(c) Taro Nishit
Le théâtre du Châtelet a retenti en février des vibrations puissantes des « taiko » traditionnels frappés par le bien nommé groupe Kodo : en japonais leur nom peut signifier à la fois « battements de cœur » ou « enfants du tambour ». Et le public a fait un accueil enthousiaste à ce spectacle proposé par Timasaburo Bando (acteur célébrissime de kabuki et chevalier des Arts et Lettres).
Une heure quarante d’une cérémonie pour nous barbare, mais visiblement extrêmement maîtrisée puisqu’il s’agit fondamentalement d’une discipline méditative, à la recherche de l’harmonie entre geste et pensée. Une sorte de sacre du printemps vibratoire et chorégraphié qui alterne xylophones (grands comme des batteries anti-aériennes en bambou) et métallophones, tambours portatifs (ornés de passementerie orange ou violette) et grosses pièces, voire mastodonte (400 kg) joué par un, deux, ou même quatre percussionnistes.
La performance est éminemment physique : les huit artistes sont taillés comme des bas-reliefs Art Déco, musculeux comme des gymnastes. Les fesses sont fermes et les cuisses puissantes, mises en valeur par le costume minimaliste à la sumotori ou le pagne lamé ; les torses brillants de paillettes et de sueur. L’énergie est palpable et soulignée par des cris au moment de l’effort maximal de ces guerriers modernes.
Une heure quarante de musique ininterrompue, rendue cependant variée par quelques clins d’œil musicaux au public européen pour alléger la tension, par les changements d’instruments réglés au millimètre (les plus volumineux sont montés sur roulettes) et par la performance vidéastique qui double la vision du plateau, projetée en fond de scène, mettant en valeur le clou du spectacle : le tambour géant, « Ô-daiko », grand comme un foudre, est alors envisagé sous tous les angles pendant que les percussionnistes en tirent toutes les nuances possibles. Parfois doux et caressant, le volume des ondes sonores peut aussi atteindre son comble, être décuplé par des baguettes-bâtons (sans jamais dépasser cependant le supportable).
Le spectacle est captivant tant semble s’y offrir la quintessence de la culture nippone : non seulement les instruments, la gestuelle, … évoquent le Japon, mais, à cause de la persistance rétinienne, le ballet des baguettes qui frappent les tambours finit même par dessiner des éventails dans l’air, entre deux battements.
Compte rendu par Noémie Courtès.
Paris, Théâtre du Châtelet, les 15, 16, 17 et 18 février.
Présentation en ligne avec extrait vidéo : http://www.chatelet-theatre.com/2011-2012/concerts/kodo-dadan,557
Une heure quarante d’une cérémonie pour nous barbare, mais visiblement extrêmement maîtrisée puisqu’il s’agit fondamentalement d’une discipline méditative, à la recherche de l’harmonie entre geste et pensée. Une sorte de sacre du printemps vibratoire et chorégraphié qui alterne xylophones (grands comme des batteries anti-aériennes en bambou) et métallophones, tambours portatifs (ornés de passementerie orange ou violette) et grosses pièces, voire mastodonte (400 kg) joué par un, deux, ou même quatre percussionnistes.
La performance est éminemment physique : les huit artistes sont taillés comme des bas-reliefs Art Déco, musculeux comme des gymnastes. Les fesses sont fermes et les cuisses puissantes, mises en valeur par le costume minimaliste à la sumotori ou le pagne lamé ; les torses brillants de paillettes et de sueur. L’énergie est palpable et soulignée par des cris au moment de l’effort maximal de ces guerriers modernes.
Une heure quarante de musique ininterrompue, rendue cependant variée par quelques clins d’œil musicaux au public européen pour alléger la tension, par les changements d’instruments réglés au millimètre (les plus volumineux sont montés sur roulettes) et par la performance vidéastique qui double la vision du plateau, projetée en fond de scène, mettant en valeur le clou du spectacle : le tambour géant, « Ô-daiko », grand comme un foudre, est alors envisagé sous tous les angles pendant que les percussionnistes en tirent toutes les nuances possibles. Parfois doux et caressant, le volume des ondes sonores peut aussi atteindre son comble, être décuplé par des baguettes-bâtons (sans jamais dépasser cependant le supportable).
Le spectacle est captivant tant semble s’y offrir la quintessence de la culture nippone : non seulement les instruments, la gestuelle, … évoquent le Japon, mais, à cause de la persistance rétinienne, le ballet des baguettes qui frappent les tambours finit même par dessiner des éventails dans l’air, entre deux battements.
Compte rendu par Noémie Courtès.
Paris, Théâtre du Châtelet, les 15, 16, 17 et 18 février.
Présentation en ligne avec extrait vidéo : http://www.chatelet-theatre.com/2011-2012/concerts/kodo-dadan,557