Quand je suis arrivée la soirée battait son plein.
Il y avait déjà une dizaine de personnes.
L’appart’ assez grand, enfumé, éclats de rire entrecoupant la musique, certains dansaient même, le living débordait de boissons, quelques saladiers, ça blablatait sur les divans. Un Sunrise en plus petit et en moins chicos.
Atmosphère détendue.
Adrien invisible.
Jess m’a présentée à quelques copines. Parmi elles, celle qu’Adrien avait draguée. D’entrée elle m’a saoulée, culture niveau zéro, unique centre d’intérêt les fringues, pas blonde pour rien, à se demander pourquoi elle faisait du théâtre, alors je me suis décalée et j’ai amorcé une conversation avec un type, l’esprit ailleurs, fixant sans relâche la porte d’entrée. Je me sentais un peu étrangère perdue au milieu de tous ces gens que je ne connaissais pas très bien. J’avais besoin d’un truc pour me donner contenance alors je suis allée me chercher un coca. J’ai commencé à le siroter. Lasse déjà de jouer la comédie parmi tous ces acteurs. ―
Peu à peu je me suis rabattue vers le vestibule. Je voulais être sûre de. Plusieurs personnes sont arrivées. Toujours pas d’Adrien. Je pestais. Totale perte de temps. ―
On a sonné. Je me suis précipitée pour aller ouvrir.
Cette fois-ci, c’était bien lui. Accompagné de plusieurs de ses potes. Inconnus pour la plupart, je ne les avais même jamais vus traîner en sa compagnie. Je les ai matés rapidement, indifférente quand ils sont passés à côté de moi, juste un Salut lancé à la va vite, c’était amplement suffisant en tout cas suffisamment assez pour qu’ils se barrent illico vers les bières.
Adrien est resté dans l’embrasure de la porte, nonchalant.
Veste en daim neuve, tee-shirt et jean, ultra clean, cheveux impeccables dans leurs bouclettes châtain blond brillant, il avait de l’allure ce soir-là, très classe. Vraiment impressionnée d’un tel effort.
Il m’observait.
Je l’observais. Attendant sa réaction.
Il s’est allumé une clope, aspirant une longue bouffée, des ronds s’échappant au-dessus de ses boucles, concentré, comme à son habitude, amusé, ironique à me visiter le corps à la loupe.
– Alors ça roule ma puce ?
Petite caresse le long de la joue. Les yeux noisette d’Adrien soudain éclairés d’une lueur enjouée, mais mélancolique à la fois, bien imbibés d’alcool. Il m’a repoussée légèrement pour passer.
– Tu permets ?
Satisfaction intérieure, quelque part je le retrouvais, il y avait quelque chose d’enfantin en lui, cette espièglerie qu’il ne montrait que rarement. Il s’est retourné, a haussé les épaules avec un petit sourire, me regardant par en-dessous il a secoué la tête.
– Ben alors, tu fermes pas la porte ?
Il est revenu sur ses pas et l’ a poussée.
– Voilà c’est mieux… Tu crois pas ?
Je l’ai retenu par la manche.
– Adrien il faut qu’on parle.
Il a maugréé sèchement,
– Pas maintenant.
À nouveau, je l’ai retenu.
– S’il te plaît.
Contrarié il s’est dégagé.
– Pas maintenant j’ai dit…
Je l’ai agrippé encore une fois, il m’a repoussée, irrité.
– … lâche-moi. Je peux quand même entrer non ?
Il est allé dans le living s’est servi un verre, puis un deuxième... Il a continué son cinéma et moi j’ai continué à l’attendre, lui sur un fauteuil, moi debout, coups d’œil furtifs pendant qu’il tchatchait de trucs super drôles, ils se poêlaient tous, grands éclats de rire, en même temps me matait à la dérobée, voir mes réactions, bien fier d’épater la galerie il continuait son jeu, me narguait avec l’autre petite saloperie de nana, elle bavait sous son nez, il s’en rapprochait sans pourtant aller jusqu’à se coller à elle, plus insistant à la longue nos échanges de regards, il devait bien le sentir que je ne partirais pas, que je l’emmerderais jusqu’à l’aube.
Il y avait déjà une dizaine de personnes.
L’appart’ assez grand, enfumé, éclats de rire entrecoupant la musique, certains dansaient même, le living débordait de boissons, quelques saladiers, ça blablatait sur les divans. Un Sunrise en plus petit et en moins chicos.
Atmosphère détendue.
Adrien invisible.
