestissaient en Cavalier pour poursuivre leurs amants volages par toutes les Espagne…
Aujourd’hui, il faut trouver à cet amour passionné une morale plus prétentieuse, plus « urgente », et en ces temps de polémique sur le « mariage pour tous », en faire une « dérangeante histoire ». Or le texte, s’il milite, n’affirme que la norme de l’époque : il faut qu’une fille épouse un garçon. La démonstration est donc pour le moins contreproductive…
Certes, l’intrigue peut parler du malaise adolescent face à l’amour, de ses contrariétés et de ses choix, mais la mise en scène de Jean-Pierre Vincent réduit la malice provocante du texte à un voyeurisme contemporain banal par des effets inutilement appuyés. Les comédiens peinent à remplir l’espace, le couple des héroïnes est assez mal assorti, Mérinte crie, Isis est à mi chemin entre la Cléopâtre d’Astérix et la regrettée Dalida et seul l’anachronique balayeur dit correctement les vers... Une satisfaction cependant : la « machine » finale, très sobre, est parfaitement efficace. Comme quoi, le Grand Siècle baroque n’avait pas besoin de grand-chose pour émerveiller ! Mais le public de 2013, lui, en est pour ses frais ou en reste à des gloussements provoqués par l’ennui.
Noémie Courtès
Saint-Denis, Théâtre Gérard Philippe, jusqu’au 6 mai. Réservations : 01 48 13 70 00
http://www.theatregerardphilipe.com/tgp-cdn/spectacles/iphis-et-iante
Entretien avec le metteur en scène :http://www.lestheatres.net/fr/saison-2013/31/iphis-et-iante
Numéro spécial de L’Avant-scène Théâtre (prix promotionnel jusqu’au 16 mai) : http://www.avant-scene-theatre.com/ficheProduit.php?id_piece=1555&rubID=1&piece_titre=Iphis%20et%20Iante&piece_auteur=Isaac%20de%20Benserade