Jess m’a présentée à quelques copines. Parmi elles, celle qu’Adrien avait draguée. D’entrée elle m’a saoulée, culture niveau zéro, unique centre d’intérêt les fringues, pas blonde pour rien, à se demander pourquoi elle faisait du théâtre, alors je me suis décalée et j’ai amorcé une conversation avec un type, l’esprit ailleurs, fixant sans relâche la porte d’entrée. Je me sentais un peu étrangère perdue au milieu de tous ces gens que je ne connaissais pas très bien. J’avais besoin d’un truc pour me donner contenance alors je suis allée me chercher un coca. J’ai commencé à le siroter. Lasse déjà de jouer la comédie parmi tous ces acteurs. ―
Peu à peu je me suis rabattue vers le vestibule. Je voulais être sûre de. Plusieurs personnes sont arrivées. Toujours pas d’Adrien. Je pestais. Totale perte de temps. ―
On a sonné. Je me suis précipitée pour aller ouvrir.
Cette fois-ci, c’était bien lui. Accompagné de plusieurs de ses potes. Inconnus pour la plupart, je ne les avais même jamais vus traîner en sa compagnie. Je les ai matés rapidement, indifférente quand ils sont passés à côté de moi, juste un Salut lancé à la va vite, c’était amplement suffisant en tout cas suffisamment assez pour qu’ils se barrent illico vers les bières.
Adrien est resté dans l’embrasure de la porte, nonchalant.
Veste en daim neuve, tee-shirt et jean, ultra clean, cheveux impeccables dans leurs bouclettes châtain blond brillant, il avait de l’allure ce soir-là, très classe. Vraiment impressionnée d’un tel effort.
Il m’observait.
Je l’observais. Attendant sa réaction.
Il s’est allumé une clope, aspirant une longue bouffée, des ronds s’échappant au-dessus de ses boucles, concentré, comme à son habitude, amusé, ironique à me visiter le corps à la loupe.
– Alors ça roule ma puce ?
Petite caresse le long de la joue. Les yeux noisette d’Adrien soudain éclairés d’une lueur enjouée, mais mélancolique à la fois, bien imbibés d’alcool. Il m’a repoussée légèrement pour passer.
– Tu permets ?
Satisfaction intérieure, quelque part je le retrouvais, il y avait quelque chose d’enfantin en lui, cette espièglerie qu’il ne montrait que rarement. Il s’est retourné, a haussé les épaules avec un petit sourire, me regardant par en-dessous il a secoué la tête.
– Ben alors, tu fermes pas la porte ?
Il est revenu sur ses pas et l’ a poussée.
– Voilà c’est mieux… Tu crois pas ?
Je l’ai retenu par la manche.
– Adrien il faut qu’on parle.
Il a maugréé sèchement,
– Pas maintenant.
À nouveau, je l’ai retenu.
– S’il te plaît.
Contrarié il s’est dégagé.
– Pas maintenant j’ai dit…
Je l’ai agrippé encore une fois, il m’a repoussée, irrité.
– … lâche-moi. Je peux quand même entrer non ?
Il est allé dans le living s’est servi un verre, puis un deuxième... Il a continué son cinéma et moi j’ai continué à l’attendre, lui sur un fauteuil, moi debout, coups d’œil furtifs pendant qu’il tchatchait de trucs super drôles, ils se poêlaient tous, grands éclats de rire, en même temps me matait à la dérobée, voir mes réactions, bien fier d’épater la galerie il continuait son jeu, me narguait avec l’autre petite saloperie de nana, elle bavait sous son nez, il s’en rapprochait sans pourtant aller jusqu’à se coller à elle, plus insistant à la longue nos échanges de regards, il devait bien le sentir que je ne partirais pas, que je l’emmerderais jusqu’à l’aube.
Une heure plus tard j’étais triste, j’avais un coup de pompe, marre de meubler la conversation, je pensais qu’il était temps de me barrer, manifestement Adrien damait le pion. Une soif. Les crocs qui plus est. Ignoble. J’avais envie d’un truc dégoulinant de sauce tomate avec plein de fromage fondant, pissant le gras, un truc qui me remplisse bien, qui me bourre l’estomac à ras bord.
– T’as soif ? Tu veux quelque chose ?
– Ouais, un coca ça me dirait, ai-je fait au type qui venait de me parler.
– Okay, bouge pas, je reviens tout de suite.
– Merci c’est sympa. Et puis tu peux me ramener des chips ou quelque chose à bouffer ?
– Pas de problème…
Il est parti en direction du buffet. Un des mecs qui accompagnaient Adrien.
– Désolé il ne restait que ça.
Il m’a tendu un gobelet et une poignée de chips. Je les ai avalées rapidement, bu quelques gorgées de coca. Il faisait moite dans l’appart’, je crevais de chaud, alors le verre je l’ai descendu, cul-sec. Le mec était tout souriant, je n’ai pas compris pourquoi. Il est resté planté là, à côté de moi, tout silencieux, de temps à autre il me reluquait.
J’ai soupiré et je suis allée me coller après le mur. Dix minutes de plus et terminé, après je retournerai chez moi m’enfourner une pizza surgelée. J’avais trop la dalle. Et puis j’étais en ébullition de corps et de cerveau, super crevée par le manque de sommeil, j’en avais plus que marre de lutter contre lui. Contre Adrien.
J’ai fermé les yeux. Quand je les ai ouverts Adrien était face à moi. Très proche. Sourire narquois, débit dilué par les vapeurs d’alcool.
– Tu vois, ça m’étonne pas que tu sois là ce soir…
– Ah ouais ?
Se tapotant la tête,
– Intuition.
– Et alors, ça te fait plaisir ou pas ?
Une main appuyée contre le mur,
– Je sais pas… ça dépend, les meufs sont pas terribles ce soir alors peut-être qu’on peut s’arranger tous les deux ?…
– Tu crois ?
Se rapprochant,
– Ouais. Pourquoi pas. Enfin… si t’es un peu moins sauvage…
– Moi sauvage ? Tu débloques…
Petit sourire, les yeux dans les yeux. Plus près encore, sérieux.
– Tu sais que t’as quand même de la chance.
– Ah oui pourquoi ?
M’enlaçant,
– Parce que t’es la seule nana qui… qui a réussi… à me rendre aussi… …vénère… …aussi… hum… jaloux…
Approchant ses lèvres de mon oreille.
– …aussi dingue… ouais… dingue…
– T’as soif ? Tu veux quelque chose ?
– Ouais, un coca ça me dirait, ai-je fait au type qui venait de me parler.
– Okay, bouge pas, je reviens tout de suite.
– Merci c’est sympa. Et puis tu peux me ramener des chips ou quelque chose à bouffer ?
– Pas de problème…
Il est parti en direction du buffet. Un des mecs qui accompagnaient Adrien.
– Désolé il ne restait que ça.
Il m’a tendu un gobelet et une poignée de chips. Je les ai avalées rapidement, bu quelques gorgées de coca. Il faisait moite dans l’appart’, je crevais de chaud, alors le verre je l’ai descendu, cul-sec. Le mec était tout souriant, je n’ai pas compris pourquoi. Il est resté planté là, à côté de moi, tout silencieux, de temps à autre il me reluquait.
J’ai soupiré et je suis allée me coller après le mur. Dix minutes de plus et terminé, après je retournerai chez moi m’enfourner une pizza surgelée. J’avais trop la dalle. Et puis j’étais en ébullition de corps et de cerveau, super crevée par le manque de sommeil, j’en avais plus que marre de lutter contre lui. Contre Adrien.
J’ai fermé les yeux. Quand je les ai ouverts Adrien était face à moi. Très proche. Sourire narquois, débit dilué par les vapeurs d’alcool.
– Tu vois, ça m’étonne pas que tu sois là ce soir…
– Ah ouais ?
Se tapotant la tête,
– Intuition.
– Et alors, ça te fait plaisir ou pas ?
Une main appuyée contre le mur,
– Je sais pas… ça dépend, les meufs sont pas terribles ce soir alors peut-être qu’on peut s’arranger tous les deux ?…
– Tu crois ?
Se rapprochant,
– Ouais. Pourquoi pas. Enfin… si t’es un peu moins sauvage…
– Moi sauvage ? Tu débloques…
Petit sourire, les yeux dans les yeux. Plus près encore, sérieux.
– Tu sais que t’as quand même de la chance.
– Ah oui pourquoi ?
M’enlaçant,
– Parce que t’es la seule nana qui… qui a réussi… à me rendre aussi… …vénère… …aussi… hum… jaloux…
Approchant ses lèvres de mon oreille.
– …aussi dingue… ouais… dingue…
Je n’avais pas cru un seul instant que les choses se passeraient de cette façon mais bon je l’ai laissé faire. De toute façon une chose était claire avec Adrien, il ne réagissait jamais comme prévu, toujours déconcertant, avec lui la vie ne pouvait jamais être monotone. Et puis après tout, peut-être qu’il n’y avait que comme ça que je parviendrais à lui dire la chose, même si au demeurant, c’était dur de lui dire quoi que ce soit pour le moment, vu qu’il me roulait une pelle, se collait à moi et caressait le creux de mes reins. ―
C’est alors que le truc a commencé à faire effet.
(c) S. Chaouche/TFM
C’est alors que le truc a commencé à faire effet.
(c) S. Chaouche/TFM